Depuis quelques temps on observe une stagnation de l’or et de l’argent au grand dam des investisseurs, on peut toutefois relever une progression notable en fin de semaine dernière qui a emmené le métal jaune à 1290 dollars par once. Ajoutons à cela la montée en puissance du Bitcoin et l’essor d’autres crypto-monnaies pour que l’inquiétude soit à son comble. Pourtant, ces mauvaises nouvelles en apparence ne doivent pas être considérées comme telles et voici pourquoi :
On relevait récemment le fait que la demande en or physique n’avait jamais été aussi basse depuis 8 ans mais cette observation revient à se cantonner à l’observation des marchés occidentaux. Ainsi, la demande chinoise sur le troisième trimestre de 2017 la place juste derrière le plus gros volume jamais enregistré, ce qui équivaut à une augmentation de sa demande de l’ordre de 57% par rapport à la même époque l’année dernière. Cette demande concerne d’ailleurs principalement les pièces et lingots.
En Europe, malgré les chiffres décevants récemment enregistrés la demande de pièces et de lingots est en augmentation de près de 36% par rapport à l’année dernière. La Turquie n’est d’ailleurs pas en reste et a multiplié par trois sa demande en comparaison avec l’année dernière. Face à la posture belliqueuse de la Corée du Nord, la Corée du Sud a augmenté sa demande de 42%, ce qui en dit long sur le comportement des investisseurs en période de troubles.
Les Banques centrales ne sont pas en reste non plus avec une hausse de 25% de leurs achats d’or par rapport à l’année passée, ce qui représente l’équivalent de 111 tonnes de métal jaune. En tête arrive la Banque centrale de Russie avec un volume de 63 tonnes, suivie de près de par la Turquie qui a ajouté 50 tonnes à son stock. D’autres pays d’envergure moindre ont également investi avec dans l’ordre : le Kazakhstan pour 10,3 tonnes, le Qatar qui s’est porté acquéreur de 3,1 tonnes suivi d’autres pays de l’est et d’Asie. Cette tendance démontre que les banquiers ont assimilé l’impératif de détenir un stock d’or physique.
D’autre part, l’or est toujours indispensable au secteur industriel, en témoigne l’augmentation de la demande de 2% par rapport à la même période en 2016. Le métal jaune est plus que jamais utilisé dans les composants de type carte graphique et capteurs dont la production accélère de manière exponentielle.
En parallèle, les limites de la production d’or devraient bientôt être atteintes selon les prévisions den BMO Capital Market, d’ici 2025 on devrait déjà enregistrer une baisse de l’ordre de 33% de la production. D’autre part, les technologies d’extraction ne semblent pas faire l’objet d’innovations jusqu’à présent, ce qui rend impossible l’exploitation de nouveaux gisements.
Quant à l’argent – nous en parlions dans un récent article – l’augmentation de la demande en provenance de l’industrie photovoltaïque mais aussi, et plus étonnant, des voitures autonomes devrait avoir un effet vertueux à court terme sur la demande en métal gris. En témoigne l’augmentation de la demande en provenance de Chine : soit 68% en aout 2017. Rappelons que l’argent ne fait l’objet d’aucun recyclage après avoir été utilisé dans le processus de production industriel et que la production de métal gris diminue.
Autant de raisons de placer une partie de son patrimoine dans l’or ou l’argent ou mieux encore : dans les deux, car rien ne vaut un investissement diversifié.