L’échec de la
protection du statu quo
Je trouve nécessaire d’aborder
un autre problème qui reste encore incompris des médias grand public. Le « peuple »
perçoit de moins en moins le système comme susceptible de satisfaire ses
intérêt, et est en conséquence devenu bien plus disposé à essayer quelque
chose de nouveau, voire d’extrême, dépendamment du sérieux de la situation
personnelle de chacun.
Des politiciens peu orthodoxes,
comme Donald Trump aux Etats-Unis, avec leurs visions dérangeantes et
anti-internationalistes, émergent tout autour du monde, avec en Europe une
liste particulièrement large de nouveaux partis et dirigeants populistes.
Ce mouvement opposé au statu quo
gagne rapidement le soutien de l’opinion, comme nous l’avons vu cette semaine
suite aux élections en Hollande. Le leader anti-Islam du parti d’extrême
droite, Geert Wilders, n’a peut-être pas gagné les élections, mais le
résultat des votes a fait significativement avancer le mouvement anti-statu
quo en Union européenne. En surface, le Parti pour la liberté et la
démocratie (VDD) de Mark Rutte a peut-être temporairement gagné, les
partisans du VDD auront à l’avenir de grandes chances d’être déçus, et de
demander des transformations plus significatives. C’est là ce qui se passe
quand les inégalités sociales et la corruption du système deviennent
évidentes aux yeux des masses.
Comme l’a récemment écrit ZeroHedge
:
Bien que l’élection de Rutte aux
Pays-Bas ait poussé les élites et les médias à déclarer morte la révolution
populiste (malgré une flambée du soutien populaire pour Wilders par rapport
aux grands partis), les mouvements nés de l’euroscepticisme et du sentiment
anti-établissement demeurent au centre des élections européennes clés de
cette année.
Dans une certaine mesure, comme
le note Goldman, les tendances politiques populistes n’ont rien de nouveau
dans ces pays, et voilà bien longtemps qu’elles vont et viennent en Europe.
Mais cette vague a de nouveau gonflé ces dernières années, pour des raisons à
la fois économiques et socio-culturelles.
Bien que très peu soient ceux
qui pensent voir les forces eurosceptiques prendre le contrôle de
gouvernements européens, comme l’a expliqué l’économiste en chef de GS, Huw
Pill, même un tel résultat sera loin de rassurer les partisans de la vision
européenne. Selon Pill, les partis traditionnels européens sont pris au
piège, et les réformes aujourd’hui si nécessaires auront des chances d’alimenter
les colères des deux côtés du spectre politique.
Le résultat ? A moins que
les politiciens des grands partis utilisent leurs (supposées) victoires de cette
année pour capitaliser sur un environnement favorable et répondre aux
inquiétudes de leurs électeurs, les menaces eurosceptiques continueront de
gonfler, et le soutien pour le projet d’intégration européenne continuera de
s’éroder.
Rien de bien dramatique ne s’est
produit en conséquence des élections hollandaises, si ce n’est l’ajournement
du basculement inévitable depuis :
Les internationalistes, qui
croient en :
- les devises
fiduciaires (l’épargne dévaluée),
- le système
bancaire de réserves fractionnaires (excès de crédit et création de
dette),
- des
gouvernements centraux très puissants (élitisme et capitalisme de copinage),
… vers…
Le peuple, qui défend :
- la monnaie
saine (pouvoir d’achat et revenus disponibles),
- les contrôles
aux frontières des nations individuelles (sécurité),
- l’économie de
marché libre (des emplois qui versent des salaires dignes de ce nom).
Et en Europe, ce basculement approche,
sous une forme ou sous une autre.
L’Histoire nous apprend que le
problème le plus inquiétant qui se pose aujourd’hui est de savoir si l’extrême
gauche ou l’extrême droite arrivera au pouvoir.
Seulement deux
options réalistes
Une nouvelle crise économique et
financière est désormais perçue par beaucoup comme une certitude, qui ne
laisse désormais que deux options réalistes :
- Quel type de
crise,
- Dans quel
ordre.
Tout ne sera qu’une question de
temps et de détails de transition.
Ce qui est particulièrement
troublant, c’est que de grandes souffrances attendent ceux qui s’y seront le
moins préparés, et qui ne méritent aucunement d’être affectés.
