Prenez garde, la déflation est en train de gagner

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Published : July 29th, 2015
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La déflation est de retour à l’avant-scène, et elle finira par détruire la planification centrale et les manipulations de marché minutieuses de ces six dernières années.

Des signaux provenant de la périphérie nous indiquent qu’une impulsion déflationniste destructrice a été libérée. L’effondrement du prix des marchandises confirme cette idée.

Des groupes entiers d’entreprises impliquées sur le secteur minier et de l’énergie sont sur le point d’être détruits. Et les nations productrices de ressources comme le Canada, l’Australie et le Brésil feront bientôt face à de lourdes difficultés.

Reste encore à voir si les banques centrales parviendront à maintenir leurs marchés des actions et obligations au cours de la prochaine étape du cycle. Il ne fait aucun doute qu’elles feront tout leur possible pour y parvenir. Elles n’hésiteront pas à utiliser tous les outils disponibles pour maintenir le statu quo aussi longtemps que possible.

Que la Banque de Chine intervienne sur le marché pour acheter 10% des parts des plus grosses corporations chinoises en quelques semaines, que la Banque du Japon devienne le propriétaire principal des ETF clés des marchés japonais, ou que la Banque nationale suisse achète 100 milliards de dollars d’actions globales, le même désespoir sera visible partout. Les prix des actions sont soutenus, bloqués et forcés à la hausse sans que personne ne se soucie des risques ou des répercussions que cela pourra avoir.

Pourquoi les Hommes n’ont-ils jamais auparavant tenté d’imprimer leur chemin vers la prospérité ?

C’est là tout le problème. Ils l’ont déjà fait.

Et c’est une décision qui ne s’est toujours terminée que sur un désastre. L’Histoire nous montre que la loi inviolable de l’économie est la suivante : il n’existe rien de tel qu’un repas gratuit.

Malheureusement, nos législateurs font de leur mieux pour ignorer cette vérité.

D’abord, la chute

Comment la situation progressera-t-elle ?

J’ai toujours été un adepte de la théorie Ka-Poom d’Eric Janzen, que j’ai précédemment expliqué ainsi :

L’un des modèles futuristes que je préfère est la théorie Ka-Poom, développée par Erik Janzen, de chez iTulip, en 1999.

Elle explique que la fin d’une bulle commence par un évènement déflationniste soudain (Ka), et se termine par une explosion inflationniste (Poom).

C’est un double coup de poing. D’abord vers le bas, puis vers le haut.

La déflation est expliquée par le fait que les bulles finissent toujours par éclater. Dès leur création, elles sont à la recherche d’une épingle.

La logique qui explique la réaction inflationniste secondaire est que les banques centrales répondent toujours à la déflation par l’impression monétaire. Ironiquement, c’est une tentative désespérée d’enrayer les dommages causés par leurs efforts de création monétaire précédents.

Elles ne tirent jamais de leçons de quoi que ce soit.

C’est ce que nous observons aujourd’hui : un effondrement déflationniste suffisamment puissant pour forcer les banques centrales à ouvrir les valves monétaires. La prochaine fois, elles chercheront peut-être à engraisser l’économie en distribuant directement de l’argent aux gens et aux institutions non-bancaires.

Selon moi, l’effondrement déflationniste a déjà commencé. Nos marchés boursiers ne semblent pourtant pas encore avoir reçu le mémo.

C’est donc ainsi que se passeront les choses : les prix baisseront (Ka), puis ils flamberont (Poom). Quelques années plus tard, lorsque tout sera terminé, un certain nombre de devises globales (yen, euro, bolivar, real, peso et peut-être même roupie) se retrouveront endommagées, ou auront complètement disparu de la circulation.

Des rêves seront anéantis. Et ceux ne seront ni mentalement ni émotionnellement préparés auront de grosses difficultés à s’ajuster.

Cette implosion devra se produire. Elle est la conséquence mathématique des graves erreurs commises par les banques centrales et les agences des gouvernements, qui ont confondu la faible volatilité et les gains de la phase vertueuse du cycle de création monétaire avec un succès véritable.

