Mr Levine de HSBC a récemment
démontré, lors d’une conférence sur l’or,
que quelques-uns des plus importants gestionnaires de biens Américains
sont terrorisés à l’idée que leur or fasse
l’objet d’une confiscation gouvernementale. Il explique que
malgré des chambres fortes disponibles en nombre suffisant dans les
banques américaines, les gestionnaires de biens stockent
préférablement leur or en Europe plutôt qu’aux
Etats-Unis dans la mesure où ils craignent que l’administration
de leur pays ne suivent le chemin tracé par Roosevelt en 1933 et
confisque leurs réserves d’or dans un but stratégique de
sauvetage économique de la Nation.
Qui sont ces gestionnaires de biens?
Pour commencer,
ce sont des personnes hautement qualifiées et capables de comprendre les
pour et les contre de la gestion d’investissements. Un tel savoir
englobe généralement une compréhension de la place de
l’or dans le système monétaire. Nous suggèreront
de ce fait leur opinion comme étant une valeur sûre.
Pourquoi Roosevelt a-t’il confisqué
l’or des citoyens américains en 1933?
·
Les Etats-Unis tentaient tant bien que mal de
s’extirper de la crise alors que les banques américaines
faisaient face à des problèmes économiques proches de
ceux que nous connaissons aujourd’hui.
·
La Réserve Fédérale était
parfaitement consciente que la richesse des Etats-Unis était
étroitement liée à ses possessions en or. Et cette
réserve monétaire se devait de croître.
·
Hitler avait gagné du pouvoir en Allemagne. La
possibilité d’une entrée en guerre faisait alors son
apparition.
·
L’or était un bien se réserve
valide pouvant délivrer des liquidités, alors que
l’échec de tout le reste était totalement clair.
·
La possibilité de voir s’accroître
la réserve de monnaie en dévaluant le dollar par rapport
à l’or était une opportunité qu’il ne
fallait pas laisser filer.
Mais par quel
biais Roosevelt allait-il obtenir l’or dont il avait besoin pour
élargir d’une part efficacement la réserve
monétaire et d’autre part créer assez de monnaie
acceptable à l’échelle internationale en temps de
guerre ? L’une des tactiques de guerre la plus répandue
comprend la contrefaçon de la monnaie ennemie et le sabotage de
l’économie de son propre pays. L’or est difficile à
contrefaire.
Il n’y
avait donc que des avantages à tirer de cette confiscation de
l’or et, si besoin est, de cette dévaluation du dollar dans le
but d’élargir la réserve monétaire.
Quand les intérêts d’une Nation
dépassent-ils ceux de ses citoyens ?
“Un vrai
patriote est celui qui vous engage à sa cause”, cette citation a
bien fait ses preuves. Elle est tout aussi vraie en ce qui concerne les
gouvernements. Devons-nous nous voir comme étant liés à
notre gouvernement, ou devons-nous être en mesure de prendre nos
propres décisions lorsque nous ne sommes pas du même avis que
lui. Chacun doit être en mesure de répondre à cette
question de lui-même. Beaucoup pensent que la réponse doit
être donnée en fonction du contexte en lequel est
présentée une telle demande. Beaucoup vont
préférer soutenir leur gouvernement presque à chaque
fois, mais sûrement pas au point sacrifier leur richesse personnelle
[sur laquelle des taxes ont déjà été
prélevées] à la confiscation de l’Etat. Il
semblerait que ce soit ce que ressentent les gestionnaires de biens. La
confiance et la dépendance que l’on avait alors en le
gouvernement se sont depuis bien amenuisées. Beaucoup pensent que
l’or est aujourd’hui au ban du renouvellement d’une telle
demande.
Du temps de
Roosevelt, il a pu paraître raisonnable de bien vouloir céder
son or à la confiscation gouvernementale. Aujourd’hui, avec la
possibilité de posséder de l’or tout autour du globe, se
plier à une telle demande pourrait ne pas être nécessaire
[Nous reviendrons sur la
validité de ce concept dans un article ultérieur à
propos de ce sujet – ceci pourrait être moins clair que ce que
beaucoup espèreraient !], ou peut-être le
serait-il ? Après tout, le prix du marché de ce temps
était de 20 dollars, ce qui semblait donc être un bon prix. Il
en a été ainsi deux ans durant, jusqu’à ce que le
président Roosevelt autorise la dévaluation du dollar de 75% et
augmente le prix de l’or à 35 dollars l’once. Suite
à cela, beaucoup de citoyens perdirent quelque peu leur sens de
l’humour.
Où est-ce que le gouvernement américain
pouvait-il trouver l’apport en or nécessaire?
L’or le
plus accessible était celui détenu localement, soit
détenu par les citoyens américains. Afin de simplifier la
tâche, chaque citoyen des Etats-Unis se devait de déclarer ses
biens au fisc chaque année. Des rapports précis étaient
alors tenus afin de déterminer la possession en or de chaque individu.
Le seul moyen de réchapper à la confiscation était de
posséder des pièces d’or rares, qui avaient la chance de
tomber hors de la classification de simple or.
C’était
un excellent début. La crise se propagea loin au-delà des
Etats-Unis et les problèmes bancaires, tout comme aujourd’hui,
couvrirent la totalité du monde développé.
L’Allemagne gagnait du terrain et se préparait clairement
à la guerre, rendant l’Europe et le Royaume-Uni
vulnérables. Il était donc prudent qu’un trésor de
guerre soit accumulé et détenu aux Etats-Unis.
Il serait
naïf de penser que l’Europe et le Royaume-Uni ont
été pris au dépourvu par la dévaluation du dollar
par les Etats-Unis, comme l’histoire nous pousse à le croire.
Aucun autre pays n’a vu sa monnaie dévaluée avec le
dollar US, et les taux de change ont été maintenus au niveau
d’avant la dévaluation. Tout ceci créa une opportunité
arbitraire massive. Achetez de l’or à Londres pour 20 dollars
l’once et vendez-le aux Etats-Unis à 35 dollars pour un profit
immédiat de 75%. Il n’a pas été nécessaire
d’attendre bien longtemps avant de voir les Etats-Unis posséder
une grande quantité de la masse d’or de la planète, soit
plus de 26000 tonnes d’or.
Quels principes naquirent de cette accumulation en
or ?
- Le premier étant que
les gouvernements, en plus de penser qu’il est un privilège
pour les particuliers de posséder de l’or, aient le droit
d’annuler ce privilège à leur bon vouloir.
- Le deuxième
étant la coopération de la part des gouvernements afin
d’étendre si besoin leurs possessions en or,
lorsqu’ils le pensent nécessaire.
- Le troisième
étant la mise en place de la confiscation comme suite logique
d’une course d’évènements, confiscation que
les gouvernements doivent considérer comme étant parfois
nécessaire aux intérêts nationaux.
Julian D. W. Phillips
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