Pourquoi rejeter le progrès est moderne ! C’est un devoir humaniste

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Published : December 23rd, 2016
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Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Le progrès est en marche et il est fort probable que nous ayons plus de chance en nous y adaptant qu’en espérant qu’il s’arrête.

Certains lecteurs me disent que je manifeste apparemment une grande réticence au changement et que je ne comprends rien.

Il ne faut pas confondre réticence au changement ou au progrès et préservation de l’humanisme et de l’humanité.

Je m’explique.

La technique & l’humanisme

Il y a deux volets dans le progrès. Le premier c’est nos gadgets techniques. Ils restent des gadgets. Ils changent plus ou moins notre quotidien, ils sont plus ou moins « novateurs » ou plus ou moins utiles, ils ont des effets secondaires importants ou faibles… Bref, c’est de la technique et cela relève essentiellement de l’intendance.

Il y a l’autre volet, les impacts humains. Les changements que ces progrès opèrent sur nous et parfois en nous. Celles et ceux qui ont lu quelques philosophes grecs en dehors de l’école et avec de la maturité, ceux qui ont lu quelques pensées d’empereurs romains, savent à quel point depuis 3 ou 4 000 ans finalement, l’homme n’a pas changé.

Nous n’avons pas changé d’un seul poil. Nos sciences, nos gadgets, nos appareils, nos réseaux, et prochainement le cerveau planétaire auquel quelques grands malades de transhumanistes veulent nous brancher par des implants technologiques afin de réaliser le rêve nazi du mythe du surhomme ou de l’homme amélioré ou encore augmenté (peu importe les termes) n’ont pas changé la nature profonde de l’homme. Pire, la technologie, en réalité, ne nous donne pas le meilleur humain.

La technologie, mise au service du totalitarisme marchand, des profits et de la consommation de masse, en réalité diminue l’homme, elle exacerbe ce qu’il y a de plus mauvais dans l’être humain.

Solitude, enfermement, peur de l’autre, absence de lien, sont les conséquences de la télévision et de la violence véhiculée, des jeux vidéo ou des réseaux sociaux. De la « technologie ».

Jalousie, frustration, envie, égoïsme, haine de l’autre, orgueil mais aussi luxure sont les conséquences de la société de consommation. Du totalitarisme marchand.

L’un et l’autre forment un cocktail détonant de déshumanisation.

L’alibi Arte

Oui mais « à la télé il y a aussi Arte »… C’est ce que j’appelle l’alibi Arte. À cette question, posez une autre question : « Quelle est la dernière chose que tu as vu sur Arte et à quelle fréquence regardes-tu cette chaîne ? »

Évidemment que de la technologie peut sortir le meilleur en termes purement théoriques et si nous étions dans un monde parfait.

Le problème c’est que, dans la vraie vie, le métier de TF1 défini par son ancien PDG c’était bien de « vendre du temps de cerveau disponible à Coca-Cola », pas à éduquer, élever les masses ou les informer pour qu’elles rentrent de plain-pied dans le monde dit de la « connaissance » !

Une fois que nous avons évacué cet « alibi Arte », que reste-t-il de la technologie actuelle ?

Nos sociétés deviennent-elles moins violentes ? NON.

Nos sociétés génèrent-elles plus de bonheur ? NON.

Nos sociétés créent-elles du lien social ? NON.

Nos sociétés sont-elles ouvertes ? Oui… et en train de se fermer sous vos yeux.

Notre monde est-il en paix ? NON, il n’y a jamais eu autant de conflits.

Plus nous avons de technologie, moins nous avons de liberté, moins nous avons de sécurité, plus nous avons et vivons de violences, de guerres et de conflits. Nous sommes seuls, isolés, tous devant nos écrans, abrutis, coupés du monde et tout simplement de la vie.

Nos pensées se résument désormais à des émoticônes, des hiéroglyphes modernes certes mais qui restent des simples dessins disant si je suis triste ou content, si je rigole ou pas, c’est le degré 0 de la langue, le degré 0 du langage, le degré 0 de l’écriture et donc le degré 0 de la pensée.

Il n’y a plus la possibilité d’exprimer une pensée complexe et construite, abstraite. Plus nous avons de tablettes, moins nous avons d’intelligence et d’humanité.

Plus nous avons de tablettes, de drones, de robots et autres technologies, plus nous devenons stupides et bêtes.

On nous explique que le progrès c’est plus d’intelligence… C’est faux !

Pour le moment, le progrès c’est une entreprise massive d’abrutissement des masses.

Alors oui, moi aussi j’ai un portable, un ordinateur, mais je veux les considérer uniquement comme des outils. Oui, c’était mieux avant et il ne faut pas avoir peur de le dire, pas pour rejeter les progrès qui, de toutes les façons, s’imposeront à nous, mais pour les dompter et les mettre au service de notre humanité et de notre humanisme.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais… qui a vécu dans les années 1500… Ce n’est donc pas tout jeune et pourtant, il avait déjà tout compris.

