Des livraisons d’or ont récemment
été refusées par un ETC allemand, Xetra-Gold, offert par Deutsche Bank, pour
venir s’ajouter à la liste d’exemples du risque représenté par la propriété d’ETC,
ETF et autres instruments financiers liés à l’or.
Comme de nombreux autres ETF et
ETC, Xetra-Gold offrait à ses investisseurs la possibilité de demander la
livraison physique de leur métal. Voici ce que nous en dit Zero
Hedge :
« Depuis l’introduction
de Xetra-Gold en 2007, les investisseurs ont exercé ce droit plus de 900
fois, avec un total de 4,5 tonnes d’or livrées. »
En revanche, quelque chose
semble avoir changé. Comme l’a rapporté Oliver Baron, ceux qui s’attendent
aujourd’hui à recevoir la livraison de leur métal « pourraient
rencontrer des difficultés ». Selon Baron, la raison en est qu’un
lecteur de GodmodeTrader
« a demandé la livraison de son métal par Xetra-Gold, et a pour ce faire
pris contact, comme le conseillait Deutsche Börse, avec sa banque principale,
Deutsche Bank ».
C’est à ce moment-là qu’il a
eu une mauvaise surprise : le responsable des comptes de Deutsche Bank
lui a expliqué que le « service » n’était plus offert, « pour
des raisons de politiques internes à l’entreprise », et que le
formulaire de livraison fourni par Clearstream Banking AG n’était donc plus
disponible.
Comme l’explique Baron, le
fait que Deutsche Bank ne respecte plus les demandes de livraison de ses
clients est remarquable, puisque la banque est non seulement le « sponsor »
de Xetra-Gold, mais aussi son principal agent fiscal et de rédemption, comme
l’explique le prospectus de l’ETC. Même si le demandeur est le client d’une
autre banque, Xetra-Gold doit – du moins sur le papier – garantir la
livraison de son métal au travers de Deutsche Bank, comme l’explique la Deutsche
Börse Commodities GmbH dans ses formulaires.
La question qui se pose
maintenant est de savoir si ce même problème affecte aussi Umicore, Deutsche
Bank et le marché de l’or institutionnel allemand. Si c’était le cas, nous pourrions
en déduire des problèmes institutionnels plus larges, l'Allemagne
étant encore le plus gros acheteur d'or de l'Union européenne et l’un des
plus gris acheteurs d’or du monde.
Nos clients à valeur nette
élevée ont dit avoir rencontré des difficultés avec le fonds Julius Baer
Physical Gold. Même ceux d’entre eux qui avaient alloué plus d’un million de
dollars au fonds n’ont pas pu demander la livraison de métal physique malgré
la promesse d’une « option de retrait de métal physique ». Certains
ont déplacé leurs fonds depuis Julius Baer vers GoldCore Secure
Storage après avoir testé la clause de rédemption de Julius Baer et en
avoir été insatisfaits.
Il est important de nous
rappeler que les clients d’ABN AMRO, la plus grosse banque hollandaise et l’une
des plus grosses banques d’Europe, se sont aussi vus refuser la livraison de
leur métal physique en 2013.
ABN
AMRO, dans une lettre à ses clients datée du mois d’avril 2013, a stipulé
qu’elle ne leur permettrait plus de demander la livraison de leur métal, qu’il
s’agisse de barres ou de pièces d’or, d’argent, de platine ou de palladium. Elle
s’est contentée de verser à ses clients la valeur au comptant de leurs métaux
précieux en euros.
Comme nous l’avons dit à l’époque :
Ainsi, plutôt que de
posséder un actif physique ne présentant aucun risque (une barre ou une pièce
de métal), les clients de la banque étaient ses créditeurs non-garantis, et étaient
ainsi exposés à la banque et au système financier dans son ensemble – ce qui
va à l’encontre de la raison pour laquelle investir sur les métaux précieux.
Cette décision souligne une
fois de plus l’importance de la propriété directe de métal physique (dans un
coffre ou chez vous, dans votre grenier, sous votre plancher ou n’importe où
ailleurs) ou dans un coffre sécurisé dans un pays stable et qui respecte les
droits de propriété.
Les alternatives papiers,
digitales et financières à l’or ne sont pas de l’or. D’où l’importance de la propriété
directe, chez soi ou dans des coffres sécurisés, de barres et pièces de métal
physique.