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Pour ceux qui jouent avec la peur, l’intolérance et la colère

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Published : January 01st, 2016
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Category : Editorials

En 1990, j’ai assisté à Berlin à une conférence mondiale des communications, organisée par Deutsche Bundespost Telekom.

Pendant mon weekend, je suis parti me promener depuis mon hôtel sur la Tiergartenstrasse, en face du parc, jusqu’au Unter Den Linden et la porte de Brandebourg. Le célèbre « Checkpoint Charlie » n’était plus là, mais il était possible de voir où il se tenait à l’époque.

Je suis allé visiter le musée Pergamon dans ce qui était autrefois Berlin-Est, sur l’île des musées située sur la Spree, pour voir le célèbre autel Pergamon, ainsi que la porte Ishtar et la route processionnelle. J’ai également visité l’Alte Nationalgalerie.

Certains des bâtiments les plus anciens étaient en état de délabrement. Je me souviens avoir vu des murs criblés de balles et fardés d’autres cicatrices de la guerre, même après tant d’années.

Mais en chemin, entre la porte de Brandebourg et la Staatsoper Haus, je suis tombé sur un mémorial à Bebelplatz. Au milieu de la place se trouvait une plaque en métal.

 

« In Der Mitte dieses Platzes verbrannten am 10. Mai 1933 Nationalsozialistische Studenten die Werke Hunderter freier Schriftsteller, Publizisten, Philosophen und Wissenschaftler. »

Au centre de cette place, le 10 mai 1933, des étudiants nationaux-socialistes ont brûlé le travail de centaines d’écrivains, de publicistes, de philosophes et de scientifiques.

 

Suite aux élections fédérales de 1928, le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, ou NSDAP, n’a reçu que 2,6% des voix.

Mais après le krach de 1929, le chômage est passé de 8,5 à 30% en 1932.

Suite aux élections fédérales de juillet 1932, le NSDAP a reçu 37% des voix, mais avec 230 sièges au Parlement, il est devenu le plus gros parti du pays.

Suite aux élections fédérales de novembre 1932, qui ont été pendant plusieurs années les dernières élections libres du pays, le NSDAP a obtenu 33% des voix et 196 sièges au Parlement.

En janvier 1933, suite à un compromis promu majoritairement par des industrialistes qui craignaient le socialisme et le communisme, le leader du NSDAP a été nommé chancelier d’un gouvernement de coalition.

En février 1933, un incendie a détruit une partie du Reichstag, et les communistes ont été blâmés. En guise de représailles, le gouvernement a signé le Décret du Président du Reich pour la protection du peuple et de l’Etat, le Reichstagsbrandverordnung, qui a suspendu les libertés civiles et rendu illégaux tous les autres partis politiques. Cet évènement est aussi connu sous le nom de Machtergreifung.

En mars 1933, suite à des élections marquées par une violente répression et la réduction au silence de nombreux opposants politiques, qui a commencé par la gauche et a très vite inclus les social-démocrate et le Zentrum, ou parti centriste, le NSDAP a reçu 43% des voix, et 288 des 647 sièges.

La loi organique, Gesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich, a été signée, et les pleins pouvoirs ont été accordés au chancelier, qui n’a à partir de cet instant plus eu besoin d’impliquer le Reichstag pour faire voter de nouvelles lois.

En juillet 1933, un total de près de 27.000 leaders politiques et journalistes opposés au NSDAP avaient été déportés dans les camps de concentration d’Oranienburg, Esterwegen, Dachau, et Lichtenburg.

Il n’y a plus eu d’élections significatives jusqu’en 1949.

Ce sont la peur et l’anxiété qui ont poussé le peuple allemand à élire un chancelier fort et déterminé, qui leur a promis un retour à la normalité et une libération de leurs peurs et confusions. Les autres se sont contentés de regarder, bien souvent sous la menace d’incarcération ou de torture physique. Ce sont les rangs de ses ardents partisans qui ont représenté la charpente de son pouvoir, souvent perturbateur et très certainement dénué d’intolérance et d’empathie pour les autres idées et individus.

La soif de pouvoir ne sert rien sauf elle-même.

 

Et le reste, comme ils disent, c’est de l’Histoire.

 

« Das war ein Vorspiel nur, dort
wo man Bücher verbrennt,
verbrennt man am Ende auch Menschen. »

Heinrich Heine, 1820

 

 

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