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On s’étonnera toujours de
voir les commentateurs s’étonner de la décision de
Ducasse alors qu’il agit comme tant d’autres avant lui, qu'ils
soient sportifs, artistes, entrepreneurs ou encore chercheurs. Depuis des
décennies, tous ceux qui parviennent à un niveau
d’excellence dans leur domaine d’activité prennent la
décision de s’expatrier, nourrissant une émigration
économique révélatrice des problèmes structurels
qui figent notre économie. Ce n’est pas faute d’alerter
sur les dangers d’une telle saignée mais
on nous rétorque aussitôt que la fuite des actifs est un
élément fortement exagéré. Pourtant, c'est un
fait, le capital humain s'évade...
Les soldes migratoires ont une influence fondamentale sur la
dynamique économique d’un pays dans un contexte
d’économie ouverte. Et cette ouverture prend de multiples
dimensions : l’économie est non seulement ouverte sur le monde
et l’extérieur, mais elle est aussi ouverte aux changements de
toute nature (mentalités, technologies, sciences, politiques).
De ce point de vue, nous cumulons le handicap qui consiste à nous
accrocher à des rigidités qui deviennent de véritables
tabous, à l’instar de l’I.S.F.
ou les 35 heures, alors que notre économie est totalement ouverte sur
l'extérieur.
En tout état de cause, l’impact des soldes migratoires
(différence entre émigration et immigration) ne dépend
pas fondamentalement des effectifs en jeu mais de la qualité
respective des flux en cause. Imaginez que 1000 personnes quittent le
territoire chaque mois tandis que 1000 personnes arrivent sur le territoire. A s’en tenir aux seuls effectifs, on
considérera que la « balance migratoire » est
équilibrée. Mais tout le monde comprendra aisément que
la situation n’est pas soutenable ou durable (pour reprendre les termes
très en vogue) si le territoire en question perd 1000 créateurs
de richesses, innovateurs ou producteurs dans le même temps qu’il
récupère 1000 réfugiés politiques ou sociaux. On
entre là dans un processus d’éviction en vertu du
principe bien connu par les économistes selon lequel « la mauvaise monnaie chasse la bonne
» révélateur d’une liquidation rampante de
l’économie. C’est l’effet Ducasse.
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Jean
Louis Caccomo
Chroniques en Liberté
Jean Louis
Caccomo est Docteur en sciences économiques
de l'université d'Aix-Marseille II et maître de
conférences à l'université de Perpignan. Il intervient
comme expert international dans de nombreux programmes de coopération
(Maroc, Algérie, Ukraine, Thaïlande, Mexique, Syrie, Comores,
Chine, Canada, USA).
Les vues présentées par Jean Louis Caccomo
sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit
nécessaire de faire une mise à jour. Les articles
présentés ne constituent en rien une invitation à réaliser
un quelconque investissement.
L’auteur, 24hGold
ainsi que toutes parties qui leur seraient directement ou indirectement
liées peuvent, ou non, et à tout instant, investir ou vendre
dans tous les actifs présentés dans ces colonnes. Tous droits
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