J’aime le progrès, les sciences, les découvertes, profondément, totalement. Mais ce progrès technique sans le volet philosophique et humaniste, croyez-moi, ne vaut strictement rien.

Le progrès sans âme, sans amour, sans intelligence, sans humanité, sera au mieux une succession de gadgets, au pire, les outils de notre propre perte collective.

Si nous voulons que le progrès soit une chance, alors il faudra le dompter. Le dompter cela veut dire savoir accepter de voir croître certains progrès et avoir aussi la volonté farouche d’en faire décroître d’autres et de les refuser.

Je terminerai juste en vous disant que ce que je vous dis là est une évidence que toutes les éminences de la Silicon Valley ont parfaitement assimilée.

L’école Waldorf bannit de sa pédagogie pour les enfants des cadres de Google et autres Amazon ou Apple, tous les écrans, tablettes, iPad et autres télévisions jusqu’au lycée… et après, les limitations restent très fortes. Si vous ne me croyez pas, lisez cet article de Libération ici.

Les plus technophiles savent faire décroître la technologie et la mettre de côté pour préserver l’humanisme de leurs enfants.

J’espère que vous comprenez enfin à quel point toute cette technologie, ces prôôôgrès, dont on nous rebat les oreilles, n’en sont pas. Ce sont des outils de contrôle des masses, des outils de contrôle social, ils sont des moyens de lobotomiser les foules.

La technologie que l’on vous offre est la ruine de l’âme, mais les élites, elles, en préservent leurs propres enfants.

Je ne suis donc pas réfractaire au changement, je n’ai juste aucune illusion sur ce qu’il est : la négation même de notre intelligence, de nos capacités et de notre humanité. Il est conçu comme un asservissement.

Ci-dessous le clip de Moby. C’est moderne, et ça dit en musique la même chose que moi.

Le progrès technique n’est pas une fin en soi. Le véritable progrès, le véritable chemin est celui de la sagesse humaine, de la domination de nos passions. Il y a des progrès qui en réalité empêchent cette évolution humaine, cette révolution humaniste. Le progrès nous fait perdre les lumières. Il faut donc savoir l’accepter pour partie. Avoir la force de le rejeter sur d’autres aspects.

Dans tous les cas, il ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel. L’essentiel c’est comme le disait Saint-Exupéry, que l’on ne voit bien qu’avec le cœur. N’oubliez pas l’amour.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

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Le progrès est en marche et il est fort probable que nous ayons plus de chance en nous y adaptant qu’en espérant qu’il s’arrête.

Certains lecteurs me disent que je manifeste apparemment une grande réticence au changement et que je ne comprends rien.

Il ne faut pas confondre réticence au changement ou au progrès et préservation de l’humanisme et de l’humanité.

Je m’explique.

La technique & l’humanisme

Il y a deux volets dans le progrès. Le premier c’est nos gadgets techniques. Ils restent des gadgets. Ils changent plus ou moins notre quotidien, ils sont plus ou moins « novateurs » ou plus ou moins utiles, ils ont des effets secondaires importants ou faibles… Bref, c’est de la technique et cela relève essentiellement de l’intendance.

Il y a l’autre volet, les impacts humains. Les changements que ces progrès opèrent sur nous et parfois en nous. Celles et ceux qui ont lu quelques philosophes grecs en dehors de l’école et avec de la maturité, ceux qui ont lu quelques pensées d’empereurs romains, savent à quel point depuis 3 ou 4 000 ans finalement, l’homme n’a pas changé.

Nous n’avons pas changé d’un seul poil. Nos sciences, nos gadgets, nos appareils, nos réseaux, et prochainement le cerveau planétaire auquel quelques grands malades de transhumanistes veulent nous brancher par des implants technologiques afin de réaliser le rêve nazi du mythe du surhomme ou de l’homme amélioré ou encore augmenté (peu importe les termes) n’ont pas changé la nature profonde de l’homme. Pire, la technologie, en réalité, ne nous donne pas le meilleur humain.

La technologie, mise au service du totalitarisme marchand, des profits et de la consommation de masse, en réalité diminue l’homme, elle exacerbe ce qu’il y a de plus mauvais dans l’être humain.

Solitude, enfermement, peur de l’autre, absence de lien, sont les conséquences de la télévision et de la violence véhiculée, des jeux vidéo ou des réseaux sociaux. De la « technologie ».

Jalousie, frustration, envie, égoïsme, haine de l’autre, orgueil mais aussi luxure sont les conséquences de la société de consommation. Du totalitarisme marchand.

L’un et l’autre forment un cocktail détonant de déshumanisation.

