Qu’est il arrivé au Tigre Celte ? I

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Published : January 05th, 2011
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         Lorsque la crise financière a débuté aux États-Unis en 2007, les commentateurs étatistes ont jubilé: Ah!, regardez, le capitalisme est encore en crise dans le pays du capitalisme, un pays gouverné de surcroît depuis des années par un président de droite qui a tout déréglementé. C'est la preuve de l'échec total du néolibéralisme!

         Il a fallu répéter et répéter encore que les États-Unis, loin d'être un paradis du laisser-faire, ont une économie excessivement réglementée, en particulier dans le secteur financier, que l'État a grossi au lieu de diminuer sous Bush, et que c'est l'interventionnisme débridé de la Fed et du gouvernement américain dans le secteur de l'immobilier qui ont provoqué la crise et non un capitalisme débridé.

          Lorsque les inflationnistes keynésiens ont été rejoints par les inflationnistes friedmaniens dans leur appui aux plans de relance gigantesques, au sauvetage des banques et aux injections massives de nouvel argent dans l'économie, les commentateurs étatistes ont encore une fois jubilé: Ah!, regardez, mêmes les Chicago boys, ces libertariens extrémistes, ces néolibéraux purs et durs, admettent que leur doctrine a failli et que l'État doit intervenir pour sauver leur beau système capitaliste. C'est la preuve que les libertariens ne sont que des opportunistes incohérents qui appuient l'État lorsque ça fait leur affaire!

          Il a fallu expliquer que les friedmaniens sont en fait des socialistes monétaires, des supporters de la Fed, de sa monnaie de papier et de ses politiques inflationnistes, et non des libertariens cohérents, même s'ils défendent le libre marché dans d'autres domaines. Seuls les partisans de l'école autrichienne sont des antiétatistes cohérents. Et les autrichiens avaient justement prévu cette crise bien des années d'avance.

          Ces critiques ne surviennent évidemment jamais dans le sens inverse. Devant l'effondrement de l'économie grecque par exemple, les étatistes n'ont pas conclu à l'échec des politiques interventionnistes. Ils s'accrochent uniquement à des exemples de supposés échecs du libre marché parce qu'ils n'ont aucun argument sérieux à apporter à l'appui de leurs superstitions étatistes

Le cas de l'Irlande

          Ces dernières semaines, c'est le cas de l'Irlande qui fait jubiler les illettrés économiques étatistes (voir par exemple « Ces économistes québécois qui vantaient l'Irlande »): Ah!, regardez, le tigre celte était encensé il y a quelques années comme un modèle de libre marché et d'État minimal, et voilà que l'économie de ce pays s'effondre et doit être rescapée par l'Union européenne et le FMI à coups de milliards. Voyez ces économistes naïfs qui le montraient en exemple il n'y a pas si longtemps. C'est la preuve ultime que le libre marché et la réduction excessive des impôts mènent à la faillite!

          Cette fois encore, les étatistes se trompent de cible. Comme dans toute analyse d'un phénomène complexe où s'entrecroisent des tendances contradictoires, il faut distinguer ce qui, dans le cas de l'Irlande, va dans le sens du libre marché de ce qui va dans le sens de l'étatisme, ce qui a bien fonctionné de ce qui a mal fonctionné.

          Il est indéniable que certains aspects du modèle irlandais ont très bien fonctionné jusqu'à récemment. L'Irlande jusqu'au milieu des années 1980 était l'un des pays les plus pauvres d'Europe. Deux décennies plus tard, il était devenu l'un des plus riches après une période de croissance spectaculaire. Alors que l'Irlande exportait sa population aux quatre coins du monde depuis des siècles, elle accueillait pour la première fois des expatriés et des descendants d'expatriés irlandais.

          Les politiques irlandaises ont misé, pendant toutes ces années, sur une croissance modérée des dépenses de l'État, l'ouverture aux marchés et aux investissements étrangers, notamment par un impôt comparativement très modeste sur les bénéfices des entreprises de 12,5%. (Ce taux est la moitié de ce qu'il est au Canada aujourd'hui après plusieurs années de baisse, et plus de la moitié de ce qu'il est aux États-Unis et dans la plupart des pays européens. C'est encore trop élevé évidemment, le taux idéal étant de zéro, mais c'est un avantage comparatif considérable.)

          Sur la question cruciale de la taille de l'État, la conclusion de la Note de l'Institut économique de Montréal sur le miracle celte publiée en 2000 donne les chiffres essentiels:

         Ce pays a vu sa part des dépenses publiques dans le PIB passer de 28 % en 1960 à 52,3 % en 1986. Mais voilà que la situation se renverse au cours des années 1987-96 alors que les dépenses chutent de 52,3 % en 1986 à 37,7 % en 1996, soit une baisse de 14,6 points. Or entre 1960 et 1977, période où les dépenses de l'État montaient de 28 % à 43,7 % du PIB, la croissance réelle du PIB de l'Irlande était de 4,3 %. Ce taux baissait à 3,4 % au cours des années 1977-86, période pendant laquelle la part du gouvernement grimpait à 52,3 % du PIB. Au cours de la récente décennie d'amaigrissement de l'État, le taux de croissance annuelle du PIB réel de l'Irlande passait à 5,4 %. La croissance économique augmentait donc en Irlande à mesure que ses dépenses publiques diminuaient.

          Pourquoi donc une économie sur cette si belle lancée a-t-elle frappé un mur? Tout d'abord, ce qui était assez prévisible, la richesse récente du pays a poussé le gouvernement à recommencer à grossir, à taxer, à dépenser et à intervenir davantage dans l'économie.

          La déliquescence de l'économie irlandaise est déjà évidente depuis quelques années.
Un article publié il y a un an et demi sur Mises.org (« Celtic Kitten: The Failure of Intervention in Ireland ») soulignait que « With the advent of the Celtic Tiger, Ireland's economy has grown at an exponential rate. Unfortunately, this has precipitated an unprecedented degree of government involvement in the economic and social sphere. (...) The Irish economy rests on the precipice of devastation. Government interventionism has left Ireland with little room to manoeuvre in this difficult economic climate. The answer to Ireland's economic woes is not further government intervention in the economy, but a return to economic liberalism, small government, and sound monetary policy. »

La recette des années 1986-2006 a donc été en partie abandonnée ces dernières années et il était prévisible que le tigre celte se transforme en minet celte.

A suivre



Martin Masse

Le Québécois Libre



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Martin Masse est le fondateur et l'éditeur du Québecois Libre.
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