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Les Japonais
ont vécu un véritable traumatisme
l’an dernier. Pour ceux qui en auraient oublié les détails,
voici ce qui se passa. Le 11 mars 2001, un séisme d’amplitude 9
se déclare près des côtes Nord-Est du Japon, en plein
océan. Quelques minutes plus tard, un tsunami dévastateur
déferle sur lesdites côtes, avec des vagues atteignant
près de 30 mètres de haut. Il s’agit du plus important
séisme que le Japon ait connu. Sachant que ce pays n’avait jamais
été épargné par les tremblements de terre…
Les quatre
centrales nucléaires proches de l’épicentre
cessèrent alors automatiquement de fonctionner mais celle de Fukushima
fut submergée, entraînant les 14 et 15 mars 2011 les explosions
successives de ses réacteurs nucléaires.
Le bilan
humain fut absolument désastreux : le Japon déplora ainsi
10 804 morts et 16 244 disparus. Et, matériellement, plus de
200 000 personnes étaient encore en attente d’être
relogées en mars 2012…
Malheureusement,
les Japonais ne sont pas encore au bout de leur peine : après
avoir subi un véritable traumatisme, ils vont probablement être
punis une seconde fois puisqu’ils vont maintenant devoir passer
à la caisse. En effet, l’opérateur de la centrale de
Fukushima, Tokyo Electric Power (TEPCO),
a été durement touché par les conséquences de ce
séisme (alors qu’il s’attendait, avant l’accident,
à empocher de juteux bénéfices). Du coup, il a demandé, purement et simplement, au Fonds de
versement des indemnités pour les dégâts
nucléaires, une aide
de l’ordre de 1 703 milliards de yens en décembre 2011, soit
environ 16,7 milliards d’euros.
Rappelons que
ce fonds est public et qu’indirectement, ce sont les contribuables
japonais qui devront payer les pots cassés et non des assurances
privées. Le gouvernement nippon avait d’ailleurs, début
novembre 2011, donné son accord pour le versement à TEPCO
d’une somme de 900 milliards de yens (soit 8,7 milliards d’euros)
correspondant à une première tranche de dédommagements.
Ces sommes,
aussi faramineuses puissent-elles paraître, ne sont pourtant pas aussi
élevées au regard de celles que va devoir verser TEPCO aux
sinistrés et aux familles des disparus : ainsi, un panel
d’experts les a estimées à environ 4 540 milliards de
yens (soit 42,5 milliards d’euros).
Pire
encore : face à la probable impossibilité, pour TEPCO, de
pouvoir rembourser toutes ces sommes, une nationalisation de la compagnie
semble aujourd’hui possible, pour ne pas dire plausible. Le ministre de
l’industrie japonais, Yukio Edano, a ainsi évoqué « une
prise de contrôle publique temporaire ».
La suite de
l’épisode interviendra sans doute bientôt.
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