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Pour un retour au soutien des devises par l'or

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Published : March 26th, 2013
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L’étalon or


Mr. Bernanke a tout à fait raison quand il dit que l’étalon or, tel qu’il était appliqué autrefois, ne pourrait pas fonctionner aujourd’hui. A l’époque, ce système était approprié et a su remplir son rôle des années durant, mais les circonstances grâce auxquelles il était capable de fonctionner ont fini par changer. Et le système ne s’est pas transformé en parallèle à ce changement. Gardez à l’esprit que le monde de l’époque percevait l’or comme étant la seule monnaie en laquelle il pouvait avoir confiance. C’est pourquoi, les gouvernements et leurs banques centrales ont commencé par émettre des billets de banque soutenus par l’or, et non des devises fiduciaires. A l’origine, les billets de banque représentaient une quantité d’or à laquelle l’on pouvait faire confiance. Les billets émis par les gouvernements ne représentaient pas les gouvernements, mais leur or.


Arriva le jour où, après que l’Angleterre ait imprimé plus de billets qu’elle n’avait d’or, ce système s’effondra et les billets émis par le gouvernement, ayant perdu le soutien de l’or, devinrent pour le moins douteux. Aujourd’hui, il est ‘normal’ d’émettre plus de crédit et plus de devises qu’il n’existe d’actifs pour les soutenir. Le danger qui a mis fin à l’étalon or guette aujourd’hui à nouveau notre système monétaire, comme nous l’ont prouvé les crises bancaires et financières qui sont apparues des deux côtés de l’Atlantique ces quelques dernières années. Le concept de quantitative easing est très similaire à la dévaluation du dollar contre l’or, puisqu’il consiste au remplacement des actifs sans valeur desquels les crédits des banques dépendent par de nouveaux actifs fraîchement imprimés. Notre système bancaire désespéré s’accroche désormais à ces actifs dans un effort de ‘stabiliser’ le système.


Flexibilité monétaire


Tout système monétaire doit comprendre une certaine dose de flexibilité qui puisse lui permettre de s’ajuster aux circonstances – qui sont liées de très près aux politiques et aux contrôles destinés à maintenir la confiance du public envers les systèmes fournis par le gouvernement.


L’abandon de l’étalon or fut par exemple suivi par un système de taux de change flottant. Sous l’étalon or, les taux de change fixes fonctionnaient parfaitement bien, mais alors que le monde financier se transformait, toute nation qui n’abandonnait pas la fixation du taux de change de sa devise se retrouvait détruite par les spéculateurs. Alors que George Soros s’attaquait à une livre sterling qui refusait de se retrouver dévaluée, la banque d’Angleterre fut forcée d’en faire de même, faisant de Soros un milliardaire du jour au lendemain. Le signe le plus clair d’une réévaluation du Mark Allemand fut l’annonce par la Bundesbank qu’une telle chose n’était pas au goût du jour. Le problème fut résolu par le système des taux de change flottants. Aujourd’hui, les spéculateurs ne disposent plus d’aucun taux de change fixe auquel se référer. Les banques centrales ont toutes intégré les marchés pour manipuler les taux de change selon leur bon vouloir.


Le concept de protection de valeur fut rapidement abandonné, et nous voyons désormais des nations manipuler leur taux de change pour permettre à leur économie respective de demeurer compétitive. Les plus actives dans ce domaine sont le Japon et la Suisse, dont les devises bénéficiaient encore récemment de la confiance des investisseurs. Nous en sommes aujourd’hui à une heure où les gouvernements se disputent au sujet de leurs taux de change, comme nous pouvons le voir avec la Chine et les Etats-Unis. Aucune des deux nations n’est attentive au fait que sa devise soit un outil de détermination de valeur. Elles ne perçoivent leur monnaie que comme un moyen d’échange qui devrait jouer en leur faveur.


