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Prix ajustés à l’inflation

IMG Auteur
Published : June 20th, 2012
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Category : Gold and Silver

 

 

 

 

Pour paraphraser Einstein, je commencerai ici par dire que tout ce qui peut être compté ne peut être mesuré, et que tout ce qui est mesurable ne compte pas forcément. Le pouvoir d’achat d’une monnaie appartient à la première catégorie, dans le sens où il serait utile de disposer d’un nombre capable de refléter de manière consistante le pouvoir d’achat d’une monnaie dans une économie, mais que malheureusement, un tel nombre n’existe pas.


Il n’existe pas, pour la simple et bonne raison qu’il ne peut être obtenu par l’addition ou par le calcul de la moyenne des prix de différents biens. Il serait par exemple insensé que de calculer la moyenne des prix d’une voiture, d’une coupe de cheveux, d’une pomme, d’un contrôle dentaire, d’un litre d’essence et d’un billet d’avion. C’est cependant là exactement ce que fait le gouvernement – de manière bien entendu plus complexe, afin que le résultat obtenu soit moins élevé que ce qu’il devrait être – lorsqu’il calcule l’indice des prix à la consommation.


Il est clair que le gouvernement concocte différentes statistiques économiques afin d’alimenter sa propre propagande, mais ce que j’essaie d’expliquer ici, c’est que même la plus honnête et rigoureuse des tentatives de calcul du pouvoir d’achat d’une monnaie ne pourrait jamais déboucher sur un résultat correct. Elle ne serait rien de plus qu’une autre tentative de réaliser l’impossible.


Déterminer la performance réelle (ajustée à l’inflation) d’une monnaie n’est cependant pas sans espoir, puisque nous savons exactement quels facteurs peuvent causer une modification du pouvoir d’achat d’une monnaie sur le long terme, et que nous sommes capables d’estimer approximativement les effets de ces facteurs sur le long terme. Nous savons par exemple que le pouvoir d’achat d’une monnaie diminue en raison de l’augmentation de la masse monétaire, et augmente en parallèle à la croissance démographique et à l’amélioration de la productivité. En utilisant les chiffres dont nous disposons quant à l’augmentation de la masse monétaire et la croissance démographique, et en déterminant grossièrement le taux d’amélioration de la productivité, nous pouvons obtenir le pouvoir d’achat théorique d’une monnaie. Ce pouvoir d’achat théorique pourrait s’avérer inexact sur des périodes d’un an ou moins, mais devrait être  assez proche de la réalité pour des périodes de cinq années ou plus.


Voilà maintenant presque deux ans que je m’intéresse au calcul du pouvoir d’achat du dollar ajusté à l’inflation. Vous trouverez ci-dessous les versions les plus récentes de mes graphiques, basées sur les données datant de la fin du mois de mai :


1.       En termes de dollars, le prix du pétrole est passé depuis 170 dollars le baril en 1980 à environ 200 dollars le baril en 2008. Aujourd’hui, le prix du baril ajusté à l’inflation est légèrement supérieur à sa moyenne sur 40 ans.


Je doute que le prix du baril ne tombe un jour à nouveau en-dessous de 50 dollars. Le pic du prix du pétrole de 2008 était très certainement de type séculier. Je doute donc également que le prix du baril ajusté à l’inflation franchisse ce pic à la hausse au cours de cette prochaine décennie. Si le prix du pétrole ajusté à l’inflation atteignait un nouveau record à la hausse au cours de ces quelques prochaines années, alors la cause en serait certainement la destruction des réserves pétrolières du Moyen-Orient par un incendie majeur, et non l’augmentation de la demande globale ou la diminution des réserves disponibles.





2.      Comme pour le cas du pétrole, le pic du prix du cuivre ajusté à l’inflation atteint en 2008 n’était certainement que séculier. Le prix actuel du cuivre ajusté à l’inflation est, tout comme celui du pétrole, légèrement supérieur à sa moyenne sur 40 ans.


Toute diminution de la demande qui apparaîtrait au cours de ces 12 prochains mois du fait de la récession globale pourrait entraîner une chute du prix du cuivre jusqu’à 2 dollars. Je doute cependant que, si cela se produisait, son prix demeure bas très longtemps – n’oublions pas que les faiblesses économiques incitent toujours les banques centrales à stimuler les réserves monétaires. En revanche, les prochaines vagues de quantitative easing n’auront certainement pas le même effet sur le prix du cuivre ajusté à l’inflation que les vagues précédentes. Une autre manière d’expliquer cela serait de dire que le cuivre n’aura que très peu de chance de bénéficier de l’inflation monétaire dans le futur. L’une des raisons à cela est que la bulle Chinoise sur la construction est sur le point d’exploser. Nous pouvons également ajouter que les prix très élevés de ces six dernières années ont entraîné une augmentation des réserves de cuivre disponibles.


