Le système financier
actuel est en sursis.
Je n’essaie pas de vous
faire peur. C’est un fait.
Il a failli s’effondrer
en 2008. Et depuis lors, toutes les décisions qui ont été prises n’ont été
que des répétitions des idées responsables de la crise de 2008.
Voici quelles sont ces
mauvaises idées :
1) Dette
excessive alimentée par des politiques monétaires laxistes.
2) Danger
moral (ne pas autoriser ceux qui commettent de terribles erreurs au sein de l’industrie
bancaire à faire faillite).
3) Centralisation
accrue de l’économie.
Les deux premiers points
sont les produits du dernier. Afin de pouvoir répéter les mêmes mauvaises
décisions encore et encore, il faut n’avoir qu’une poignée de gens capables
de prendre ces décisions, dans un environnement libre de toute conséquence.
La centralisation du
système se poursuit depuis maintenant plus de soixante-dix ans. Aujourd’hui,
quatre ou cinq gros joueurs dominent chaque industrie aux Etats-Unis. Médias,
médicaments, énergie, banque… Quatre ou cinq sociétés contrôlent 90% du
marché.
Le revers de la
médaille, c’est que l’auto-entreprenariat est aujourd’hui au plus bas face à
l’emploi. L’économie s’en trouve creusée, la classe moyenne éviscérée, les
salaires amoindris, et la compétitivité des Etats-Unis diminuée.
C’est aussi dangereux
pour la créativité et la prise de risque, parce qu’un pourcentage accru des
Américains reposent sur les grosses sociétés pour leurs revenus et sont trop
effrayés de dire ce qu’ils pensent ou de prendre des risques en lançant leur
propre entreprise. Dans le domaine des médias, poser une question embarrassante
à une banque centrale suffit à être licencié. Cette situation ne bénéficie ni
aux banquiers, ni à l’économie ; et nuit à la créativité, à la
compétition et à la qualité du travail.
Le penchant pour la
centralisation est visible tout au long de la chaine alimentaire de l’entreprise.
L’innovation est étouffée par les corporations, les directeurs se reposent de
plus en plus sur l’ingénierie financière pour enregistrer des bénéfices (le
fait qu’un gros pourcentage de la rémunération de la haute direction soit
basée sur les prix des actions ne fait rien pour aider, mais j’y reviendrai
plus tard).
En conséquence, les
sociétés émettent de la dette pour racheter des actions, et endettent les
bilans de leur entreprise pour accroître leurs revenus par action.
A l’heure actuelle, les
corporations américaines sont 30% plus endettées qu’elles ne l’étaient en 2007,
lors de la précédente bulle sur le crédit. Mais elles ne sont pas les seules.
Les gouvernements centraux ont depuis cette date émis de la dette à un rythme
record, et poussent de plus en plus d’électeurs à maintenir le statuquo en
leur faisant miroiter des programmes de services sociaux.
En conséquence, la dette
du système financier a gagné 20 trillions de dollars depuis 2008. Pour dire
les choses autrement, quels qu’aient été les problèmes du système en 2008, il
y en a 20 trillions de dollars de plus aujourd’hui.
La logique veut donc qu’une
autre crise nous attende au tournant. L’effondrement de 2008 a été généré par
les produits dérivés des actifs de consommations (immobilier). La prochaine
sera alimentée par les produits dérivés sur les actifs des gouvernements
(obligations).
Il s’agira de la crise
ultime. De la crise dont 2008 n’était que l’échauffement. De la crise de l’effondrement
de la centralisation.
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