Au début de l’année dernière,
le gouvernement de Chypre prenait la décision de geler les comptes bancaires
privés et de restreindre l’accès aux fonds des déposants. Les officiels des
banques et les régulateurs européens avaient annoncé que les mauvaises décisions
de prêt des banques seraient désormais la responsabilité de leurs clients. Le
premier bail-in était né. Il a entraîné la confiscation de 10% ou plus de
tous les comptes clients. Par peur d’une panique financière dans le pays, les banques ont limité les retraits à plus ou moins 300
dollars par jour et employé des équipes de sécurité pour empêcher les Chypriotes
en colères d’entrer de force.
Ce qu’il s’est passé à Chypre
a fait la une des journaux de par le monde, mais après quelques temps, après
que les officiels européens et américains eurent assuré aux populations qu’il
s’agissait d’un évènement exceptionnel, toutes les peurs ont été balayées
sous le tapis. Personne n’a pris la peine de mentionner le fait que l’Union
européenne a rapidement adopté de nouvelles politiques régulatrices qui
autoriseraient des bail-ins de par le continent
si une crise similaire venait à nouveau à se développer. De la même manière,
Ben Bernanke a assuré aux Américains que la crise
de Chypre et de l’Europe ne présentait aucun risque pour le système financier
américain, et a présenté l’assurance offerte par la FDIC aux déposants
américains comme le filet de sécurité protégeant les Etats-Unis d’une
situation similaire.
Les Etats-Unis, l’Europe, la
Chine et les économies développées du monde sont, à en croire les
politiciens, complètement immunisés contre ce qu’il s’est passé à Chypre. Les
grands de notre monde sont persuadés que ces régions sont simplement trop
vastes pour subir l’effondrement de leur système bancaire.
Mais s’ils se trompaient ?
Que se passerait-il si la dette atteignait des
niveaux si obscènes que les prêts contractés par les prêteurs ne pouvaient
être remboursés ? Ou si un pays comme la Chine, qui détient des
trillions de dollars de réserves et dispose d’un système de régulation
bancaire moderne, faisait face à un tel problème ?
Vous pensez peut-être que cela
ne pourrait pas se produire.
Il semblerait en revanche que
ce soit exactement ce qui est en train de se passer aujourd’hui. Les banques
chinoises éprouvent des difficultés à gérer près de 23 trillions de dollars de dette potentiellement
irrécouvrables. Oui, j’ai bien dit trillions. Les Chinois, semble-t-il,
semblent avoir pris exemple sur la suite d’évènements qui a apporté la crise
de 2008 aux Etats-Unis. Rappelez-vous de toutes ces
villes vides, tous ces centres commerciaux déserts en Chine – personne n’y
vit ou n’y fait ses courses, alors que leur développement a coûté plusieurs
milliards de dollars. Il semblerait que tous ces investissements qui ne
mènent nulle part aient rattrapé les Chinois. Et la panique a commencé, comme
le prouvent les contrôles de capital et les politiques de limitations de
retraits mis en place par l’une des plus grosses banques du monde au travers
du pays.
Si vous êtes curieux de savoir
comment commence une panique bancaire, ne cherchez pas plus loin :
HSBC
impose des restrictions sur les gros retraits, signe que quelque chose ne va
pas ? La BBC
rapporte que certains clients se sont vus refuser le retrait d’importantes
sommes d’argent parce qu’ils n’étaient pas capables de justifier pourquoi ils
en avaient besoin. HSBC a admis ne pas avoir informé ses clients de cette
nouvelle politique, qui a été mise en place au mois de novembre pour leur
protection : « Nous demandons à nos clients la raison pour laquelle
ils cherchent à retirer des sommes d’argent inhabituellement importantes… la
raison étant que nous sommes obligés de protéger nos clients et que nous
cherchons à minimiser le crime financier ». Comme l’a dit un des clients
de la banque : « Vous ne devriez pas avoir à dire à votre banque
pourquoi vous avez besoin de retirer de l’argent. Ce n’est pas le sien, c’est
le vôtre. »
« Quand je leur ai présenté ma demande
de retrait, ils me l’ont refusée sous prétexte que je n’aie pas été capable de
prouver la raison pour laquelle j’avais besoin de cet argent. Ils m’ont
demandé une lettre de la personne impliquée. »
Mr Cotton a ajouté que la personne au guichet a
refusé de lui indiquer combien il était autorisé à retirer. « J’ai donc rempli plusieurs
demandes. J’ai d’abord dit ‘Puis-je avoir 5.000 livres ?’ Ils m’ont dit
non. ‘Puis-je avoir 4000 livres ? Non. Et puis j’ai demandé 3000 livres,
et ils m’ont dit ‘ok, on peut vous donner ça ».
