La stratégie de l’or dépend entre autres de l’âge, du capital, des
revenus anticipés du travail, des attentes individuelles et de la préférence
liée au risque.
Une
stratégie complète couvre également les métaux alternatifs, les autres moyens
de propriété d’or, et les actions sur les métaux et les sociétés minières.
Je
ne discuterai ici de rien de tout cela. Il y a suffisamment d’articles
disponibles sur ces sujets en ligne.
Je
ne mentionnerai qu’une série d’éléments de la stratégie de l’or liés à la
position que je juge appropriée, soit l’ouverture d’une position à la vente
ou la propriété d’or sur le long terme. Et par long terme, j’entends
plusieurs années.
Ces
éléments suggèrent qu’il serait préférable d’ouvrir une position centrale sur
l’or.
J’oriente
ma stratégie en me basant sur les idées suivantes :
1.
La valeur fondamentale actuelle de l’or est au minimum de 1.000 à 1.100
dollars. C’est là ma propre estimation. Elle est basée sur la taille des
agrégats monétaires qui selon moi sont liés au plus près au prix de l’or.
D’autres agrégats monétaires suggèrent à mes yeux une hausse de prix, c’est
pourquoi j’estime que 1.000 dollars représentent un minimum. Cette estimation
a une marge d’erreur élevée. L’écart représentatif de cette incertitude est
de 700 à 1.500 dollars. Un écart plus extrême pourrait être de 500 à 2.000
dollars.
2.
L’inflation demeure une réalité de la vie économique, en raison de la
présence des banques centrales. Aux Etats-Unis, il s’agit de la Fed. Ces
banques ont toujours alimenté l’inflation sur le long terme. C’est là leur
seul outil d’intervention, et c’est l’outil qu’elles estiment être le remède
à toute une série de maladies économiques. Voilà qui implique que l’or n’aura
pas tendance à baisser face au dollar sur le long terme, mais plutôt qu’il
aura tendance à grimper.
3.
L’or est une assurance contre un effondrement catastrophique du système de
monnaie papier aux Etats-Unis et les pays du G7.
4.
Le système de monnaie fiduciaire ne fonctionne pas correctement, et devrait
un jour être réformé pour intégrer l’or.
5.
Les banques centrales accumulent de l’or par nécessité afin de maintenir
leurs devises et bénéficier à leurs économies. Certaines banques centrales le
font déjà.
6.
Non-seulement l’inflation est une réalité de la vie économique, elle est un
fait de la vie politique. L’existence d’une dette importante et de conflits
politiques entre débiteurs et créditeurs dans le cadre du pouvoir des Etats
rend ce fait évident. Les débiteurs tendent à gagner ces batailles, et nous
nous retrouvons avec l’inflation.
7.
Avec des déficits gouvernementaux élevés et des promesses de bénéfices
futurs, le risque de voir le dollar être déprécié est plus grand encore qu’il
ne l’a jamais été, et le gouvernement a beaucoup d’antécédents en matière de
continuité des déficits et de promesses toujours plus grandes.
8.
Avec les bilans de la Fed et les pressions politiques qui la poussent à
alimenter l’inflation, le risque de dépréciation du dollar est aujourd’hui
plus important que jamais.
9.
Malgré les facteurs présentés sous les points 1 à 8, l’or pourra encore voir
son prix décliner et conserver un prix très bas pendant de longues périodes.
La raison en est que ceux qui demandent et offrent de l’or n’ont pas besoin
de suivre un quelconque modèle ou d’estimer les risques encourus et agir en
fonction d’un calendrier particulier. L’or peut donc, pour des raisons
inexpliquées, fluctuer de diverses manières sur des périodes assez longues.
10.
Bien que l’or ne soit pas largement utilisé en tant que moyen d’échange ou
réserve de valeur, il joue encore le rôle d’unité monétaire de compte pour de
nombreuses devises papier. Le marché de l’or fixe, en d’autres termes, le
prix du dollar en termes de poids d’or.
