« Le grand danger du monde d’aujourd’hui, aussi
imprégné qu’il soit par le consumérisme, est la désolation et l’angoisse nées
dans un cœur complaisant mais cupide, la poursuite fiévreuse de plaisir
frivoles, et une conscience émoussée. Dès que notre vie intérieure se trouve
concentrée sur ses propres soucis et intérêts, il n’y a plus de place pour
les autres, plus de place pour les pauvres. La vois de Dieu n'est plus
entendue, le plaisir silencieux de son amour n’est plus ressenti, et le désir
de faire le bien se dissipe.
Une nouvelle tyrannie est ainsi née, invisible et parfois
virtuelle, qui impose unilatéralement et sans relâche ses propres lois et
règles.
Le monde nous dit de rechercher le succès, le pouvoir et l’argent ;
notre Dieu nous dit de poursuivre l’humilité, le service et l’amour. La
prière, l’humilité et la charité sont essentiels à la vie chrétienne, elles
ouvrent la voie de la sainteté ».
Jorge Mario Bergoglio, Pape François
Je suis quelqu’un de simple. Je ne suis pas un grand penseur. Je suis faible,
j’ai peur de l’échec, de paraître idiot. Je ne peux pas accomplir de grandes
choses.
« L'éclat de
la rose et la blancheur du lys n'enlèvent pas le parfum de la petite violette
ou la simplicité ravissante de la pâquerette. Si toutes les petites
fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière.
Et tel est le jardin des âmes, le jardin de notre Seigneur.
Un mot, un
sourire suffit souvent à ramener à la vie une âme abattue.
Je suis fatiguée des ténèbres tout autour de moi. Elles semblent
emprunter aux pêcheurs qui les habitent le cadeau de leur parole. J’entends ses
moqueries : ‘Ce n’est qu’un rêve, cette histoire d’un royaume
merveilleux conçu par Dieu, qui sera un jour tien pour l’éternité. Mais
continue donc d’attendre la mort ! Elle ne viendra pas répondre à tes
espoirs, elle ne sera rien qu’une nuit plus noire que toutes les autres, une
nuit de non-existence’.
Ce monde est un
navire, il n’est pas votre demeure.
Quels mystères
nous seront un jour révélés ? Combien de fois ai-je pensé que je ne dois
peut-être les grâces des bonnes choses qui m’arrivent qu’aux prières d’une
pâme que je ne rencontrerai qu’au Paradis ?
Est-ce le désir
de Dieu que par le biais de prières, les trésors du paradis soient partagés
entre les âmes, pour que lorsqu’elles rejoindront leur Père, elles puissent s’aimer
les unes les autres d’un amour empli de gratitude, et d’une affection plus grande
encore que celle qui lie les familles sur Terre ?
Nous nous y
retrouverons sans regards indifférents, parce que tous les saints seront
redevables aux autres.
Nous ne verrons aucun regard envieux ; le bonheur de
chacun des sauvés fera le bonheur de tous. Avec les martyrs nous devrons être
tels des martyrs, avec les docteurs nous seront tels des docteurs, avec les
vierges, des vierges ; et de la même manière que les membres d’une
famille sont fiers les uns des autres, nous serons fiers de notre famille,
sans la moindre jalousie.
Qui sait si les joies qui nous attendent seront aussi
intenses et douces que celles des grands saints.
Et ne doutez pas que ces grands saints, voyant ce qu’ils
doivent aux petites âmes, les aimeront d’un amour incomparable. Les amitiés
que nous trouverons seront délicieuses, j’en suis certaine. Les compagnons d’un
apôtre ou d’un grand docteur de l’Eglise pourront être de jeunes éleveurs, et
l’ami d’un patriarche un simple enfant. Oh ! Comme je me hâte de visiter
ce royaume de l’amour.
Le temps n’est qu’une ombre, un rêve. Déjà, Dieu nous voit
en gloire et se réjouit de nos bénédictions éternelles. Cette pensée panse
mon âme. Je comprends alors pourquoi il nous laisse souffrir. La vie s’écoule,
l’éternité approche. Bientôt, nous vivrons la vie de Dieu. Après avoir bu l’eau
de fontaines amers, notre soif sera étanchée à jamais par la plus douce de
toutes les sources ».
Thérèse de Lisieux
« Nous sommes tous des fleurs plantées sur cette
Terre, que Dieu vient cueillir une à une comme il l’entend : certaines
un peu plus tôt, d’autres un peu plus tard.
Comme un père et un fils, puissions-nous nous rencontrer
au Paradis.
Et moi, pauvre petit papillon, je m’en vais le premier.
Adieu ».
St. Jean-Théophane Vénard, Lettre à son père