L’alibi Arte

Oui mais « à la télé il y a aussi Arte »… C’est ce que j’appelle l’alibi Arte. À cette question, posez une autre question : « Quelle est la dernière chose que tu as vu sur Arte et à quelle fréquence regardes-tu cette chaîne ? »

Évidemment que de la technologie peut sortir le meilleur en termes purement théoriques et si nous étions dans un monde parfait.

Le problème c’est que, dans la vraie vie, le métier de TF1 défini par son ancien PDG c’était bien de « vendre du temps de cerveau disponible à Coca-Cola », pas à éduquer, élever les masses ou les informer pour qu’elles rentrent de plain-pied dans le monde dit de la « connaissance » !

Une fois que nous avons évacué cet « alibi Arte », que reste-t-il de la technologie actuelle ?

Nos sociétés deviennent-elles moins violentes ? NON.

Nos sociétés génèrent-elles plus de bonheur ? NON.

Nos sociétés créent-elles du lien social ? NON.

Nos sociétés sont-elles ouvertes ? Oui… et en train de se fermer sous vos yeux.

Notre monde est-il en paix ? NON, il n’y a jamais eu autant de conflits.

Plus nous avons de technologie, moins nous avons de liberté, moins nous avons de sécurité, plus nous avons et vivons de violences, de guerres et de conflits. Nous sommes seuls, isolés, tous devant nos écrans, abrutis, coupés du monde et tout simplement de la vie.

Nos pensées se résument désormais à des émoticônes, des hiéroglyphes modernes certes mais qui restent des simples dessins disant si je suis triste ou content, si je rigole ou pas, c’est le degré 0 de la langue, le degré 0 du langage, le degré 0 de l’écriture et donc le degré 0 de la pensée.

Il n’y a plus la possibilité d’exprimer une pensée complexe et construite, abstraite. Plus nous avons de tablettes, moins nous avons d’intelligence et d’humanité.

Plus nous avons de tablettes, de drones, de robots et autres technologies, plus nous devenons stupides et bêtes.

On nous explique que le progrès c’est plus d’intelligence… C’est faux !

Pour le moment, le progrès c’est une entreprise massive d’abrutissement des masses.

Alors oui, moi aussi j’ai un portable, un ordinateur, mais je veux les considérer uniquement comme des outils. Oui, c’était mieux avant et il ne faut pas avoir peur de le dire, pas pour rejeter les progrès qui, de toutes les façons, s’imposeront à nous, mais pour les dompter et les mettre au service de notre humanité et de notre humanisme.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais… qui a vécu dans les années 1500… Ce n’est donc pas tout jeune et pourtant, il avait déjà tout compris.

J’aime le progrès, les sciences, les découvertes, profondément, totalement. Mais ce progrès technique sans le volet philosophique et humaniste, croyez-moi, ne vaut strictement rien.

Le progrès sans âme, sans amour, sans intelligence, sans humanité, sera au mieux une succession de gadgets, au pire, les outils de notre propre perte collective.

Si nous voulons que le progrès soit une chance, alors il faudra le dompter. Le dompter cela veut dire savoir accepter de voir croître certains progrès et avoir aussi la volonté farouche d’en faire décroître d’autres et de les refuser.

Je terminerai juste en vous disant que ce que je vous dis là est une évidence que toutes les éminences de la Silicon Valley ont parfaitement assimilée.

L’école Waldorf bannit de sa pédagogie pour les enfants des cadres de Google et autres Amazon ou Apple, tous les écrans, tablettes, iPad et autres télévisions jusqu’au lycée… et après, les limitations restent très fortes. Si vous ne me croyez pas, lisez cet article de Libération ici.

Les plus technophiles savent faire décroître la technologie et la mettre de côté pour préserver l’humanisme de leurs enfants.

J’espère que vous comprenez enfin à quel point toute cette technologie, ces prôôôgrès, dont on nous rebat les oreilles, n’en sont pas. Ce sont des outils de contrôle des masses, des outils de contrôle social, ils sont des moyens de lobotomiser les foules.

La technologie que l’on vous offre est la ruine de l’âme, mais les élites, elles, en préservent leurs propres enfants.

Je ne suis donc pas réfractaire au changement, je n’ai juste aucune illusion sur ce qu’il est : la négation même de notre intelligence, de nos capacités et de notre humanité. Il est conçu comme un asservissement.

Ci-dessous le clip de Moby. C’est moderne, et ça dit en musique la même chose que moi.

Le progrès technique n’est pas une fin en soi. Le véritable progrès, le véritable chemin est celui de la sagesse humaine, de la domination de nos passions. Il y a des progrès qui en réalité empêchent cette évolution humaine, cette révolution humaniste. Le progrès nous fait perdre les lumières. Il faut donc savoir l’accepter pour partie. Avoir la force de le rejeter sur d’autres aspects.

Dans tous les cas, il ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel. L’essentiel c’est comme le disait Saint-Exupéry, que l’on ne voit bien qu’avec le cœur. N’oubliez pas l’amour.

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