Depuis
l’annonce par le président Nixon en 1971 de la fin de la convertibilité du
dollar en or, de nombreuses personnes ont demandé un retour à l’étalon or. Un
argument a été répété de nombreuses fois : les prix à la consommation
augmentent. Bien que ce soit vrai, ce n’était pas une évidence dans les
années 1970, et nous n’en souffrons pas outre mesure aujourd’hui. La hausse
des prix – ce que les gens assimilent à l’inflation – est une impasse
politique. Les gens se soucient de la hausse des prix, mais pas tant que ça.
Et
il est dangereux de se concentrer sur ce seul argument. Qu’en serait-il si
vous émettiez une mauvaise prédiction ? La Fed a énormément augmenté la
masse monétaire du dollar en réponse à la crise de 2008. De nombreux avocats
de l’or ont prédit une flambée des prix, et même une hyperinflation – qui ont
jusqu’à présent manqué de se matérialiser.
Ceux
qui prêchent l’effondrement imminent du dollar ont perdu toute crédibilité.
Pire encore, ils ont empoisonné le lac. Ceux qui autrefois comprenaient les
bénéfices de l’or ont perdu tout intérêt, et leurs ventes ont exacerbé et
élargi la tendance baissière du prix de l’or. Et pourquoi auraient-ils dû
rester ? Ils perçoivent très bien que certains ont un conflit d’intérêt,
puisqu’ils sont par exemple aussi des revendeurs d’or et d’argent.
L’étalon
or n’a rien à voir avec l’achat d’or dans l’espoir de voir son prix grimper.
Et il n’a rien à voir avec le prix de quoi que ce soit – celui de l’or ou des
biens à la consommation.
Il
ne fait aucun doute que le dollar fiduciaire nous affecte de nombreuses
manières. En revanche, la hausse chronique des prix est la moindre de ses
conséquences. Si les prix pouvaient augmenter un siècle durant, il n’y a
aucune raison qu’ils ne le fassent pas. Les prix peuvent grimper
indéfiniment.
Il
y a cependant une limite aux abus du crédit, qui trop excessifs pourraient
faire s’effondrer le dollar.
Les
taux d’intérêt sont le facteur principal des échecs systémiques. Les taux d’intérêts
chutent maintenant depuis 33 ans, depuis leur pic de 1981. Que se passe-t-il
une fois qu’ils tombent en-dessous de zéro ? Je ne fais pas référence ici aux taux des
fonds fédéraux ou aux taux de court terme. Je parle uniquement des
obligations sur dix voire trente ans. Le taux de rendement des obligations
sur dix ans est de 2,3%. En Allemagne, il a déjà chuté jusqu’à 0,91%. Au
Japon, il est de 0,5%.
Naturellement,
mois le taux est élevé, plus l’emprunt est
encouragé. Lorsque le taux d’intérêt ne cesse de chuter, l’emprunt ne cesse d’augmenter.
La dette a-t-elle un point de défaillance ?
En
plus d’encourager l’emprunt, la baisse des intérêts décourage l’épargne. N’est-ce
pas pervers que de décourager l’épargne ? Que se passe-t-il lorsqu’une
société toute entière cesse d’épargner ?
Notre
système financier a subi une escalade de crises. Chaque crise a su aller plus
loin que les solutions apportées à la précédente.
Mais
la crise de 2008 a été différente. Peu importe ce que la Fed a pu tenter,
elle n’a pas été capable de générer ne serait-ce qu’un semblant temporaire de
reprise (ailleurs que sur les prix des actifs). La croissance ne fait pas qu’être
lente, ou plus lente qu’elle le serait dans un monde économique théorique
idéal.
Tant
que notre cancer économique fera rage, il ne pourra y avoir de reprise. Nous
devons redécouvrir l’étalon or, qui est notre seul remède.
Nos
ancêtres ont adopté la monnaie afin de coordonner leurs activités productives
au sein de leurs économies. Le troc avait ses limites, mais la monnaie a
rendu possible la division du travail et la spécialisation. Avec la monnaie,
il n’y a pas de limites à la croissance d’une économie et au développement de
nouveaux produits. Aujourd’hui, nous avons par exemple accès à internet sur
un appareil qui tient dans le creux de la main.
Le
dollar joue encore le rôle de monnaie, c’est pourquoi il ne s’est pas encore
effondré. Mais il continue doucement de faillir. Il a des effets de plus en
plus pervers. Il nous nuit en nous encourageant à détruire du capital
précieux de nombreuses manières.