Le collectif AAA+ est un collectif d’actionnaires de la Banque Nationale Suisse, qui tente de réformer la BNS dans le but d’y apporter plus de cohérence et de transparence. Objectif ambitieux s’il en est!
Les membres de AAA+ se sont donc présentés à l’AG de la BNS pour demander quelques explications. Si vous êtes suisse, je vous invite à prendre tout le temps de visionner les vidéos que je vous présente (il y en a d’autres sur leur page youtube: https://www.youtube.com/playlist?list=PLYVUae...T0RtLnhBPg3JymK) et à partager ces informations avec un maximum de citoyens.
Les libertés que cette institution peut s’offrir avec la Constitution résultent d’un silence médiatique relatif et d’une approbation par les politiques. A chaque citoyen d’informer!
Brisons donc l’omerta et diffusons les informations étayées pour que l’on soit toujours plus nombreux à demander des comptes et à compenser la faiblesse des politiques dans le domaine.
La Banque nationale suisse a accueilli en Avril 2017 ses actionnaires. L’Assemblée générale avait pour but d’interpeller les dirigeants sur leur gestion aussi bien quantitative que qualitative.
Mais voilà, la BNS qui inclut le mot nationale est une entreprise privée qui semble tous les jours tourner un peu plus le dos au peuple… et donc à ses actionnaires.
Il faut dire que cette entité est supposée être une entreprise dont l’indépendance doit être garantie précisément pour investir et gérer au mieux les intérêts des peuples, des cantons, des banques cantonales et de la Confédération.
Cette indépendance permet à cette institution, autrefois fierté nationale, de rendre compte au public et non de rendre des comptes. Une nuance qui a probablement échappé aux élus qui ont entériné cette loi qui a réformé en 2003 la banque. De ce fait, aucun contrôle fédéral n’y est admis. Rien. Nada!
En revanche, elle pullule d’entités privées, connues pour certaines et pour d’autres pas, avec une préférence prononcée pour celles provenant d’outre-Atlantique, mais aussi d’Allemagne.
C’est ainsi que les comptes sont certifiés par des représentants d’entreprises globales américaines qui se relaient tous les 4 à 5 ans. Mais cela est presque le moindre mal.
Les rubriques qui constituent pratiquement l’ensemble des deux colonnes de son bilan sont remises à des tiers privés. Et là nous trouvons pour ceux que l’on a réussi à identifier malgré l’opacité de la gestion: Six group, Blackrock, SECB ou SIC SA… Ce sont ainsi des centaines de milliards qui font le bonheur d’une corporation dont rien ne filtre…
Une juteuse manne est ainsi privatisée, puisque les bénéfices de ces sous-traitants restent dans leurs poches.
En revanche, au moindre coup de chaud et vous ne manquerez pas d’être sollicités puisque le contribuable est et sera toujours le garant final.
La BNS pratique une politique monétaire dont certaines hypothèses feraient trembler le plus aguerri des boursicoteurs. Et quand elle fait des pertes, elle ponctionne les dépôts bancaires par des taux d’intérêts négatifs qui plombent l’économie du pays et provoque de ce fait une déflation chronique récessionniste…
Mais quand elle fait des bénéfices, elle se permet grâce à des accords qui avaient été signés par la très empathique conseillère fédérale E Widmer-Schlumpf, de ne pas restituer ce qu’elle doit à ses actionnaires institutionnels. En effet, un article constitutionnel dit ceci:
«  target="_blank";Art. 99 Politique monétaire
1 La monnaie relève de la compétence de la Confédération; le droit de battre monnaie et celui d’émettre des billets de banque appartiennent exclusivement à la Confédération.
2 En sa qualité de banque centrale indépendante, la Banque nationale suisse mène une politique monétaire servant les intérêts généraux du pays; elle est administrée avec le concours et sous la surveillance de la Confédération.
3 La Banque nationale constitue, à partir de ses revenus, des réserves monétaires suffisantes, dont une part doit consister en or.
4 Elle verse au moins deux tiers de son bénéfice net aux cantons. »
Eh bien, malgré un bénéfice target="_blank" de 24,5 milliards de francs sur l’exercice 2016 -dont une partie provient donc des taux d’intérêt négatif, soit en partie de ponctions sur les dépôts des caisses de pension-, la noble institution n’a versé qu’un milliard à ses actionnaires publics au lieu des deux tiers des bénéfices… Chacun pourra qualifier l’acte en fonction de ses valeurs… (Cf la vidéo ci-dessous)
Mais ce n’est pas tout.