« Ceux qui ont respecté
les règles sont exploités par les politiques actuelles, et souffriront le
plus à l’avenir, à moins qu’ils ne changent leur comportement et investissent
contre ce que les courants dominants leur disent de faire. » - John
Rubino
La politique
accompagne la finance
Pour comprendre les
transformations qui se développent aujourd’hui, il nous faut percevoir ce
renversement radical comme quelque chose qui découle inévitablement d’un
système financier dysfonctionnel.
Et qui nous mènera
inévitablement vers des transformations radicales du système financier. C’est
ainsi que notre société a évolué, et continuera d’évoluer, sans quoi nous
finirions par oublier qu’une société concerne ceux qui y vivent ainsi que
leurs besoins changeants. Les internationalistes ne pourront pas maintenir
leur système parasite d’exploitation par la dette indéfiniment.
- Le parasite de
la dette est aujourd’hui en train de tuer son hôte. Il consomme plus d’espèces
qu’il n’en produit, et ce depuis trente à quarante ans.
- Quand les
bilans du monde passeront de dette productive à dette spéculative, nous
ferons inévitablement face à une crise.
- Une majorité
de la monnaie empruntée aujourd’hui l’est par :
- les
gouvernements, pour financer leur armée et leurs prestations sociales –
qui ne produisent rien qui soit capable de générer des flux de
trésorerie dans le futur,
- les
corporations qui financent leurs rachats d’actions et leurs versements
de dividendes – qui ne produisent rien qui soit capable de générer des
flux de trésorerie dans le futur,
- les individus
qui s’achètent des voitures, de grosses maisons et partent en vacances –
des activités qui ne produisent rien qui soit capable de générer des flux
de trésorerie dans le futur.
- Cette habitude
de consommer plus qu’on ne produit nous mènera vers un environnement
financier spéculatif, et éventuellement vers une crise.
- Le régime
fiduciaire qui a été créé au début des années 1970 a permis aux
internationalistes de porter cette mode plus loin que l’Histoire aurait
pu le penser possible.
- Les aspects
les plus importants de notre société sont désormais pris au piège par la
trappe parasite qui a réduit le peuple à l’esclavage.
Ce que nous en
tirerons finalement sera une monnaie saine
Quand la crise inévitable se
produira, nous pouvons nous attendre à ce que ceux qui seront en charge de
tout reconstruire sur les ruines du système financier actuel parviendront à
une forme d’étalon or revisité. Voilà qui peut sembler farfelu aujourd’hui,
mais la réalité veut que disposer d’un étalon or force les créateurs
monétaires à céder leur pouvoir. Ceux qui contrôlent la création monétaire
contrôlent l’économie et le système financier, et donc l’appareil politique.
L’offre d’or, qui gonfle
traditionnellement de 2% chaque année, évolue en parallèle à l’évolution des
populations. En conséquence, l’or peut conserver sa valeur.
Vers le
développement de « marchés administrés »
Bien qu’une crise soit
nécessaire pour qu’ils puissent se développer, nous avançons irrémédiablement
vers des marchés contrôlés. La multiplication des contrôles, la distorsion et
la manipulation sont les signes que les banquiers centraux savent qu’un
désastre financier, économique et politique potentiellement dévastateur les
attend au tournant.
Beaucoup pensent que la Fed
manipule mes marchés financiers en forçant les taux d’intérêt à la baisse,
directement et indirectement au travers d’intermédiaires. Ils comprennent que
les corporations n’auront bientôt plus le pouvoir de racheter leurs actions
et de verser leurs dividendes. Ce qui finira par gravement exposer les
marchés.
« Au cours de la
prochaine récession, nous aurons de fortes chances de voir la Fed et la BCE
commencer explicitement à acheter des actions. »
La véritable question est de
savoir si elles y parviendront, ou si le public réalisera que les banquiers
centraux et les gouvernements manipulent les marchés. Comme en 1920 en Allemagne,
où la prise de conscience de la création monétaire par le public a donné lieu
à l’hyperinflation, nous pourrions bientôt assister à une fonte des actifs.
Des fortunes pourront être
faites par ceux qui auront agi au bon moment. Quelque part, dans un avenir
proche, une grosse opportunité se présentera.
John Rubino et moi-même
discutons de cette opportunité dans la vidéo de 40 minutes, intitulée Only
Two Realistic Policy Choices !