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Pourquoi les cycles économiques sont défaillants

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Published : January 20th, 2015
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Category : Editorials

Depuis la seconde guerre mondiale, les économistes ont adopté l’idée que l’économie doive être stimulée par une combinaison de dépenses gouvernementales déficitaires et de suppression des taux d’intérêt.

La séparation de la demande et de la production a été avancée par Keynes. La gestion des taux d’intérêt est l’œuvre des monétaristes, bien qu’il y ait une superposition considérable entre ces deux principes. Et pourtant, aucun progrès n’a été enregistré en matière de gestion économique : nous sommes à l’aube d’une dislocation économique majeure.

Loin de mettre fin aux cycles économiques, la situation s’est aggravée. Pour comprendre pourquoi, il est nécessaire de comprendre la raison pour laquelle le concept actuel ne fonctionne pas.

Sans l’intervention du gouvernement, l’économie se débarrasse de ses biens et services aux prix déterminés par les consommateurs. Sur les marchés libres, la production vise à satisfaire la demande des consommateurs. De la même manière, les consommateurs doivent obtenir des revenus afin de pouvoir dépenser, c’est pourquoi leurs efforts sont dirigés vers la production de biens et de services que d’autres sont prêts à acheter. Une telle économie représente un risque pour l’individu, qu’il peut contourner en épargnant une partie de son surplus de salaire, qui au travers d’intermédiaires financiers est prêté à des entreprises qui l’investissent sur de nouveaux moyens de production.

Si seulement le monde était aussi simple. Nous avons un gouvernement qui à l’époque moderne ne cesse plus d’intervenir. Nous sommes tous familiers avec les tentatives des pharaons de divertir les sources économiques vers des projets qui n’ont pas été imaginés pour satisfaire la consommation humaine. Ce qui est moins compris, c’est l’intervention par la manipulation du coût et de la quantité de la monnaie.

Si une banque centrale force une baisse des taux d’intérêt sur le marché, elle donne aux entrepreneurs l’idée d’une surabondance d’épargne, qui est le résultat d’une réduction de la consommation. Leur réponse première est donc de réduire leurs coûts afin de réduire leurs prix et de protéger leurs profits. Si les taux d’intérêt restent bas, ils commencent à investir sur des moyens de production plus efficaces afin de pouvoir maintenir leurs prix à un niveau assez peu élevé et pouvoir rester compétitifs sur les marchés. Si toutefois les taux d’intérêt continuent de rester très bas, ils deviennent plus confiants face à l’avenir et commencent à prévoir l’expansion de leur entreprise.

Jusqu’à présent, les banques centrales sont parvenues à leurs objectifs. La récession a pris fin et une croissance modeste a fait son apparition. Certaines entreprises recommencent à embaucher. C’est du moins ce qui se passe aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, où nous avons pu observer les signes d’une hausse des dépenses de capital et de l’emploi. Mais nous nous dirigeons vers une impasse : l’homme d’affaire va bientôt se rendre compte que toutes les entreprises sont tombées dans le piège monétaire et que tout le monde court après la même chose. Normalement, cela débouche sur une inflation des prix et des taux d’intérêt, et il ne se passe jamais longtemps avant que les hommes d’affaires se retrouvent forcés de limiter leurs pertes. Et puis le cycle recommence.

Mais aujourd’hui, le dernier acte du cycle économique est quelque peu différent. Le fardeau de la dette est désormais trop lourd pour être porté par les consommateurs et leurs gouvernements. La réalité financière transparaît enfin, et la consommation ne peut plus augmenter, contrairement à ce qu’attendaient les monétaristes et les Keynésiens. Ce qui était originellement un problème économique pouvant potentiellement être résolu par les dépenses déficitaires et la gestion des taux d’intérêt est devenu un problème financier.

Cette réalité semble enfin apparaître sur les marchés des obligations et des actions. Les gens se ruent vers les premières et fuient les deuxièmes, un processus qui vient de s’amorcer et n’est pas prêt d’être terminé.


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