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De l’or réel ou Pokémon GO ? Pour la plupart des gens, le choix est
simple, puisque peu après son lancement, le jeu Pokémon GO (PG) compte déjà
plus de 30 millions d’utilisateurs. Il y a longtemps que l’or n’a pas suscité
autant d’intérêt, mais cela pourrait changer dans les quelques mois et années
à venir. Il faut dire que l’or et PG ne sont pas en concurrence sur le même
marché.
Dans le monde virtuel d’aujourd’hui, un nouveau jeu révolutionnaire
suscitera toujours plus d’intérêt que l’or. Vu que l’or est une
« relique barbare », comme l’appelait John Maynard Keynes, PG
représente tout ce que le monde veut aujourd’hui, des fantasmes et des rêves.
De plus, PG est tellement bien fait que les joueurs ne savent pas s’il
s’agit de fiction ou de réalité. Ce qui différencie PG est que ce jeu est
joué dans le monde réel, en se promenant avec le GPS de son téléphone mobile
et en essayant de trouver des monstres virtuels comme Pikachu ou Jigglypuff
qui se trouvent aux alentours de chez vous. Les joueurs partent à la chasse
dans les rues et peuvent tomber sur de vraies voitures et clôtures.
Les gouvernements émettent des obligations virtuelles sans valeur
Dans plusieurs domaines de notre société, la frontière entre monde « réel »
et réalité virtuelle est très flou. Dans le monde de l’investissement, la
réalité virtuelle a, en grande partie, remplacé l’investissement dans les
choses « réelles ». Notre monde est rempli de monnaie virtuelle,
d’investissements virtuels, d’or virtuel et de richesse virtuelle.
Auparavant, la monnaie était adossée à l’or, mais ce concept est totalement
dépassé. Aujourd’hui, les gouvernements et banques centrales peuvent
fabriquer toute la monnaie qu’ils veulent sans l’adosser sur quoi que ce soit.
Ils impriment un morceau de papier qu’ils appellent monnaie et,
simultanément, ils émettent un bout de papier qu’ils appellent une obligation
gouvernementale ou un bon du Trésor. Au Royaume-Uni, ces obligations
gouvernementales s’appellent des gilts (dorures), ce qui donne
l’impression qu’elles sont adossées à de l’or. Mais, malheureusement, le seul
or se trouve sur les bordures dorées de ces obligations. Les obligations
gouvernementales sont des I.O.U. avec promesse de rembourser. Mais
pratiquement tous les gouvernements mentent à leur population lorsqu’ils
émettent ces obligations, parce qu’ils savent qu’elles ne seront jamais
remboursées avec de la monnaie véritable. Ainsi les gouvernements arnaquent
leur population avec le plus grand système de Ponzi de l’histoire, qui
approche les 100 000 milliards $ à travers le monde.
Les gouvernements ne paieront jamais leurs dettes, car ils ont maintenant
atteint un niveau où ils ne peuvent même plus se permettre de payer
les intérêts sur ces obligations. Alors le rendement sur la plupart des
titres gouvernementaux est soit de zéro, soit négatif. Il est totalement
incompréhensible qu’un investisseur puisse acheter une obligation avec un
rendement de zéro ou un taux d’intérêt négatif, et qui ne sera jamais
remboursée. Pour citer Mark Twain :
“Je suis plus inquiet du retour de mon argent que du retour sur
investissement de mon argent”
Une bulle de 1 500 000 milliards $
Les jeux comme Pokémon GO contribuent à rapprocher le monde virtuel encore
plus du monde réel. C’est pourquoi les investisseurs achètent avec plaisir
des ETF, des contrats à terme, ou de l’or-papier. Le plus grand pourcentage
des investissements est virtuel, car il se fait dans des produits
dérivés. Cela signifie que ces investissements ne sont pas basés sur des
actifs sous-jacents, mais sont plutôt des morceaux de papier qui expireront
probablement sans valeur dans les années à venir. En plus de la plupart des
ETF, qui sont synthétiques, il y a entre 1 100 000 et
1 500 000 milliards $ en produits dérivés. La plupart de ces
produits sont uniquement virtuels, ce qui signifie qu’ils n’ont pas de valeur
réelle et qu’ils seront sans valeur à maturité.