Voilà
qui nous indique que l’or a maintenu son pouvoir d’achat pour les biens
valorisé en dollars, et que l’or est en réalité une excellente valeur de
réserve. L’or est un actif physique utile et durable, qui n’a que peu de frais
de stockage et dont la demande remonte à des milliers d’années, peu importe
les conjonctures économiques. Son attrait est lié en partie à sa capacité de
maintenir sa valeur face à d’autres biens. Les réserves d’or ne changent pas
drastiquement au fil du temps, parce qu’il est difficile à produire.
Ce
sont là les idées principales qui, d’après moi, suggèrent que la propriété
d’or est prudente pour ne nombreux investisseurs. En conséquence, une
stratégie de l’or pourrait impliquer les éléments suivants :
A.
Accumulez des réserves d’or. L’idée n’est pas de « décrocher le gros
lot », mais de protéger votre capital et de le conserver sous une forme
qui ne le forcera pas à disparaître si l’inflation grimpe ou si des
difficultés politiques et économiques se présentent.
B.
Maintenez ces réserves sur le long terme, puisque les facteurs de long terme
qui font de l’or un actif clé n’ont
pas changé. Ne les vendez pas, quel que soit le prix de l’or, puisque sa
valeur fondamentale est supérieure à son prix actuel, parce que sa valeur
finira par grimper au fil du temps, et parce que l’or est une assurance
contre un effondrement des devises.
C.
Le prix de l’or peut fluctuer inexplicablement, même si la tendance de long
terme est à la hausse. Il peut se stabiliser pendant des années, perdre 50%
et se maintenir à niveau pendant très longtemps. Il peut augmenter jusqu’à
atteindre plusieurs fois sa valeur fondamentale. Il peut grimper puis
s’effondrer précipitamment. En règle générale, sur n’importe quel marché, le
prix peut dévier de sa valeur fondamentale d’un facteur de deux. Si un bien a
une valeur de 10 dollars en temps normal, il peut parfois être vendu pour 5
ou 20 dollars.
Pour
ceux qui possèdent de l’or au prix actuel, nul besoin d’acheter de l’or à des
prix clairement supérieurs à sa valeur de base.
Si
le prix de l’or baisse, convertissez davantage de dollars en or, la raison en
étant que les déclins du prix de l’or qui surviennent alors que le prix est
inférieur à 1.000 dollars le rendent de plus en plus
sous-évalué. Ces réserves, dans une telle situation, sont des réserves de
premier plan. Elles demandent énormément de patience et une vision de long
terme. On n’annule pas une assurance parce qu’aucun accident ne s’est encore
produit.
D.
Pour ceux qui cherchent à échanger de l’or ou à spéculer sur les fluctuations
de prix de court terme, ces activités devraient concerner les réserves
non-primaires. Il est préférable pour ce faire de posséder des réserves
secondaires. La forme sous laquelle vous possédez cet or n’a pas besoin
d’être identique à celle de l’or qui compose vos réserves primaires. Vos
réserves primaires devraient être sous forme physique. Il est cependant
possible de spéculer en utilisant des ETF comme GLD sur de courtes périodes
tout en faisant face à des risques relativement bas, une bonne liquidité et
de faibles coûts de transaction.
Une fois
qu’une position primaire est établie, il n’y a aucun besoin d’acheter de l’or
si le prix grimpe pour cette position primaire. De tels achats devraient
appartenir à vos réserves spéculatives.
L’ampleur
de votre position primaire, à l’inclusion de l’or acheté en période de
baisses de prix, dépend de facteurs et de décisions uniques à chacun. Les
recommandations habituelles s’étendent entre 5 et 25% pour les conseillers
qui favorisent l’or.
L’ampleur
d’une position spéculative dépend aussi des goûts et des capacités de chacun.
Que
faut-il faire lorsque les conditions changent ? C’est une question à
laquelle il est difficile d’apporter une réponse. Je la pose uniquement pour
souligner le fait que les conditions peuvent changer. Si les conditions
mentionnées plus haut dans les points 1 à 10 venaient à changer, l’utilité de
l’or pourrait changer. Certains pourraient vouloir plus d’or. D’autres pourraient
en vouloir moins.
Et
à partir de ce moment-là, vous ne pourrez compter que sur vous-même.