La bataille autour de l’avenir
du marché global de l’or, du rôle de Londres sur ce marché et du rôle du LBMA
dans la détermination du prix de l’or, sont l’objet d’un article publié
aujourd’hui par Bloomberg et auquel j’ai contribué. Il commence ainsi :
« Une compétition se
développe actuellement en vue de déterminer comment le plus gros centre de
négoce de l’or du monde peut être agrandi et amélioré. »
Bloomberg
Une majorité des transactions
effectuées chaque jour sur le marché de Londres sont finalisées par téléphone
ou au travers de forums électroniques, et sont similaires aux contrats
individuels qui ont donné naissance au marché il y a trois siècles. Mais les
négociants et les banquiers sont d’avis que le système n’apporte aujourd’hui
plus suffisamment de transparence pour satisfaire les régulateurs ou attirer
de nouvelles entreprises, à une heure où de plus en plus d’or est acheté et
vendu sur les marchés de New York et de Shanghai.
C’est pourquoi le groupe de
participants principaux, le London Bullion Market Association, évalue
actuellement la possible création d’une plateforme de négoce et de
déclarations. Un projet différent est aussi développé par le Conseil mondial
de l’or, un groupe de l’industrie minière, qui travaille avec le London Metal
Exchange en vue d’établir de nouveaux contrats à terme, comme l’ont expliqué
deux sources proches du dossier. Les propositions, si elles étaient
acceptées, altèreraient la manière dont l’or est acheté et vendu dans la
capitale.
« C’est un grand moment
pour Londres, et l’heure est venue de faire un choix, » a expliqué Mark O’Byrne,
directeur de GoldCore Ltd à Dublin. « Tout le monde veut attirer plus de
joueurs autour de la table, mais si nous ne parvenions pas à travailler
ensemble, la liquidité pourrait se trouver diluée, et le marché affaibli. »
Notre souci premier a depuis
longtemps été la transparence du marché, et la détermination du prix de l’or
par l’offre et la demande physiques. A l’heure actuelle, le négoce du London
Bullion Market Association implique l’achat et la vente de métal non-alloué
entre des banques commerciales et d’autres membres du LBMA.
LBMA
Le LBMA offre des échanges de
gros et de gré à gré de contrats non-allouée entre banques commerciales et
autres membres. En raison de son importance pour le négoce global de l’or, le
LBMA a pendant de nombreuses années déterminé le prix au comptant international
de l’or et de l’argent.
L’or échangé par les membres du
LBMA ne quitte que très rarement les coffres dans lesquels il est stocké. Le
LBMA repose sur des transferts papiers pour suivre le négoce de l’or, et le
métal physique demeure in situ, dans des comptes non-alloués. Certains
se sont inquiétés ces dernières années du fait que des membres puissent ne
pas disposer de l’or qu’ils négocient, et donc du fait que le marché puisse
ne pas refléter l’offre et la demande réelle d’un jour sur l’autre, voire
même sur le long terme.
Sur son site, le LBMA explique
que :
« En 2015, 20,7
milliards de dollars de transactions en or (17,9 millions d’onces) ont été
compensés chaque jour au travers de Londres. »
Cela représente 556 tonnes (17,9
millions d’onces / 32.150 onces) d’or échangées chaque jour. Les réserves d’or
produites chaque année ne s’élèvent qu’à 3.000 tonnes. En une seule journée
ouvrable, le LBMA échange près de 20% de la production minière annuelle.
La Reine inspecte les
réserves d’or physique dans les coffres de la Banque d’Angleterre
En plus du manque de
transparence concernant les quantités d’or disponibles dans les coffres du
LBMA et les quantités d’or échangées, il existe un manque de transparence
autour de l’identité des acheteurs et des vendeurs. Il y a donc un risque que
le marché et les prix du LBMA soient manipulés et ne reflètent pas les lois
fondamentales de l’offre et de la demande du monde réel – comme devrait le
faire un marché.