Les gouvernements impriment désespérément de la monnaie pour
soutenir les marchés des actifs
Mais il n’y a pas que le marché des ETF et des produits dérivés qui sont
virtuels. Les marchés des actions et des obligations n'ont plus grand chose à
voir avec la réalité. Les gouvernements du monde entier émettent des
montants illimités de dette sans valeur pour supporter les marchés des
actifs, y compris les actions et les obligations. Vu que les investisseurs se
retirent des marchés boursiers, les gouvernements achètent des quantités
croissantes d'actions et d'obligations. La Banque centrale européenne, ainsi
que la Banque du Japon, poussent activement ces marchés à la hausse. La BoJ
est une des dix premières détentrices de 90% des sociétés japonaises. Mais
pire que cela, la BoJ est actuellement la seule acheteuse d'obligations
japonaises et possède maintenant plus de 50% de toutes les obligations
existantes. La BCE est aussi active sur la plupart des marchés des actifs et,
par exemple, elle achète des obligations de société à hauteur de 400 millions
€ par jour. Vu que plusieurs grandes banques centrales soutiennent
activement les marchés, plusieurs bourses touchent de nouveaux sommets. Cela
explique pourquoi certaines valorisations atteignent des
niveaux exorbitants. Le ratio cours/bénéfice de Schiller pour le S&P
est maintenant de 27X. Cela est éloigné de la moyenne de 16,7X, ce qui
signifie qu’il y a une surévaluation de 62%.
La helicopter money est déjà là
Ce soutient artificiel des marchés des actifs par les banques centrales a
entrainé la plus grande croissance de leurs bilans depuis 2013. La Banque du
Japon et la Banque centrale européenne croissent plus rapidement que jamais
lors de ces sept dernières années. Les banques centrales ne s’inquiètent pas
du fait qu’elles achètent des actifs sans valeur et que, donc, elles ne
rembourseront jamais leurs dettes.
La vieille expression de Bernanke, « helicopter money »,
est revenue à la mode. Étant donné l’état du monde, avec ses déficits et
ses dettes record, et l’impossibilité de rembourser ces dettes, même à des
taux d’intérêt de zéro ou négatifs, les banques centrales n’ont qu’une
solution : plus d’impression monétaire et plus de dette. C’est là
qu’arrive l’hélicoptère. Il suffit de larguer des quantités infinies de
morceaux de papier imprimé sans valeur sur le monde, en croyant que cela
règlera le problème, créé par de la dette au départ. Le problème est que le
poids de tout ce papier entrainera l’écrasement des hélicoptères et fera
imploser le système financier mondial. Mais avant cela, cette monnaie de
singe, virtuelle, créera une période d’hyperinflation qui fera probablement
pâlir la République de Weimar ou le Zimbabwe. Avant cela, nous verrons encore
plus de surévaluation des actions boursières. Cela mènera aussi à
l’effondrement des marchés d’obligations, avec des rendements atteignant des
niveaux inimaginables.
L’or, une assurance-vie
Dans cette débâcle à venir sur les marchés financiers mondiaux et
l’économie globale, l’or ne constitue pas un investissement, mais plutôt une
assurance-vie pour les investisseurs et les épargnants contre un monde
fragile et pourri. L’or physique ne fera pas que protéger contre la
destruction de la monnaie-papier au cours de cette période d’hyperinflation à
venir, mais il protégera également les investisseurs contre l’implosion
déflationniste qui suivra. Car à ce moment-là, très peu de banques, ou
aucune, ne survivront, et l’or sera la seule liquidité en attendant que le
système financier ne ressuscite.
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