Encouragées par leur bonne fortune, elles ont encore et encore redoublé d’efforts. Bien entendu, leurs exercices ont produit des résultats de moins en moins satisfaisants. Mais elles se sont contentées d’ignorer les graphiques tels que celui-ci-dessous, qui en dira long à tous ceux qui prendront le temps d’y réfléchir :

(Source)

Selon ce graphique, entre 1947 et 1952, alors que la classe moyenne était en pleine expansion, chaque nouveau dollar de dette faisait gonfler le PIB de 4,61 dollars. Aujourd’hui, ce nombre est passé à 0,08 dollars. Nous pourrions aussi dire qu’il faut 12,50 dollars de nouvelle dette pour faire gonfler le PIB d’un dollar.

C’est évidemment une tendance insoutenable. Et quelle a été la réponse des banques centrales ? Elles ont bien sûr encouragé un endettement accru. Nous avons besoin de plus de PIB, disent-elles. Et la génération de crédit est essentielle à ce processus.

Qu’est-ce qu’un banquier aurait pu dire d’autre ? Notez que les banques centrales restent muettes lorsqu’il en vient à se pencher sur des sujets tels que le rôle de la dette dans le mal-investissement, sans parler de l’importance de l’énergie et de l’écologie fonctionnelle pour l’expérience humaine.

Les planificateurs centraux ont énormément de pouvoir en raison de leur accès à et de l’usage qu’elles font de la presse à imprimer. Mais leurs connaissances du monde réel sont horriblement immatures, sinon complètement fausses.

De l’extérieur vers l’intérieur

Les problèmes se développent généralement à l’extérieur pour se déplacer vers le centre. Les éléments les plus faibles de la périphérie souffrent les premiers, et les éléments les plus forts sont affectés les derniers. La Grèce est affectée avant l’Espagne, et l’Espagne avant la France. Les pauvres avant la classe moyenne, et la classe moyenne avant les riches.

Nous pouvons voir que ce processus est aujourd’hui en cours de développement, et qu’il ne fait plus qu’accélérer.

Le Mexique

En janvier 2015, le peso mexicain, affecté par la chute des revenus pétroliers, a franchi le palier 15 pour un contre le dollar pour la première fois depuis la crise de 2009. Il est désormais de 16,12 pour un.

(Source)

Brésil

Le real brésilien a quant à lui perdu 45% face au dollar au cours de ces douze derniers mois :

(Source)

Un real brésilien qui valait 45 cents il y a un an vaut désormais 30 cents. Tous les hedge funds qui ont tenté de s’enrichir en profitant des rendements de 12,5% offerts par les obligations brésiliennes sur dix ans se sont brûlé les doigts en conséquence de l’effondrement du taux de change.

Pourquoi le Brésil s’effondre-t-il ainsi ? En raison d’un certain nombre de problèmes : scandales de corruption, perspectives commerciales médiocres (à mesure que s’effondrent les marchandises), et risque politique accru. Mais le plus important est la croissance économique « miracle » qui vient de foncer droit dans le mur.

Porto Rico

De la même manière, Porto Rico fait face à de gros problèmes financiers. De lourdes réductions attendent les investisseurs sur les obligations portoricaines et – comme en Grèce – la population du pays fait face à des années de déboires économiques :

Plus de la moitié des fonds d’obligations municipales ont investi sur les obligations portoricaines exemptes d’impôts, malgré le fait que l’île ensoleillée des Caraïbes soit économiquement une cause désespérée. Sa dette municipale de 72 milliard de dollars représente un total de 30.000 dollars pour chacun des résidents du pays, près de trois fois le salaire moyen annuel par habitant. Le ratio dette/PIB de Porto Rico est près de trois fois plus important que celui de n’importe quel autre Etat ou territoire des Etats-Unis. L’économie de l’île est en récession depuis maintenant neuf ans.

