Que diable se passe-t-il sur le marché des crypto-devises ?

IMG Auteur
Published : May 16th, 2017
943 words - Reading time : 2 - 3 minutes
( 2 votes, 4.5/5 )
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
0
comment
Our Newsletter...
Category : Today's Editorial

Une hausse de 10.000% en six mois ? Les graphiques ci-dessous illustrent parfaitement la folie de notre temps.

« Un mot, une question : Ethereum, » m’a dit un membre de mon club de natation dimanche dernier. « Qu’en penses-tu ? Les prix ont été multipliés par dix depuis janvier. » La valeur de la crypto-devise a, en effet, été multipliée par dix au cours des quatre mois qui ont suivi le 16 janvier.

Mais sa hausse a été bien plus importante que ça. A la fin de l’année 2015, la crypto-devise valait 0,90 dollar. A l’heure où j’écris ces lignes, elle en vaut 91,30. Ceux qui ont acheté à la fin 2015 ont vu leur actif multiplié par dix avant le 16 janvier 2017. Ceux qui ont acheté le 16 janvier dernier ont vu leur actif multiplié par dix. Mais ceux qui ont intégré le marché dès le début pour ne plus en sortir ont vu leur actif multiplié par cent. Pour les adeptes de pourcentages, c’est une hausse de 10.000%.

Le graphique ci-dessous représente ce miracle financier (via WorldCoinIndex ):

De quel actif miracle s’agit-il ici ? Ne me le demandez même pas. Contentez-vous de le croire. Il ne s’agit certes pas d’une devise utilisable à des fins légitimes, compte tenu de son niveau d’instabilité. Mais qu’importe de quoi il s’agit, tant que les valeurs continuent de grimper.  

En termes de capitalisation boursière, Ethereum est désormais la deuxième plus grosse crypto-devise, avec 8,4 milliards de dollars.

La plus importante est Bitcoin, avec une capitalisation boursière de près de 30 milliards de dollars. Bitcoin, c’est le grand-père de toutes les autres crypto-devises. La valeur d’un seul Bitcoin, qui s’élevait à 1.789 dollars dimanche, est 46% plus élevée que le prix d’une once d’or. Au mois de mai 2015, Bitcoin s’affichait à 240 dollars. Au cours des deux années qui ont suivi la crypto-devise a grimpé de 645% (via WorldCoinIndex ):

 

En troisième position en termes de capitalisation boursière se trouve Ripple, qui s’échange désormais pour 0,215 dollar. Il en existe énormément, qui, combinés, représentent un total de 7,3 milliards de dollars. Ripple valait 0,006 dollar en février dernier. Au cours de ces onze dernières semaines, la crypto-devise a gagné 3.542% ou, pour reprendre les mots de mon ami, a été multipliée par 35 en onze semaines. En voici la représentation graphique (via WorldCoinIndex) :

Ce n’est pas une mauvaise blague. Ce jeu se joue avec du vrai argent. Et les derniers arrivés en souffriront le plus.

Il existe aujourd’hui plus de 830 devises alternatives, comme on appelle les alternatives à la crypto-devise Bitcoin. De nouvelles apparaissent sans cesse. La capitalisation boursière de toutes ces crypto-devises, selon le Financial Times, a dépassé la barre des 50 milliards de dollars. Ce n’est pas rien.

Mais comme l’explique le FT, ce scénario miraculeux implique quelques problèmes :

Une hausse des ICO (Initial coin offerings) – l’émission non-règlementée de crypto-devises qui permet aux investisseurs de lever des fonds sur Bitcoin ou d’autres crypto-devises – alimente le marché et attire l’attention des avocats et des professionnels de la finance.

Beaucoup craignent que ces ICO, qui tentent de se présenter comme une alternative aux investisseurs en capital-risque pour permettre aux entreprises de lever des financements, violent les lois actuelles sur les valeurs mobilières.

« Un ICO émet des crypto-devises plutôt que des actions ou obligations, mais ce détail n’est d’aucune importance pour la substance de l’activité, qui est de lever des fonds tirés du public, » explique Ajit Tripathi, directeur de technologie financière chez PwC. « Les activités de levée de capital doivent être règlementées pour protéger les investisseurs… La question étant maintenant de connaître le niveau de sophistication de ces investisseurs. »

Bon nombre d’entre eux ne sont pas ce que nous pourrions qualifier de sophistiqués. D’autres, en revanche, le sont, maintenant que les sommes impliquées sont devenues intéressantes à leurs yeux. Pour citer le FT :

Selon les observateurs du marché, de nombreux individus échangent leurs crypto-devises depuis le département informatique de leur entreprise du secteur financier, et échappent au contrôle de leurs directeurs. Beaucoup sont assis sur de véritables fortunes virtuelles qu’ils sont incapables de liquider en raison des mesures établies par les banques contre le blanchiment d’argent.

« Des systèmes sont utilisés ici par des employés pour accroître leur capital personnel. Les systèmes des corporations entrent en contact avec la périphérie du monde criminel, » explique Brian Lord, ancien directeur des opérations de lutte contre la cybercriminalité pour l’agence d’espionnage électronique britannique, le GCHQ, qui travaille aujourd’hui pour le groupe PGI.

Les négociants les plus sophistiqués – dont les fonds de couverture et autres – sont impliqués non pas pour des raisons économiques, mais parce que, comme le montrent les graphiques ci-dessus, si suffisamment de capital est impliqué, ces crypto-devises peuvent rapidement flamber. Et si suffisamment de nouveaux investisseurs peuvent être attirés par la bulle, alors les plus gros pourront en sortir… une fois qu’ils auront trouvé un moyen de contourner les mesures anti-blanchiment d’argent des banques.

La SEC et autres agences de règlementation ont jusqu’à présent choisi de ne rien voir, comme c’est dans leur habitude. Quand il sera trop tard, et que des quantités considérables de capital auront été transférées depuis ceux qui auront intégré le marché en dernier vers ceux qui l’auront intégré les premiers, la SEC décidera peut-être d’ouvrir les yeux. Et ce seul acte pourrait suffire à renverser certains des graphiques ci-dessus.

Pour l’heure, les crypto-devises demeurent relativement peu importantes en comparaison aux dérivés. Quant aux conséquences des tentatives de réguler ce monstre, lisez ceci… $500 Trillion in Derivatives “Remain an Important Asset Class”: Hilariously, the New York Fed

 

<< Previous article
Rate : Average note :4.5 (2 votes)
>> Next article
Comments closed
Latest comment posted for this article
Be the first to comment
Add your comment
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS
Take advantage of rising gold stocks
  • Subscribe to our weekly mining market briefing.
  • Receive our research reports on junior mining companies
    with the strongest potential
  • Free service, your email is safe
  • Limited offer, register now !
Go to website.