En novembre
2012, Barack Obama a donc été réélu. Et assez
confortablement pour un président que l’on disait affaibli.
Les raisons de
cette réélection sont nombreuses et tiennent, en premier lieu,
à une opposition relativement faible. Mitt
Romney a axé sa campagne sur la dénonciation de l’Obamacare. Pourtant, lui-même avait introduit un
système semblable
au Massachussetts, l’État dont il était gouverneur…
Ensuite,
n’en déplaise à certains analystes, le bilan
d’Obama en matière de politique étrangère
n’est pas complètement calamiteux : l’actuel président
a retiré les troupes d’Irak et c’est déjà un
point positif, là où son adversaire avait soutenu
cette guerre dès son origine.
Par ailleurs,
sur le terrain économique, le « libéral »
Romney prônait une plus grande sévérité à
l’égard de la Chine tandis qu’Obama rappelait, à
juste titre, qu’elle était, avant tout, un partenaire. Et un
partenaire qui, rappelons-le, maintient artificiellement
la consommation élevée des Américains en
finançant leurs dettes publiques. De plus, ses détracteurs lui rappelleront
que ses entreprises se sont enrichies grâce à des
délocalisations en Chine…
Quant au
domaine de la défense, Romney était pour accroître les
navires de la marine américaine, creusant encore plus le niveau de la
dette et des déficits.
Plus
surprenant encore, même durant la campagne, Romney était capable
de changer de position d’une journée à l’autre,
notamment sur l’Obamacare dont on ne savait
s’il allait le supprimer entièrement ou non. Idem pour le
réchauffement climatique. Est-il la conséquence de
l’activité humaine ou non ? Romney semblait
hésitant…
Il faisait
preuve des mêmes hésitations au moment de désigner ses
« héros intellectuels ». Ainsi, on est incapable
de savoir s’il admire Reagan ou non. Et que dire, lorsque, pendant la
campagne présidentielle de 2008, il se proclama
« candidat du changement » alors qu’il avait
vivement soutenu George W. Bush…
Mais, surtout
– et c’est peut-être une des raisons majeures de son
échec, Mitt Romney n’a pas
été réellement capable de capter
l’électorat conservateur. Il était d’abord
considéré comme un républicain
« centriste » et, en ce sens, marchait quelque peu sur
les plates-bandes d’Obama. Il faut dire que ses positions pour le moins
« changeantes » sur les thèmes cruciaux de
l’avortement, du mariage gay et du port d’arme n’ont pas
vraiment rassuré les ultraconservateurs.
Les
incohérences de Romney ne sont pas les seules à avoir
discrédité le camp républicain durant cette campagne. Certains
petits loupés de ses soutiens les plus médiatiques n’ont
pas non plus fait ses affaires. Ainsi, le très populaire, Clint Eastwood, s’est malheureusement laissé aller
à un monologue pour le moins ridicule.
Au
congrès républicain de Tampa, le célèbre acteur
s’est adressé à une chaise vide, censée
représenter Barack Obama, et, surtout, montrer à quel point ce
dernier a été absent au moment de prendre des décisions
cruciales et de tenir ses promesses de campagne. Mais est bien intelligent celui
qui saura décrypter ledit monologue… Et force est de
reconnaître que la « pièce » d’Eastwood s’est retournée contre tout le camp
républicain. Même le porte-parole du président Obama, Ben
LaBolt, a ironisé sur ce monologue. Obama
s’est également adonné à l’humour pour
répondre à Eastwood, postant
notamment une photo d’un siège sur lequel il était assis.
Au final, la
victoire d’Obama est plus une déconvenue des républicains
qu’un blanc-seing accordé au président démocrate.
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