(Source

Comment une si petite nation peut-elle emprunter trois fois le salaire moyen par habitant ? Il se trouve que ce soit tâche facile dans l’environnement de liquidité abondante et gratuite généré par la Fed. Il y a seulement un an, ces rendements ont poussé les investisseurs (ou plus spécifiquement les spéculateurs) à placer des enchères de 16 milliards de dollars pour 3,5 milliards de dollars d’obligations municipales portoricaines.

Venezuela

Le Venezuela est dans une situation plus catastrophique encore. Il est si proche de la ruine financière qu’il sera sans aucun doute la prochaine victime de l’hyperinflation.

L’inflation au Venezuela, signe de défaut imminent

16 juillet 2015

Le Venezuela est sur le point de gagner une autre distinction humiliante.

Ayant longtemps été le territoire du taux d’inflation le plus élevé du monde, le pays est désormais sur le point d’enregistrer le 57e épisode d’hyperinflation de l’histoire moderne, a expliqué Steve Hanke, professeur d’économie appliquée à l’université Johns Hopkins. Bien qu’il puisse ne s’agir que d’une formalité dans un pays où le coût de la vie augmente déjà à un rythme de 772% par an, c’est là un nouveau signe d’un défaut imminent.

La devise du Venezuela a, selon dolartoday.com, perdu 32% de sa valeur le mois dernier sur le marché noir, et la baisse du prix du pétrole continue d’affecter la première source de revenus du pays. Le gouvernement n’aura d’ici la fin de l’année plus d’argent avec lequel rembourser sa dette, comme l’a expliqué Société Générale. Les traders de produits dérivés ont relevé la probabilité de voir un défaut se produire sous un an jusqu’à 63%, contre 33% il y a seulement deux mois.

(Source)

Pour le peuple du Venezuela, la situation s’aggravera encore. Souffrant déjà de pénuries de biens à la consommation, il est sur le point de faire l’expérience d’une dévaluation monétaire similaire à celle traversée par le Zimbabwe.

Chine

La Chine est tout sauf une nation de périphérie, mais les chiffres de l’import/export suggèrent que le pays est actuellement en phase de ralentissement et est prêt à s’effondrer. Plutôt que de tenter de gérer sa transition depuis une économie industrielle vers une économie de consommation avec grâce, la Chine continue de suivre le modèle duquel est née sa croissance.

Des prêts sont émis à la hâte pour soutenir depuis le marché boursier jusqu’au marché immobilier. Malgré ces efforts, la situation continue de mal tourner, comme l’explique l’éclatement vicieux de la bulle chinoise sur les actions, et les efforts de sauvetage qui ont suivi :

La moitié des actions négociées à Shanghai et Shenzhen ont été suspendues. Quelques trois-cent directeurs de corporations ont été forcés de racheter leurs propres actions. Des tactiques dignes d’un Etat policier ont été utilisées pour chasser les vendeurs à découvert.

Nous avons appris d’une parution du magazine Caixin que des courtiers chinois ont été enfermés dans une pièce et forcés de livrer leur argent et de participer à l’orchestration d’une vague d’achats. Un objectif de 4.500 a été fixé pour l’indice composite de Shanghai par les fonctionnaires du parti communiste.

Selon Caixin, China Securities Finance Corporation – une branche d’une agence de régulation – possèderait désormais quelques 200 milliards de dollars d’actions chinoises, et a reçu l’ordre d’acheter 500 milliards de dollars d’actions supplémentaires si nécessaire pour soutenir le marché.

Ce recours à la force – pour reprendre les termes employés par le professeur Michael Pettis, de l’université de Pékin – a fonctionné. Les actions sont de nouveau remontées. Comment auraient-elles pu ne pas le faire, puisque vendre était illégal, et ne pas acheter l’était également ?

(Source – AEP Telegraph)

Le graphique suivant est tiré du même article, et suggère que le taux de croissance de l’économie chinoise soit désormais bien en-dessous du taux officiel de 7% :

Jeter davantage de monnaie au problème du ralentissement de la croissance et de l’effondrement du prix des actions est contraire à tout ce qui devrait être fait.