La BNS n’hésite pas, à l’occasion, à violer sa propre directive sur les investissements en finançant les exploitants honnis de gaz de schiste et surtout des industries de l’armement y compris l’armement nucléaire.
Il faut reconnaître que la BNS qui gère et qui engage légalement la Suisse, l’épargnant et le contribuable dans une politique à hauts risques n’a pas grand-chose en mains puisque les sous-traitants s’occupent d’investir de manière passive. Voici ce qu’elle en disait à la RTS en 2015:
« Interrogée par la RTS sur ses décisions d’investissement, la BNS a expliqué constituer son portefeuille d’actions en ne procédant pas à une sélection de titres, mais « exclusivement à une gestion indicielle« , qui consiste à reproduire des marchés.
« Une gestion active du portefeuille d’actions pourrait envoyer des signaux indésirables aux marchés et entraîner une politisation des décisions de placement. Il pourrait en résulter un conflit avec la politique monétaire », a-t-elle expliqué. »
Voilà donc que l’établissement suit à l’aveugle des intermédiaires qui suivent la bourse, n’hésitant pas à investir dans des produits honnis par ses réels actionnaires: le peuple suisse.
Quant au principe fondateur des fonds indiciels, il est le suivant:
« En 1964, William Sharpe a mis au point le Modèle d’Évaluation des Actifs Financiers (MEDAF). Ce modèle constitue la base de la théorie moderne des prix des marchés financiers. En 1965, Paul Samuelson montrait que la meilleure estimation de la valeur d’un titre est le prix fixé par le marché lui-même. En 1965 toujours, Eugène Fama établissait son hypothèse d’efficience du marché financier (HEM).
Or, sur un marché efficient les actifs ne sont jamais sous-évalués ou surévalués. L’investisseur ne peut dès lors systématiquement obtenir de meilleures performances que le marché dans son ensemble. » (Extrait de Wikipédia)
Eh bien, la BNS fait mine de croire ce genre de thèse qui relève surtout de la foi qui veut nous faire croire que le casino fonctionne très bien, que le nombre de concurrents est très élevé et que les prix affichés sont justes. Une belle hypocrisie qui en réalité ne fait que porter un marché aussi bien dans sa structure que dans ses valeurs hautement survalorisées.
C’est grâce à ce genre de théories que les marchés financiers se sont décorrélés de la réalité économique….
Par ailleurs, en se livrant corps et âme aux indices du casino américain par exemple, la BNS se retrouve largement en train de violer sa charte éthique, la neutralité de la Suisse et la confiance que le peuple lui a accordée. Tout ceci venant se rajouter à des risques pris par des tiers dont les intérêts stratégiques privés sont inconnus et qui viennent se cumuler aux risques liés aux devises.
C’est dans ce chaos institutionnel que les voix de nos petits actionnaires s’élèvent dans un environnement qui donne l’impression d’une certaine hostilité. Ils semblent prêcher un peu dans le désert, mais peut-être pas pour longtemps. Il suffira que ledit casino dans un énième manipulation décide de lâcher le dollar et/ou une des bourses pour que la BNS boive la tasse et nous avec elle.
Ce jour-là, nous exhiberons nos écrits et les vidéos des AAA+.
En attendant ce jour, l’information massive reste un outil redoutable!
Liliane Held-Khawam
Annexe:
Les placements dans l’armement nucléaire et autres fracturation hydraulique (gaz de schiste) violent target="_blank" les directives générales sur la politique de placement de la BNS.
A lire également: target="_blank" https://lilianeheldkhawam.com/?s=bns+armem...ubmit=Recherche
Interventions de nos actionnaires AAA+ Vidéo complète
Je vous invite à visionner les interventions de petits actionnaires. Ils font un excellent travail qui devrait donner au moins mauvaise conscience à ceux qui ont livré des sommes faramineuses à des intermédiaires inconnus du grand public qui n’hésitent pas à violer la charte éthique sur les investissements de la BNS.
Vidéo globale de l’AG 2017:
|