Tandis que l’or poursuit sa marche en avant sur fond de faiblesse du dollar suite au relèvement du taux directeur de la FED (soit tout le contraire de ce que les experts nous martèlent tous les jours, à savoir que la hausse des taux est mauvaise pour l’or en raison de l’augmentation des rendements des actifs libellés en dollars, même si l’analyse historique prouve que ce raisonnement intuitif, de prime abord logique, est en fait simpliste et erroné), Deutsche Bank a publié un rapport en date du 16 mars intitulé « La véritable bulle ». Et quel est l’actif concerné ? Les obligations américaines de 10 ans, comme le résume cet article de ValueWalk.com, publié le 20 mars 2017 :
« Il y a une bulle sur les marchés, concluent les analystes de Deutsche Bank. Il s’agit de la «véritable bulle», soit le titre de leur rapport du 16 mars qui se penche sur les taux américains. Selon eux, les déséquilibres du marché sont sur le point d’être révélés.
Le hic : les Treasuries de 10 ans sont à un taux artificiellement bas
Avec un rendement à 10 ans de 2,5 % des bons du Trésor américains, nous sommes à des « niveaux comparables à ceux que nous avons connus durant les pires moments de la crise financière », écrivent le stratégiste en chef de Deutsche Bank Binky Chadha et les stratégistes Parag Thatte et Rajat Dua.
Pourtant, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Le taux de chômage, par exemple, est désormais en dessous de 5 %, soit près de la moitié de celui enregistré au lendemain de la crise financière. En revanche, les taux n’ont pas changé, eux : ils sont toujours globalement négatifs à l’échelle mondiale. Ce qui change actuellement, ce sont les niveaux contrôlés des taux américains.
« Nous voyons des taux réels extrêmement mal évalués, voire en état de bulle », affirme sans ambages le rapport, évaluant à 3,5 % le taux normalisé en cas de politiques monétaires menées en suivant les normes historiques. « Au lieu de cela, les politiques monétaires ont matérialisé une vision du futur qui provoque une cassure de la tradition. »
Cette cassure avec le passé est due en partie à la relation entre l’inflation, le chômage et le ralentissement de la croissance de la productivité. Mais l’analyse oublie un facteur clé : le dollar américain. (…)
Les taux réels des Treasuries de 10 ans devraient être de 3,5 %
Si les marchés n’étaient pas téléguidés, le taux réel des obligations américaines sur 10 ans devrait être à 3,5 % aujourd’hui. La question est de savoir comment cela arrivera.
Le rapport de Deutsche Bank aborde les éléments qui pourraient déclencher cette correction, à savoir « des attentes plus élevées des marchés concernant la vitesse et l’ampleur du relèvement des taux par la FED. Ce rapport a été publié alors que le président de la FED de Chicago, Charles Evans, indiquait que 4 hausses du taux directeur pourraient être au programme de 2017, soit une approche agressive. (…)
En plus de juin, il faudra être attentif aux mois de septembre et de décembre, qui pourraient pousser le rendement à 10 ans des obligations américaines à 3,25 % d’ici la fin 2017, et à 4 % un an plus tard, selon les prévisions de Deutsche Bank. Cette hausse des taux devrait suivre une tendance similaire sur le front de l’inflation, tendance qui devrait rendre la FED anxieuse. Reste à savoir quand cette anxiété gagnera les marchés. Car ça n’a pas encore été le cas jusqu’à présent. »