Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a dit, jeudi, ne
pas croire que le revenu de base, que 13 départements souhaitent
expérimenter, soit « la bonne réponse » à la pauvreté, disant
préférer une société « fondée sur la valeur travail ».
« On a mis au cœur du projet politique d’Emmanuel Macron le travail.
Le travail, donc l’éducation. (…) Moi, je considère que c’est le travail qui
aujourd’hui est un facteur d’émancipation, de progression », a déclaré
M. Griveaux sur France Inter.
Il convient à mon avis d’aller plus loin. Le traitement de la misère, de
la précarité, ce n’est pas uniquement et loin de là uniquement un traitement
financier de la chose !
La dimension pécuniaire de la pauvreté n’est qu’une de ses dimensions.
L’action véritablement politique doit aller beaucoup plus loin que juste
l’idée du travail comme l’affirme Griveaux.
Je ne suis pas du tout opposé à cette idée d’ailleurs, bien au contraire,
j’ai toujours pensé et dit que le revenu de base ou universel est une immense
erreur et qu’il faut lui substituer le droit opposable au travail, ce que
j’appelle le DAT !
Pourquoi ?
Parce qu’il ne peut pas y avoir de bonheur, d’épanouissement sans
participer à la création et au fonctionnement de la société. Il n’y a pas de
dignité dans l’assistanat, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas aider !
Quelle est la meilleure façon d’aider ?
Avons-nous seulement conscience de l’immense gaspillage de talent humain
que provoque notre système économique qui ne gaspille pas que les ressources
physiques.
Combien d’anciens ont besoin d’aide dans nos EPAHD, combien de personnel
manque-t-il dans nos hôpitaux, combien de gens seraient utiles dans nos
écoles, pour organiser nos quartiers ou nos associations ? Nous avons des
millions de postes que nous pouvons « inventer » qui n’ont aucune
rentabilité économique mais qui ont un sens social évident.
La solution ne sera jamais l’assistanat par un revenu universel qui est de
la démagogie pure et facile.
Le véritable courage politique, la véritable recherche du bonheur pour
notre population et la dignité pour tous, c’est de participer chaque jour à
une tâche qui a du sens et d’être fier de l’accomplir dans des conditions
convenables.
Le véritable combat doit être celui du droit opposable au travail pour que
plus personne ne soit laissé en marge de la société, pour que plus personne
ne se sente inutile, pour que notre société se remette à avancer, c’est tout
le système social d’assistanat qu’il faut supprimer pour remettre tout ce
pays au travail et dans le bon sens, dans tous les sens du terme.
Charles SANNAT (source)
Source AFP via La Tribune.fr