Je pense que le prix du cuivre se stabilisera autour de 2,50 – 3,50 dollars sur l’année 2012. Il serait donc préférable pour vous que de vous retirer de tout projet minier nécessitant un prix du cuivre supérieur à 3 dollars la livre (environ 6 dollars le kilo) et de vous méfier de tout projet minier à faible rendement et à l’avenir encore incertain.






3.      Début 2008, l’inquiétude générale face aux interruption de production des mines de platine suite à de trop nombreuses coupures de courant en Afrique du Sud, et la peur de la dévaluation constante du dollar par la Fed ont mené le prix du platine ajusté à l’inflation au-delà de 3000 dollars l’once (2300 dollars l’once à l’époque, ce qui équivaut aujourd’hui à 3000 dollars). Il se peut qu’il se soit simplement agi d’un pic séculier sur le prix du platine ajusté à l’inflation, bien que le platine ait aujourd’hui plus de chances que le pétrole ou le cuivre de pouvoir franchir son pic de prix de 2008. Il y a deux raisons à cela. Premièrement, les réserves de platine sont plus concentrées, donc plus vulnérables à une interruption de production que le pétrole ou le cuivre. Deuxièmement, il y a de fortes chances que le platine bénéficie de la tendance haussière du prix de l’or ajusté à l’inflation.


Ne manquez pas d’acheter du platine si son prix venait à chuter en-dessous de 1200 dollars l’once.





4.      Le prix de l’or ajusté à l’inflation continue de poursuivre une tendance haussière, malgré une phase de correction intermédiaire traversée courant 2008. Son prix devrait bientôt exploser de la même manière qu’en janvier 1980 - et tel que l’ont fait les prix du pétrole, du cuivre et du platine en 2008.





5.      En termes de dollars nominaux, le pic du prix de l’argent d’avril 2011 représentait pour moi une mise à l’épreuve de son pic de janvier 1980. Lorsqu’ajusté à l’inflation, le pic du prix de l’argent d’avril 2011 apparaît comme n’ayant été que très peu supérieur (un tiers) à son pic de 1980.


Le pic du prix de l’argent de janvier 1980 était si extraordinaire qu’il ne sera très certainement plus jamais ni excédé ni défié en termes de dollars ajustés à l’inflation. Il y a cependant de fortes chances que le prix de l’argent dépasse son pic de l’an dernier avant que son marché haussier ne touche à sa fin. La raison à cela est que, bien que la demande industrielle joue un rôle bien plus important sur le marché de l’argent que sur le marché de l’or, la demande d’investissement demeure le facteur principal du marché haussier de l’argent sur le long terme. De plus, les facteurs responsables de la hausse du prix de l’or (en d’autres termes, la stupidité des gouvernements et des banques centrales) devraient également influencer le prix de l’argent.




6.      Puisque le taux d’inflation ‘officiel’ sous-estime la diminution du pouvoir d’achat du dollar, l’utiliser afin de déterminer les performances ajustées à l’inflation des prix des ressources et des métaux précieux ne permettrait pas d’obtenir de résultat correct. Les Malthusiens tels que Jeremy Grantham utilisent les graphiques de l’indice CBR ajusté à l’indice des prix à la consommation afin de supporter leurs théories concernant la pénurie imminente de ressources agricoles et industrielles. Ces graphiques ajustés à l’indice de prix à la consommation suggèrent que la tendance baissière sur le très long terme des prix ‘réels’ des ressources et matières premières ait désormais pris fin, c’est-à-dire que leurs réserves disponibles aient entamé une phase baissière par rapport à la demande réelle.


En ajustant leurs données aux effets de l’inflation, grâce à la méthode présentée plus haut, nous pouvons observer que a réalité est bien différente de ce qu’en disent les Malthusiens. Comme le présente le graphique ci-dessous, l’indice CRB ajusté à l’inflation a atteint un record historique à la baisse en 2001 avant d’atteindre un pic en 2008, bien que ce dernier ait été bien inférieur à ses records de 1974 et 1980. Il n’existe donc aucune preuve que la tendance baissière des prix des matières premières sur le long terme ait pris fin.





Steve Saville

www.speculative-investor.com  

 

 


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Steve Saville est basé à Hong Kong et est l'éditeur de Speculative Investor.com
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