« Nous sortons de
l’œil de l’ouragan financier dans lequel nous sommes entrés en 2007, et sommes
maintenant pris dans sa bordure postérieure. La situation sera bien plus
sévère et durable que ce que nous avons pu traverser en 2008 et 2009. Les
Etats-Unis ont créé des trillions de dollars pour échapper à la dernière
crise. Une majorité de ces dollars reposent dans les coffres du système
bancaire et n’ont pas encore intégré l’économie. Certains se sont frayé un
chemin vers les marchés boursiers et des obligations, pour générer une bulle
sur les actions et une super-bulle sur les obligations. Plus les actions et
obligations grimperont, plus leur chute sera importante. » - Doug Casey,
Casey Research
« L’importante
récession qui a commencé en 2007 a cycliquement pris fin. Beaucoup pensent
que la situation est redevenue normale. Mais ce n’est pas le cas. Nous verrons
bientôt se développer une inflation très importante. Nous sommes sur le point
de vivre une catastrophe. » - Doug Casey, Casey Research
« Les investisseurs
sur les obligations nous signalent qu’ils ne croient plus en la capacité de
la Fed à gérer la situation. La Fed ignore les inquiétudes liées à la
déflation. La situation commence à ressembler à ce qui s’est passé au Japon
en 1995, à l’aube de la montée en puissance du yen. La baisse des prévisions
d’inflation nous indique que le marché pense que les banques centrales,
malgré leur gaspillage monétaire, sont incapables d’empêcher les économies
occidentales de devenir japonaises et de répéter la déflation dévastatrice
des années 1990. » - Albert Edwards, SocGen
Comme le note MK, les
marchés sont prévisibles. Que nous dit le marché boursier aujourd’hui ?
Et qu’en est-il du marché des obligations ? Ou du marché de l’or ?
Parmi les trois, seul le marché des actions nous indique un avenir économique
favorable. Les marchés de l’or et des obligations nous indiquent tous les
deux que l’économie est sur le point de traverser une désinflation, et est
potentiellement sur le point de basculer vers une déflation.
Les prévisions d’inflation
de la Fed de Saint Louis pour ces cinq prochaines années ont atteint un
niveau que nous n’avions plus vu depuis la crise de 2008, et sont une bonne
indication de l’idée que se font les marchés de la situation. Ces prévisions
pourraient changer à nouveau, mais elles nous donnent un bon aperçu de ce que
pensent les marchés aujourd’hui.
Les actions, qui s’en
sont retournées à leurs récents records, sont la donnée aberrante ici ;
et il est nécessaire de se demander ce qui motive leur hausse. Le Financial
Times a publié ce matin un article intitulé Central bank moves drive
equities qui cite Ben Ladler, de chez HSBC : « Les actions des
banques centrales poussent les gens à se montrer plus confiants, parce qu’ils
comprennent que leurs législateurs sont de leur côté. Les gens sont devenus
trop baissiers ». Vraiment ? Il est étrange que les politiques qui
ont fait baisser l’or parce que la Fed a semblé trop « belliciste »
puissent faire grimper les actions. C’est à se demander à quel degré le
public est impliqué dans tout cela. J’ai déjà abordé le sujet de la
superficialité des marchés boursiers comme source d’inquiétudes – inquiétudes
que les remarques faites ce matin par le FT n’ont fait que souligner.
Quels marchés nous
disent la vérité, et lesquels nous mentent ?
Je parie que les marchés
des obligations et de l’or ne mentent pas. Souvenez-vous que l’or s’est très bien
comporté pendant les périodes de désinflation avant et après 2008. La demande
globale en a fait flamber le prix une fois qu’il est devenu clair que la
bulle financière précédente avait généré des risques systémiques qui
menaçaient le système dans son ensemble.
Doug Casey, comme vous
pouvez le voir plus haut, s’attend à ce que l’environnement désinflationniste
actuel se transforme en une déflation dévastatrice. Albert Edwards voit les
choses quelque peu différemment – la désinflation d’abord, ou peut-être la
déflation, puis l’inflation. « Il ne fait aucun doute, a-t-il dit, que
les banques centrales occidentales traverseront bientôt une crise financière
et une récession plus importantes encore que celles de 2008 – mais cette
fois-ci, le niveau des taux d’intérêt et des déficits fiscaux ne signifieront
qu’une chose : le QE devra être accru à tel point qu’il sera possible d’entendre
rugir les presses à imprimer depuis Mars ». Je suis dans le camp d’Albert.
Ceci dit…
Les deux analystes
recommandent l’or, ce qui est une bonne chose parce que l’or protègera les
investisseurs privés, et ce peu importe de quel côté du chapeau le lapin
sortira – que nous traversions une déflation ou une hyperinflation. A une
époque où nous risquons de pouvoir entendre les presses à imprimer depuis
Mars, l’or est un actif indispensable.
Doug Casey nous a offert
ce résumé de la récente action du prix de l’or : « Il ne fait aucun
doute que l’or ait traversé un retracement sévère depuis son record de
septembre 2011. Je comprends le sentiment des investisseurs. Mais il n’est
pas question de sentiment ici, mais de cycles des marchés. La correction
actuelle ressemble fortement aux précédentes, et je pense que nous sommes
positionnés pour une nouvelle hausse ».
Pour ce qui est des
actions, Alexandar Kocic, de chez Deutsche Bank, pense qu’au vu du « niveau
d’inflation très bas, la valeur du S&P devrait aujourd’hui être moitié
moins élevée ».
|