Le problème, ce n’est pas que les prix des actions baissent, mais qu’ils sont trop élevés en comparaisons aux bénéfices (70 fois plus élevés). Le problème n’est pas le ralentissement de la construction d’immeubles d’habitation et des ventes immobilières, mais le fait que beaucoup trop de complexes résidentiels ont été construits et que les prix sont déjà trop élevés (20 fois le salaire médian ou plus).

Positionnés pour l’effondrement

Dans la deuxième partie de ce rapport, nous analyserons les effets de la déflation sur les efforts officiels de contrôle des dommages, et la destruction du capital imaginaire investi sur les actions, les obligations et l’immobilier. Positionnez-vous hors des actifs financiers à risque dès aujourd’hui – les actions et les obligations toxiques étant en tête de liste. L’argent liquide et la dette souveraine de court terme de certains pays seront de bien meilleurs choix lorsque la tempête s’abattra sur nous.

Les choses deviennent intéressantes. Le choix le plus prudent est d’observer les développements actuels de très près, de rester sur la défensive et d’être prêt à réagir rapidement si nécessaire. Après des années de suppression, les forces de la réalité menacent de prendre d’assaut nos marchés globaux. Il en est grand temps.

Cliquez ici pour lire la deuxième partie de ce rapport (en Anglais) 

 

Data and Statistics for these countries : Canada | France | Venezuela | Zimbabwe | All
Gold and Silver Prices for these countries : Canada | France | Venezuela | Zimbabwe | All
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Enfin des gens intelligents !

Gold Price Forecast: Gold and Silver is the Only Safe Haven from a Stock Market Crash

http://www.profitconfidential.com/gold/gold-and-silver-is-the-only-safe-haven-from-a-stock-market-crash/
"L’argent liquide et la dette souveraine de court terme de certains pays seront de bien meilleurs choix lorsque la tempête s’abattra sur nous."

Et l'or et l'argent ?
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Effectivement, c'est ce qui se prépare actuellement en Russie et en Chine par une accumulation de réserves de métaux précieux en vue de rendre leur monnaie plus forte face aux autres devises.

Une guerre des monnaies est en marche ainsi qu'une course aux armements...

Le rôle de l'iran au moyen orient vis à vis de l'arabie saoudite, daesch, et des E-U vis à vis la Russie, n'augure rien de bon à mon sens.



On peut imaginer cela sur le marché du pétrole :
- Pétrole bas = faillites des producteurs, annulations des investissements en prospection
- Prix bas à la pompe = stimulation pour consommer encore plus, investir dans des machines et véhicules moins écolo
- Demande en hausse + offre en baisse suite au manque de prospection = explosion des cours comme en 2007-2008, voire pire
- Explosion des cours = tout devient plus cher d'un coup, l'économie mondiale se grippe, des révolutions éclatent...

Bon, et pendant ce temps la Turquie vient d'avancer dans son plan, elle s'attaque directement aux Kurdes, profitant de leur distraction par l'Etat Islamique... d'après Forbes, quand la Turquie a bombardé l'EI, il s'agirait de faux bombardements (fausses cibles, voire cibles kurdes montrées comme EI)
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Concernant l'automobile, on a déjà vu ce changement depuis un an maintenant, tous les constructeurs ont comme par magie, sortie, tous en même temps des crossover, qui consomment bien évidemment plus qu'une voiture de taille moyenne, pure hasard :D
Les voitures ordinaires (pas surélevées, pneus fins...) n'intéressent pas les pays qui ont des routes en mauvais état.
Or ce sont eux qui achètent le plus de voitures neuves.
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Effectivement, c'est ce qui se prépare actuellement en Russie et en Chine par une accumulation de réserves de métaux précieux en vue de rendre leur monnaie plus forte face aux autres devises. Une guerre des monnaies est en marche ainsi qu'une course aux  Read more
Flam68 - 8/4/2015 at 10:11 AM GMT
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