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Quand Barnier veut casser le thermomètre

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Published : July 21st, 2011
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Category : Editorials





La création à Paris de l’ESMA (Agence Européenne pour la Sécurité des Marchés), a été l’occasion pour le commissaire européen au Marché intérieur Michel Barnier de préciser ses intentions à l’égard des agences de notation. Relativisant l’importance des notes en les assimilant à un avis parmi d’autres, il a également souligné l’urgence de mettre les principales agences « sous supervision européenne », afin de maitriser les effets induits par la dégradation des notes sur les marchés obligataires.


Les intentions du commissaire français sont certainement les meilleures, mais il est permis de douter de l’efficacité de telles mesures. En effet, en appréciant le risque de solvabilité des différents acteurs du marché, les agences de notation fournissent aux investisseurs des informations essentielles qui leur permettent d’orienter leurs choix et de déterminer les taux d’intérêts auxquels ils vont accepter de prêter leur argent.


Interdire aux agences de dégrader la note d’un pays en difficulté pour espérer éviter sa banqueroute revient à croire qu’il suffit de casser le thermomètre pour faire baisser la température. Ce n’est pas la mauvaise note qui crée le déficit et la dépendance aux marchés, c’est l’endettement structurel et l’accumulation des déficits. Il ne faut donc pas se tromper de cible et bien traiter le problème et non l’outil qui le mesure.


Il est évidement possible d’améliorer le système de notation pour essayer d’éviter les surprises (dont le souvenir le plus récent est le naufrage des subprimes). Mais se pose un problème logique : Ceux qui dénoncent à juste titre les conflits d’intérêt dus à la présence dans les conseils d’administration des agences de présidents de sociétés notées par ces mêmes agences n’ont pas l’air de trouver gênant de demander à ce que les États participent à leur propre notation.


Au-delà de l’absurdité logique, se pose la question de la nature même du secteur de la notation, qui souffre en réalité aujourd’hui d’une trop grande rigidité réglementaire et d’un manque de concurrence. Un assouplissement du cadre et une multiplication des acteurs limiteraient les possibilités d’entente et auraient plutôt tendance à neutraliser les conflits d’intérêt (lire sur le sujet le remarquable article de Guillaume Vuillemey).


Concernant le problème de l’endettement lui-même, il faut commencer par balayer l’hypothèse de l’augmentation des prélèvements, qui est tout à fait fantaisiste dans la situation de surcharge fiscale très bien détaillée dans la dernière note de l’Institut Economique Molinari.


La seule solution est donc bien une baisse notoire de la dépense publique. À titre indicatif, si l’État français veut équilibrer ses comptes, il faut qu’il réduise ses dépenses de 47% (calcul sur la base du budget 2010). Il ne peut donc s’agir du rabotage de quelques niches, ou d’un non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, trois ou dix, mais d’une reconsidération globale des missions de l’État, qui passera sans doute par l’abandon de pans entiers de son emprise actuelle.


En attendant, il est assez savoureux d’assister à ce renversement de situation, dans lequel les marchés supposément rappelés à l’ordre par les États en 2009, rappellent aujourd’hui aux États que l’on ne peut pas faire n’importe quoi et s’endetter n’importe comment, en mettant la dette sous un tapis sous lequel il n’y a désespérément plus de place.


Renaud Dozoul



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Bonjour,
je me permets un léger rectificatif:les 3 principales agences de notations formant l'oligopole ont bien été créées entre le milieu du XIX et dXX aux EU au moment du plein essor de l'industrialisation et du capitalisme financier. Cependant, Moody's et Standard and Poor's sont bien états-uniennes, alors que Fitch rating appartient à 60% à fimalac( financière Marc...de Lacharrière:entrepeneur français,administrateur de groupes tels que Casino, Renault-Nissan)depuis la fin des années 90.
En outre, la création de ESMA n'est-elle pas un leurre pour mieux prendre le contrôle(au nom de la "transparence,bon fonctionnement des marchés et protection des investisseurs européens")en minimisant l'avis des agences(certes trop peu nombreuses mais le système de notation a des effets pervers de toute façon)et finalement masquer une situation d'endettement global européen:critiquées et soupçonnées(et à juste titre: le conflit d'intérêts intrinsèque)de n'être pas totalement objectives, ces dernières sont désormais montrées du doigt lorsqu'elles dénoncent, par leurs mauvaises notations, les situations ,pourtant bien réelles de certains Etats européens.



L'idée est elle de casser le thermomètre ou de fabriquer son propre thermomètre ?

Les agences de rating sont toutes américaines, et pour une bonne raison : elles sont indispensables à la survie du dollar comme monnaie de réserve. Elles soutiendront la monnaie américaine jusqu'au bout, avec le même discernement qu'elles l'ont fait pour Enron. Et n'ont elles pas déclanché de manière tout à fait appropriée la crise Grecque l'an dernier au moment même où il devenait flagrant que la FED monétisait la dette du gouvernement fédéral ?

Le dollar et l'euro sont des monnaies ficuciaires et sont sur le chemin d'atteindre leur valeur intrinsèque comme la définissait Voltaire.

Il n'est que de regarder l'écolution du cours de l'euro mesuré en or pour en avoir une démonstration parfaite.

http://www.24hgold.com/francais/interactive_chart.aspx?inverse=true&codecom=GOLD&valecom=ValeDollarCom&changecom=ChgeDollarCom
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Bonjour, je me permets un léger rectificatif:les 3 principales agences de notations formant l'oligopole ont bien été créées entre le milieu du XIX et dXX aux EU au moment du plein essor de l'industrialisation et du capitalisme financier. Cependant, Mood  Read more
azur - 7/23/2011 at 2:04 PM GMT
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