Voilà une interview de Georges Soros, un homme pas forcément sympathique
et à l’action particulièrement trouble, entre internationalisme, services
secrets et finances, la parole de ce magnat qu’on l’aime ou pas n’est jamais
à prendre à légère, comme Warren Buffet il y a 2 jours, avec toujours à
l’esprit le fait que l’expression de la vérité est toute relative.
Lorsque Soros prend la parole, cela répond à une volonté spécifique de
faire passer un message bien particulier à un moment choisi pas par
hasard.
Charles SANNAT
Le milliardaire américain estime que les fortes turbulences sur les marchés
mondiaux, déclenchées par le ralentissement chinois, pourraient être le signe
d’une nouvelle crise financière rappelant celle de 2008.
George Soros met en garde la planète finance. S’exprimant lors d’un forum
d’investisseurs à Colombo au Sri Lanka, le magnat américain a estimé que les
difficultés de la Chine et les dévaluations successives de sa monnaie
fragilisaient la stabilité financière internationale.
«Malheureusement, la Chine a un très gros problème d’ajustement, a de
nombreux choix à faire et peut transférer ses problèmes au reste du monde en
dévaluant sa monnaie et c’est ce qu’elle fait», a dit Soros. Un
affaiblissement du yuan chinois a «infligé des pressions déflationnistes» au
reste du monde, a-t-il ajouté devant le Sri Lanka Economic Forum.
«Nous faisons face à un très grave problème d’ajustement qui est assez
récent et je dirais que cela équivaut à une crise et nous en sommes au début.
Quand je regarde les marchés financiers, je vois une situation sérieuse qui
me rappelle la crise que nous avons eue en 2008.»
Un cercle vicieux
Le milliardaire a indiqué qu’il avait recommandé à ses équipes de se
montrer très prudentes dans les décisions d’investissement. Il a averti que
les pressions déflationnistes pourraient aboutir à un cercle vicieux. La
baisse des prix peut être bonne pour les consommateurs à court terme mais
s’avérer dangereuse s’ils se mettent à retarder leurs achats dans l’espoir
d’un recul supplémentaire des prix, ce qui peut pousser les entreprises à
retarder leurs investissements.
«Au lieu de dépenser leurs revenus, ils vont réduire leur endettement car
ils pourront acheter des biens moins chers l’an prochain que cette année. Les
liquidités sont devenus une forme d’investissement attractive et c’est très
mauvais pour les marchés financiers. Le système bancaire qui a prêté beaucoup
d’argent aux pays en développement fait maintenant marche arrière», a
poursuivi George Soros.
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