Pourquoi les capitalistes se laissent prendre par les cycles économiques

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Frank Shostak
Published : November 08th, 2016
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Selon la théorie autrichienne des cycles économiques, la baisse artificielle des taux d’intérêt par les banques centrales entraîne une mauvaise allocation des ressources parce que les entreprises se lancent dans divers projets importants qui – avant le rabais des taux d’intérêt – n’auraient pas été considérés comme viables. Cette mauvaise allocation de ressources est communément décrite comme une croissance économique.

De manière générale, les entrepreneurs ne réalisent leur erreur qu’une fois que les banques centrales – qui ont été instrumentales dans la baisse des taux – reviennent sur leur position, ce qui met fin à l’expansion de capital et laisse place à une récession économique.

Nous pouvons déduire de la théorie des cycles économiques que la baisse artificielle des taux d’intérêt piège les entrepreneurs en les attirant vers des activités non viables qui ne sont exposées pour ce qu’elles sont qu’une fois que les banques reviennent sur leurs politiques de taux d’intérêt.

Selon les critiques de cette théorie, il n’y a aucune raison pour laquelle les entrepreneurs se laisseraient prendre encore et encore par une baisse artificielle des taux d’intérêt.

Les entrepreneurs sont en mesure de tirer des leçons de leurs expériences, nous disent-ils, et de ne pas tomber dans le piège d’une baisse artificielle des taux à plusieurs reprises.

Les attentes bien fondées des entrepreneurs finissent par neutraliser le processus de croissance et de récession déclenché par la baisse artificielle des taux d’intérêt.

Ainsi, nous dit-on, la théorie autrichienne des cycles économiques ne permet pas d’expliquer le phénomène moderne des cycles économiques. Selon un grand critique de cette théorie, Gordon Tullock,

Nous pourrions penser que les entrepreneurs puissent se laisser tromper une à deux fois par les cycles de Rothbard et ne pas anticiper que la baisse des taux d’intérêt finira par être renversée. Mais qu’ils ne le comprennent jamais me semble peu probable. Habituellement, Rothbard et les autres Autrichiens estiment que les entrepreneurs sont bien informés et capables de jugements réfléchis. Nous pourrions au moins penser qu’un entrepreneur bien informé et intéressé par ce qui concerne son entreprise lise Mises et Rothbard et, ainsi, anticipe les actions du gouvernement.

Mises lui-même considérait possible qu’à un certain moment, les entrepreneurs cessent de répondre aux politiques monétaires laxistes des banques centrales pour empêcher l’apparition d’un cycle de croissance et de récession. Voici ce qu’il a écrit en réponse à Lachman (Economica, août 1943) :

Il est possible qu’à l’avenir, les entrepreneurs réagissent à l’expansion de crédit d’une autre manière que par le passé. Il se pourrait qu’ils évitent d’utiliser l’argent facile qui leur est rendu disponible pour élargir leurs opérations, parce qu’ils savent que la conséquence inévitable en est une fin de la croissance. Certains signes laissent supposer un tel changement. Mais il est encore trop tôt pour en tirer une conclusion positive.

Les attentes futures ont-elles de l’importance ?

Selon les critiques de la théorie autrichienne, si les entrepreneurs anticipent que la baisse artificielle des taux d’intérêt a des chances d’être suivie par un renversement des taux d’intérêt à la hausse, alors ils choisissent de neutraliser l’apparition de ce phénomène de cycle. Mais est-il vrai que les entrepreneurs agissent sur ces attentes bien fondées ?

De plus, la clé des cycles économiques n’est pas seulement le comportement des investisseurs en réponse à la baisse artificielle des taux d’intérêt – après tout, les entrepreneurs ajustent leurs activités en réponse à la demande des consommateurs. Nous pourrions donc généraliser et suggérer que les attentes des individus au sein d’une économie devraient pouvoir empêcher des cycles économiques de se développer. Mais est-ce vrai ?

Prenons John, par exemple. En conséquence des politiques laxistes employées par sa banque centrale, John est en mesure de réduire les versements d’intérêts sur son prêt immobilier. Pourquoi refuserait-il de le faire même en sachant que cette baisse des taux mènera plus tard à un renversement de cycle ?

En tant qu’individu, John ne se soucie que de son bien-être personnel. En versant moins d’intérêts sur sa dette existante, John a augmenté son pouvoir d’achat. Il peut désormais de permettre d’acheter des produits qu’il n’aurait pas pu s’offrir avant.

En conséquence des politiques des banques centrales, la demande de John et des autres emprunteurs hypothécaires en biens et services augmente. Il est nécessaire de se rappeler ici que cela n’aurait pas pu se produire sans l’adoption de taux d’intérêt artificiellement bas par une banque centrale).

Le travail d’un entrepreneur est de répondre aux besoins futurs des consommateurs. Dès qu’il observe un déclin des taux d’intérêt, il sait que la demande est sur le point de grimper.

Ainsi, il cherche à en tirer profit en s’arrangeant de manière à satisfaire cette nouvelle demande.

Par exemple, si un bâtisseur refuse de s’adapter à la hausse potentielle de la demande en maisons parce qu’il croit que les politiques laxistes des banques centrales ne pourront pas durer, il finit très rapidement pas être éliminé du marché.

Il est nécessaire pour lui de s’adapter à la demande en maisons. De la même manière, les entrepreneurs de n’importe quel autre secteur doivent répondre aux changements de la demande s’ils veulent continuer de faire des affaires.

Un entrepreneur n’a que deux options – participer à un secteur particulier, ou simplement ne pas le faire. Une fois qu’il décide de participer à un secteur, il doit s’adapter à l’évolution de la demande en biens et services sur ce secteur particulier, et ce peu importe les causes de l’évolution de la demande.

Ne pas le faire le mènerait à la ruine. Quelles que soient les attentes futures, une majorité des entreprises se « font prendre » par les cycles économiques. Une hausse future des taux d’intérêt fera baisser la demande en biens et services et imposera des pressions sur les activités commerciales qui se seront développées alors que les taux étaient artificiellement bas. Ainsi, une récession économique émerge.

Nous pouvons en conclure que même des attentes bien fondées ne peuvent pas empêcher les cycles de croissance et de récession une fois que les banques centrales abandonnent leur maintien des taux d’intérêt à la baisse. La seule manière de mettre fin à la menace des cycles économiques est pour les banques centrales de cesser d’intervenir sur les marchés financiers. Mais elles répondent toujours à une récession en renversant leurs politiques, et donc en déclenchant le prochain cycle de croissance et de récession.

 

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Frank Shostak est le directeur des études économiques de M.F. Global.
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