Depuis ma nomination la semaine
dernière au poste de président de la sous-commission du
Congrès supervisant la Réserve Fédérale,
l’écho des médias a été fantastique.
L’opposition des citoyens aux actions de la Fed se reflète non
seulement dans la rhétorique provenant de la colline du Capitole, mais
également par l'intérêt énorme dont fait preuve la
presse financière. L’exigence de transparence s’accroit, que
les établissements financier et politique l’apprécient ou
non. La Fed est en quelque sorte en train de perdre son statut de
supériorité politique et financière. La transparence de
la Fed deviendra la pierre d’angle de mes efforts en tant que
président de cette sous-commission.
Grâce à la
pression exercée par le public plus tôt cette année, le
Congrès a voté une loi obligeant la Fed à publier des
informations concernant les sauvetages de compagnies et industries ayant eu
lieu au cours de la crise financière de 2008. Ainsi, il y a deux
semaines, la Fed a publié des informations sur les 3 000 milliards de
dollars d’aide offerts aux banques au moyen de son fond de sauvetage.
L’examen de ces informations fait cependant surgir de nombreuses
questions supplémentaires.
Selon le ‘Term Lending Facility’ (instrument de prêt à termes
sur titres), la Fed était supposée prêter ses fonds en
échange de titres classifiés AAA, alors
qu’aujourd’hui plus de la moitié des titres proposés
par les banques pour obtenir ces crédits ne sont pas listés
selon la classification correspondante. Devrions-nous supposer que la Fed ait
accepté des titres minables afin d’assurer ses prêts ?
Devrions-nous présumer que ces titres étaient si mauvais que
leur classification ne pouvait être publiée ? Pourquoi notre
banque centrale, assurée par nos impôts, devrait-elle accepter
de telles garanties de nantissement ?
Une autre note
d’information précise que 1250 milliards de dollars ont
été achetés dans le cadre du «Mortgage-Backed Securities Purchase
Program » (Programme d’achat de titres garantis par des
nantissements hypothécaires) et seulement 877 milliards de ces achats
ont été publiés. Qu’est-il arrivé aux 400
milliards restants?
Ce genre de publicité
limitée réalisée par la Fed ne fait que souligner la
nécessité d’un audit complet et intensif de ses livrets
de comptes. Cet audit devrait être réalisé par une tierce
partie indépendante de la même manière que lorsque les
sociétés publiques sont auditées. La Fed devrait rendre
publics ses bilans, livrets de comptes, et peut-être de façon
encore plus importante son calcul de cash-flow. Elle devrait également
être forcée de publier des notes expliquant ces états
financiers.
Il semble que nous oubliions
parfois que c’est le Congrès qui a créé la Fed,
que c’est un monopole bancaire créé par le gouvernement
et que ses plus haut dirigeants sont nommés par le Président de
la République et approuvés par le Sénat. Si la Fed ne
remplit pas de façon satisfaisante ses obligations aux yeux des
politiciens et de leurs constituants, son Président et ses Gouverneurs
peuvent ne pas se voir réélus.
En théorie, le
Congrès pourrait aller jusqu’à résilier
l’acte de création de la Réserve Fédérale,
puisqu’il en détient les pouvoirs nécessaires. Il semble
également que le Congrès puisse de son plein droit auditer la
Fed, qu’il a lui-même créée par décret, et
qu’il assume enfin ses responsabilités.
Avec 320 membres du
Congrès soutenant ma demande d’un audit complet de la Fed au
cours du 111ème Congrès, nous pouvons espérer
bâtir une coalition bipartisane en 2011 et pousser encore plus en avant
notre effort en faveur de plus de transparence de la part de la Fed.
Ron Paul
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