J’ai récemment écrit ceci à l’intention
de mon groupe européen et europhile, qui comporte des gestionnaires de fonds,
des économistes, des journalistes, des directeurs d’assurance et de fonds de
pension, et même quelques hommes politiques (qui représentent tous les pays,
depuis le Royaume-Uni jusqu’à la Lettonie – certains gestionnaires de fonds
viennent des Etats-Unis, d’Australie et d’Israël).
Quelques jours avant Brexit,
tous avaient écrits les louanges de l’Union européenne, et exprimé leurs
espoirs de voir le Royaume-Uni rester dans l’Union, tout en critiquant la
campagne de sortie pour son infériorité intellectuelle. J’étais alors
incroyablement occupé (et le suis toujours) et n’ai pas trouvé le temps de me
joindre aux débats. Mais le jour d’avant le référendum, j’ai ressenti le
besoin de dire quelque chose et de mettre fin à cette grande lune de miel.
J’ai donc écrit ceci (je suis
resté très poli, bien que mon commentaire se soit d’abord heurté à un mur de
silence. J’ai cependant reçu quelques réponses amicales et bien pensées après
quelques temps. Comprenez que ces gens sont mes amis. Je les aime, ils m’aiment.
Ils savent que mon opinion est parfois différente de celle des élites
européennes) :
En laissant de côté l’argument de
la défense de la paix, que les politiciens de l’Union européenne ont sorti de
nulle part quarante à cinquante ans après la fondation de la CEE afin de
cartelliser les industries du charbon et de l’acier qui appartenaient alors
aux Etats, quels sont vraiment les avantages offerts par l’Union européenne ?
Si nous voulons profiter du libre-échange, avons-nous vraiment besoin du
Léviathan bureaucratique de Bruxelles, qui régule tout ce qui compose nos
vies de tous les jours ? Non. Nous avons besoin du dos d’un mouchoir,
sur lequel nous pourrions simplement écrire : « A partir de
maintenant, il n’y aura plus de tarifs douaniers entre nos deux pays ».
Aujourd’hui, l’Union européenne
sert principalement de classe politique et bureaucratique dure d’oreille et
vivant la belle vie sur le dos d’un peuple dont elle ne fait qu’aggraver la
situation. Mais tout ne peut pas être mauvais. En effet, l’Union européenne
prend aussi soin de nous… que ferions-nous sans elle ? Voici quelques
exemples de ce que fait l’Union européenne pour nous, citoyens :
1. Elle nous endort comme des
bébés :
L’Union européenne a mis en
place 109 régulations concernant les oreillers, 5 concernant les taies d’oreillers,
et 50 concernant les duvets et draps de lit.
2. Citoyens, jouissez de dents
brillantes !
Nos brosses à dents sont
régulées par 31 lois européennes.
3. Les meilleures pommes du
monde – les pommes de première classe réglementées par l’Union européenne – plus
personne ne pourra vous vendre de pommes de la mauvaise couleur :
Afin de catégoriser une pomme de
variété rouge comme étant de première classe, 50% de sa surface doit être
rouge. Pour la classifier comme « pomme de catégorie rouge mixte de
classe 1 », 33% de sa surface doit être rouge. Et ainsi de suite, pour
les trois classes de qualité et les 287 variétés individuelles de pommes.
Seul bémol : en raison des politiques de protectionnisme agricole mise
en place par l’Union européenne – qui se dit en faveur du marché libre – les pommes
de première catégorie coûtent environ 40% de plus que ce qu’elles devraient.
C’est la même chose pour tous les autres fruits et légumes que vous achetez.
4. La bataille contre les armes
de destruction massive culinaires :
Cessez de chercher la cruche d’huile
d’olive sur la table. Ce produit de destruction massive a été règlementé.
5. La planète enfin sauvée !
L’Union européenne sauve le
monde ! Un aspirateur ou grille-pain émasculé, une ampoule grillée, une
pomme de douche bouchée à la fois ! Profitez de cette morgue moderne,
citoyens, et utilisez-donc cette ventouse avec plus d’entrain. C’est pour la
bonne cause !
6. Conquérir le monde digital !
En échange du versement d’une
petite fortune aux bureaucrates de l’Union européenne (un Membre du Parlement
européen peut gagner jusqu’à dix fois le salaire d’un citoyen ordinaire de l’Union
européenne), les citoyens peuvent s’assurer de la conquête du monde digital !
Le commissaire de tout ce qui est digital, Oettinger, est dévoué à sa tâche.
Il est vrai qu’il ressemble beaucoup à Beavis, mais une personne plus
qualifiée n’aurait jamais pu mieux entraîner l’Union européenne vers la
modernité. C’est le nouveau Steve Jobs !
Sa toute première proposition
nous a prouvé à quel point il prend son rôle à cœur. Il veut nous protéger de
la compétition injuste ! Selon lui, les citoyens comme vous et moi,
économiquement illettrés et donc dangereux, devraient être contraints par la
loi de rester abonnés au même fournisseur internet pendant au moins sept ans,
quoi qu’il arrive. Pour donner à ces pauvres sociétés plus de « sécurité
en matière de prévisions d’investissement ». Et tout cela pour notre
plus grand bien ! Vous verrez… si vous vivez assez longtemps !
Oetti cherche également à
introduire une surcharge sur les disques durs – une sorte d’amende de
prévention pour tous ces téléchargements illégaux que les citoyens s’apprêtent
à effectuer sur internet.
Oetti, c’est notre homme. Il
sait ce qu’il fait. Comme il l’a dit lui-même, il « va en ligne tous les
jours ». Apple, Google, Facebook et compagnie n’ont qu’à mieux se tenir.
Avec Oetti, l’âge de la domination de l’Union européenne sur le monde digital
ne fait que commencer.
Et il nous offre tout cela pour
le salaire très bas de 250.000 euros par an (presque sans taxes !) et
une indemnité de résidence de 37.500 euros par an, une indemnité de divertissement
de 10.000 euros par an et une indemnité familiale de 7.000 euros, plus 7.500
euros par an pour l’éducation et la garde d’enfants, des coupes de cheveux
gratuites, 240 litres d’essence par mois, 4.300 euros d’indemnités pour ses
voyages à l’étranger (sans oublier les indemnités pour les déplacements
domestiques), une indemnité de 304 euros par jour pour se présenter à son
poste, et une indemnité générale de 4.300 euros par an pour ses dépenses de
secrétariat… sans oublier un accès gratuit aux services de santé et une
assurance tout risque. Bien moins que le directeur de Google !
Je pourrais poursuivre, mais je
n’en ai pas le temps… d’où cette liste assez étrange qui se concentre
finalement sur Baevis (que je perçois comme un exemple particulièrement
bizarre de la nomenclature européenne).
Des régulations absurdes ?
Si j’en faisais la liste complète, cet email serait plus long que la distance
de la Terre à la Lune.
Pour finir, j’aimerais
simplement dire qu’il n’existe évidemment AUCUNE une alternative pour le Royaume-Uni.
Qu’il reste dans l’Union !