Il a ensuite demandé s'il
pouvait revenir plus tard dans la journée pour retirer 3000 livres
supplémentaires, on lui a dit qu’il ne pouvait pas le faire deux fois dans la
même journée.
…
Mr Cotton ne parvient pas à comprendre cette
attitude : « Voilà
28 ans que je suis client chez HSBC. Dans ma banque, ils me connaissent tous. Vous ne devriez pas avoir à dire à
votre banque pourquoi vous avez besoin de retirer de l’argent. Ce n’est pas
le sien, c’est le vôtre. »
Via: Zero Hedge
Aux Etats-Unis, comme en Chine,
le parti de la dette est revenu en force. Les niveaux d’endettement personnel
et commercial frôlent ceux d’avant le krach de 2008, mais au lieu de s’en
inquiéter, les experts conseillent d'embrasser la situation plutôt que la combattre.
Mais aux Etats-Unis aussi, le
parti de la dette finira par tomber à genoux, et les Américains verront leur
capital et leurs emplois disparaître. Tout comme les Chinois qui ont
contracté des prêts qu’ils ne peuvent rembourser, les Américains ont le
couteau sous la gorge. D’ici peu de temps, les problèmes de crédit qui ont
mis le monde en difficulté par le passé réapparaîtront. Et cette fois-ci,
nous en paieront l’addition directement par le biais de nos comptes en banque
(et non plus des impressions monétaires de la Fed).
Nous n’avons aux Etats-Unis
peut-être pas encore de régulations officielles ou de politiques de
limitation de retraits, mais je me demande ce qu’il se passerait si quelqu’un
décidait d’aller demander 5.000 ou 10.000 dollars au guichet. Il serait
certainement accueilli par tout un tas de questions quant à ses intentions.
Nous avons déjà pu voir à quelle vitesse le système bancaire peut être gelé. Il
suffit que quelqu’un appuie sur un bouton pour que tout ce que vous pensez
avoir sur votre compte en banque vous soit saisi.
Mais comme l’a dit Bernanke, le système financier des Etats-Unis ne risque
rien. La FDIC a assuré les comptes des Américains, et si quelque chose venait
à arriver au système bancaire, les pertes des citoyens du pays seraient
entièrement couvertes par les 50 milliards de dollars de réserves de la Commission.
Voilà qui semble suffisant pour couvrir
les 9 trillions de dollars de dépôts domestiques et les 300 trillions
de paris faits par les banques sur les produits dérivés.
Nul besoin de s’inquiéter,
parce que le gouvernement est là pour vous protéger (et quel gouvernement
oserait utiliser les fonds de ses citoyens pour couvrir les pertes des
banques).
Mais bien qu’il soit
impossible de concevoir qu’une telle chose puisse se produire, je vous
conseille de prendre des mesures de prévention. Nous savons que la FEMA sera là pour fournir des fonds d’urgence, de la
nourriture et des tentes. Mais si le système bancaire venait à nouveau à être
gelé, que les retraits étaient limités et que les banques saisissaient les
dépôts, vous vous en tireriez mieux si vous aviez de la nourriture, des munitions, de l'or et du liquide sous la main.
Nous pensons qu’une telle
situation ne pourrait jamais se produire – pas au sein de l’économie la plus
riche et la plus développée du monde. Ben Bernanke,
Janet Yellen, les officiels du gouvernement et les
médias nous l’ont assuré. Ces mesures de préparation ne seraient donc que
question de divertissement, quelque chose à montrer à sa famille et ses amis en
se moquant de tous ces scénarios apocalyptiques.