La Fed a engendré une
situation extrêmement dangereuse.
Depuis 2009, à chaque
fois que les marchés étaient proches de la rupture, « quelqu’un »
(la Fed) a pris des mesures pour les soutenir.
En 2010, le S&P 500
a essuyé un point de rupture, alors que sa moyenne mobile sur 50 jours
passait sous sa moyenne mobile sur 156 jours (six mois). Les actions étaient
dans une position périlleuse depuis la crise de 2008, encore très présente
dans les esprits.
La Fed a décidé d’agir
en mentionnant, promettant puis lançant son programme QE2 en juillet, août et
novembre respectivement.
Voilà qui a encouragé
une reprise des actions qui a pu durer jusqu’à ce qu’une crise se développe
en Europe en 2011. Une fois de plus, les actions se sont retrouvées dans une
posture délicate. Et une fois de plus, la Fed a promis d’agir, puis a lancé son
Operation Twist en septembre 2011. Les actions ont de nouveau décollé.
Ce qui nous amène à
2012. L’Europe succombait aux flammes. La Grèce, puis le Portugal et enfin l’Espagne
ont demandé des plans de sauvetage. Et ces plans de sauvetage ont gagné en
importance au fil des mois. L’Espagne a demandé 100 milliards d’euros en juin
2012.
Le président de la BCE,
Mario Draghi, a promis de faire « tout le nécessaire » pour
maintenir l’unité de l’Union européenne. Mais le carnage s’est fait ressentir
jusque sur les marchés américains. Bernanke a donc promis un autre programme
de QE, qui deviendrait à partir du mois de juin « à durée indéterminée ».
Bernanke a lancé QE3 en
septembre 2012, et lancé QE4 en novembre 2012.
Les actions ont
une fois de plus décollé pour enregistrer l’une des hausses les plus rapides
et les plus fortes de l’Histoire.
Cette folie s’est
poursuivie malgré le fait que la Fed ait mis fin à ses efforts de QE. En octobre
de l’année dernière, les marchés ont atteint un niveau critique. Mais cette
fois-ci, plutôt que de lancer une nouvelle politique monétaire, le directeur
de la Fed a laissé entendre que la Fed devrait reporter la date de fin du QE –
une proposition déraisonnée, puisque la Fed n’avait alors que 5 milliards de
dollars de QE restants.
Contre toute logique,
les marchés sont de nouveau entrés en éruption.
En termes
simples, la Fed a conditionné les marchés afin qu’ils pensent que quoi qu’il
se passe, les actions seront soutenues.
Jusqu’à présent, cette
tactique a fonctionné… mais elle finira par échouer, de la même manière que
le font toutes les tentatives de soutient de marché. Un jour viendra, les
investisseurs vendront et empocheront leurs profits. Un jour viendra, une
vente panique apparaîtra.
Déterminer à quel moment
cela se produira est impossible, puisque nous parlons ici de psychologie des
foules, et non des bases fondamentales du marché ou de données économiques
(qui de toute façon n’ont depuis deux ans plus aucune importance).
Le fait est cependant
que toutes les bulles finissent par exploser. Cette bulle ne sera pas
différente, à l’exception d’avoir été générée par la Fed, et perpétuée bien
plus longtemps que si elle avait été livrée à elle-même.
Pour dire les choses
autrement, quand la prochaine crise apparaîtra, la Fed n’aura plus de
munitions. Nous ferons face à une crise de la confiance. Et quand les investisseurs
commenceront à comprendre que la Fed a aujourd’hui un effet de levier plus
important que celui des banques d’investissements qui se sont effondrées en
2008, la partie sera terminée.
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