Quand la mauvaise monnaie chasse la bonne monnaie

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Chroniques en liberté
Published : October 12th, 2016
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Il y a un principe intangible de la science économique énoncé déjà depuis plusieurs siècles, et jamais compris en terre hexagonale : la mauvaise monnaie chasse la bonne.

 

Ainsi, plus on attirera les immigrés sociaux et plus on génèrera des exilés – expatriés – économiques car, au-delà d’un certain seuil de charges, les hyperactifs en ont marre de bosser pour les assistés en tout genre. L’Etat a cassé les jambes des agriculteurs et des éleveurs en les « protégeant » du marché mondial, et les agriculteurs se retournent vers l’Etat pour lui demander… des béquilles dans un monde ouvert et dynamique où les autres n’ont ni besoin de béquilles et encore moins besoin de l’Etat.

 

Le plus affligeant dans ce drame collectif, c’est que les élus de tous bords ont laissé croire au peuple infantilisé que l’on pouvait bloquer les prix. Promesses forcément intenables quand on connait les lois mathématiques de l’économie alors les agriculteurs bloquent les routes et les villes, violant ainsi le droit élémentaire à la liberté de se déplacer du citoyen.

 

Nier ainsi les bases élémentaires du fonctionnement objectif de l’économie témoigne de notre déni profond de la réalité : et quand on nie la réalité, celle-ci évolue sans vous et se charge de vous éliminer. Si les subventions pouvaient aider un secteur économique, cela se saurait et les agriculteurs seraient la catégorie sociale la plus riche du pays. On voit où cela les a conduit alors qu’ils ont bénéficié, pendant des décennies des mannes publiées distribuées par l’Europe et l’Etat français.

 

Pour pouvoir subventionner X, il faut toujours taxer Y : X n’ira pas mieux mais Y ira plus mal et c’est ainsi que l’Etat se charge de couler la Nation, au nom même de sa « protection » bienveillante, ou pire de sa régulation… Si l’état d’urgence décrété après les attentats pour nous protéger des ennemis de l’extérieur s’impose, l’état d’urgence économique s’impose mais il devra nous protéger des ennemis de l’intérieur : c’est-à-dire de nous-mêmes qui mettons au pouvoir, démocratiquement, ceux-là mêmes qui ont entrepris, depuis trois décennies, de mettre à bas l’économie du pays. Citoyens, réveillez-vous, on ne demande jamais des soins et des médicaments aux apprentis sorciers qui vous ont inoculés la maladie incurable.

 

 

Croire que l’on peut fixer ou garantir des prix, comme le demandent encore les agriculteurs désespérés, témoigne de notre inculture économique crasse, preuve que l’on est incapable de comprendre les enseignements du prix Nobel d’économie français, Jean Tirole, salué à l’étranger et ignoré en France. J’ai encore en tête les sentences proclamées par les apôtres de la pensée unique qui nous disaient hier encore qu’il fallait s’habituer à vivre désormais avec un prix du pétrole définitivement élevé… et les prix du pétrole se sont effondrés. La seule certitude en sciences économique, c’est que, dans un monde dynamique et évolutif, il est urgent de s’habituer à ne s’habituer à rien, sinon, on disparait.

 

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Docteur en sciences économiques de l'université de la Méditerranée et Maître de conférences – HDR - à l'IAE de l'université de Perpignan. Médaille du Bibliographical Institute of Cambridge (London, 2012), il est spécialiste de croissance économique ainsi que chercheur en tourisme international et consultant pour l’Organisation Mondiale du Tourisme (Nations-Unies). Il signe des chroniques économiques dans la presse nationale (Les Echos, Le Monde, le Figaro, Economie-Matin) et internationale (l’AGEFI le quotidien suisse des finances, le Boston de Providence aux USA, le Québécois Libre à Montréal). Il anime enfin, depuis plus de 15 ans, un blog à vocation pédagogique, Chroniques en liberté, à l'attention de ses étudiants et du grand public. Ouvrages [1] Les défis économiques de l'information, la numérisation, L'Harmattan, Paris 1996. [2] L’innovation dans l’industrie du tourisme - Enjeux et stratégies. En co-écriture avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris, 2001 [3] L’épopée de l’innovation – Innovation technologique et évolution économique, L’Harmattan, Paris, 2005. [4] L’innovation dans l’industrie du tourisme. Enjeux et stratégie, avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris 2006. [5] Fondements d’économie du tourisme. Acteurs, marchés, stratégies. De Boeck Université, Bruxelles 2007. [6] Le modèle français dans l’impasse, Tatamis Editions, Paris 2013. [7] Histoire thématique et contemporaine des faits économiques, Ellipses, Paris 2015. [8] Analyse de la finance internationale : le grand naufrage, en co-écriture avec Faouzzi Souissi (Trader),The Book Edition, Paris 2019.
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Non monsieur ,vous analyser le présent et vous prévoyez l'avenir à l'aulne des règles qui ont prévalue depuis déjà quelques siècles mais n'y a-t-il pas au moins une autre voie possible ? Les prix peuvent être fixes et maintenus si les produits et les salaires sont en rapport avec ces prix . Oubliez vous qu'un européen de l'est a un coût salarial presque dix fois moins élevé que celui d'un travailleur français ou alors , au nom de la mondialisation devrions nous accepter le même régime économique social et politique de ces pays de l'est de l'Europe ?. Il semble que ces mêmes citoyens ne s'en contentent pas puisqu'ils viennent essayer de travailler chez nous .même à tarif largement réduit .Une taxe aux frontière de notre pays permettrait de maintenir l'équilibre entre les produits extérieurs et les produits intérieurs .La concurrence est une invention de banquier , on ne doit importer que ce qui manque et non pas pour détruire l'économie d'un pays .Ah , c'est vrai nous sommes les sujets des banquiers !!!!!!!
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"pour pouvoir subventionner X il faut toujours taxer Y"... la recette électoraliste pour devenir un heureux élu est donc très simple et imparable : taxer "à mort" un seul Y pour subventionner 10 X ( ... et il s'avère qu'en France et depuis des lustres, cette recette fonctionne très bien )

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... Ou comment résumer l'essentiel en 6 paragraphes...

Mais qui est responsable... les zélus (qui ne sont rien d'autres que des égoïstes opportunistes qui réussissent à arriver à leurs fins) ou bien le peuple qui préfère se vautrer dans les promesses qui rassurent plutôt que dans une réalité qui dérange...

Peu importe de savoir qui de la poule ou de l'oeuf... l'important est de se trouver une bonne issue de secours... parce que ni les uns ni les autres n'ont envie de perdre quoi que ce soit pour changer l'issue final de notre société/économie...

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Non monsieur ,vous analyser le présent et vous prévoyez l'avenir à l'aulne des règles qui ont prévalue depuis déjà quelques siècles mais n'y a-t-il pas au moins une autre voie possible ? Les prix peuvent être fixes et maintenus si les produits et les sal  Read more
FROMONT - 10/12/2016 at 3:32 PM GMT
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