Un monde bien différent


Aujourd’hui, nous vivons dans un monde bien différent en termes de structures monétaires, de contrôle et de pouvoir. Mais qu’est-ce qui a bien pu changer ? Pour comprendre le système actuel, il nous faut remonter jusqu’en 1971. Avant cette date, toute personne qui osait dire que l’or n’était pas une monnaie réelle se faisait passer pour un parfait imbécile.


L’or était la base du système monétaire même après l’abandon de l’étalon or, lorsqu’il relevait encore du domaine du gouvernement. C’est pourquoi il fut interdit aux citoyens des Etats-Unis de posséder de l’or jusqu’en 1974. Il est clair que toute la difficulté se trouve dans le fait que l’or a manqué de refléter le pouvoir, le contrôle et la richesse des Etats-Unis en les présentant comme une nation qui s’affaiblissait sur le plan monétaire. Comment les Etats-Unis ont-ils pu voir leur puissance militaire, commerciale et économique s’affaiblir aussi rapidement ?


Un ajustement devait être fait. La décision que prirent Etats-Unis était on-ne-peut plus intelligente, et contribua à elle seule à leur dominance financière sur le reste du monde. Entre 1968 et 1971, les nations Européennes transformaient leurs surplus de balance commerciale en dollars contre de l’or Américain, et les réserves d’or des Etats-Unis passèrent rapidement de 26.000 tonnes à seulement 9.000 tonnes. La situation ne pouvait clairement pas durer.


Comment la situation a-t-elle pu changer ?


‘Comment le gouvernement du président Nixon a-t-il pu convaincre les autres gouvernements de cesser de convertir leurs dollars en or ?’


Les nations Européennes ne faisaient pas confiance à l’impression de dollars par le gouvernement des Etats-Unis, c’est pourquoi elles échangeaient leurs dollars contre de l’or. Pourquoi ont-elles si rapidement changé de comportement ? Comment leur vision du monde financier a-t-elle pu changer de manière si radicale ? Les dollars, comme tout le monde le savait, était imprimés en de trop grandes quantités et ne représentaient aucune valeur, ce qui est la raison pour laquelle la devise Américaine fut dévaluée de 35 à 42 dollars pour une once d’or peu de temps avant 1971. Après que l’or ait été autorisé à flotter contre le dollar, son prix passa à 850 dollars en quelques années, ce qui représente parfaitement l’idée que se faisait le marché de la devise des Etats-Unis. Quelle a donc été la formule qui a permis au grincheux Charles de Gaulle d’accepter des dollars après en avoir échangé autant qu’il pouvait contre de l’or ?


Une transformation de la définition de la monnaie


Revenons-en à ce fameux essai d’Alan Greenspan, dans lequel il explique son idée de ce que devrait être une monnaie.


Voici ce qu’il écrit :


‘La monnaie est le dénominateur commun de toutes les transactions économiques. Elle est ce qui nous sert de moyen d’échange, est acceptée par tous les participants à une économie comme paiement contre des biens et services, et peut donc être utilisée comme valeur marchande et comme valeur de réserve (c’est-à-dire comme moyen d’épargne).


C’est pourquoi elle doit reposer sur une ressource universellement désirée.


L’existence d’une telle ressource est la condition requise au bon fonctionnement d’une économie basée sur la division du travail. Si les Hommes ne disposaient pas d’actif de valeur généralement accepté en tant que monnaie, ils seraient forcés de vivre d’activités agricoles autosuffisantes et n’auraient jamais pu passer le cap de la spécialisation. S’ils ne disposaient d’aucune réserve de valeur, c’est-à-dire de moyen d’épargner, aucune investissement sur le long terme et aucun échange ne seraient possibles.


Le moyen d’échange accepté par les participants d’une économie n’est pas déterminé arbitrairement.


  1. Premièrement, ce moyen d’échange doit être durable, c’est pourquoi il est généralement un métal. Un métal est généralement choisi parce qu’il est homogène et divisible : chaque unité est la même qu’une autre, et elles peuvent être mélangées les unes avec les autres en n’importe quelles quantités. Les pierres précieuses, par exemple, ne sont ni homogènes ni divisibles.


  1. Plus important encore, la ressource choisie comme moyen d’échange doit être un luxe. Le désir des Hommes pour le luxe est illimité, et les produits de luxe sont toujours demandés et acceptés. Le blé est un luxe aux yeux de populations affamées, mais pas au sein d’une société prospère. Les cigarettes ne sont généralement pas susceptibles d’être utilisées comme monnaie, bien qu’elles l’aient été dans l’Europe d’après la Seconde Guerre Mondiale, alors qu’elles y étaient considérées être des produits de luxe. Le terme ‘produit de luxe’ sous-entend une rareté et une valeur élevée par unité. Un bien qui possède une valeur élevée par unité est plus facilement transportable. Une once d’or vaut, par exemple, aussi cher qu’une demi-tonne de fonte brute.

 

  1. Graduellement, une ressource prend le dessus sur toutes les autres et devient universellement acceptable. La ressource qui devient la plus acceptée est également celle que les gens conservent en tant que valeur de réserve, ce qui la rend encore une fois plus largement acceptée. Cette transformation se fait progressivement jusqu’à ce qu’une ressource en particulier devienne le seul moyen d’échange en circulation. L’utilisation d’un moyen d’échange unique est avantageuse pour les mêmes raisons qu’une économie monétaire est supérieure à une économie de troc : elle rend les échanges possibles à très grande échelle.


  1. L’or, qui jouit à la fois d’usages artistiques et fonctionnels, est relativement rare et a toujours été considéré comme un produit de luxe. Il est durable, transportable, homogène, divisible, et dispose donc d’avantages par rapport à tous les autres moyens d’échange existants. Depuis le début de la première guerre mondiale, il a virtuellement été l’unique standard d’échange international.

 

  1. Ce qui apparaît tout naturellement après la détermination d’un moyen d’échange est le développement d’un système bancaire et d’instruments de crédit (billets de banque et dépôts) qui agissent en tant que substituts à ce moyen d’échange – et sont également convertibles en or. Un système bancaire libre basé sur l’or est capable d’étendre le crédit et donc de créer des billets de banque (de la devise) et des dépôts en fonction de ce dont a besoin l’économie. Les possesseurs d’or individuels sont incités, grâce à des paiements d’intérêts, à déposer leur métal auprès d’une banque (métal qu’ils peuvent ensuite retirer sous forme de billets de banque).


  1. Si les banques pouvaient continuer de prêter de l’argent indéfiniment, comme certains le disent, alors les marasmes économiques n’existeraient pas. C’est pourquoi la Réserve Fédérale a été créée en 1913. Elle est constituée de 13 banques fédérales régionales dirigées par des banquiers privés, mais contrôlées et supportées par le gouvernement. Les crédits offerts par ces banques sont en principe (bien que ce soit illégal) soutenus par le pouvoir d’imposition du gouvernement fédéral. Techniquement, nous n’avons pas abandonné l’étalon or. Tout le monde peut posséder de l’or, et l’or est encore utilisé par les banques centrales. Mais aujourd’hui, en plus de l’or, les billets de la Réserve Fédérale (les billets papier) peuvent servir de monnaie pour payer les déposants.


  1. L’étalon or est incompatible avec les dépenses déficitaires chroniques (qui sont le poinçon de l’Etat-providence). Privé de son jargon, l’Etat-providence n’est rien de plus qu’un mécanisme au travers duquel le gouvernement confisque la richesse des membres les plus productifs de la société pour supporter une variété de politiques d’aides sociales. Une part substantielle de cette confiscation est effectuée par le biais de la taxation. Mais les étatistes se sont rendus compte bien assez vite que s’ils voulaient conserver leur pouvoir politique, les taxes qu’ils imposaient à la population devaient être limitées et leurs dépenses déficitaires démultipliées, c’est-à-dire qu’ils devaient emprunter de l’argent tout en émettant des obligations pour financer les dépenses sociales à grande échelle’.







 

 

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