Dernière ligne droite avant
l’élection présidentielle. Les candidats,
déclarés ou non, rivalisent de propositions censées nous
sortir de la crise.
Mais aucun n’ose aller à l’encontre
des idées étatistes. Petit décryptage hebdomadaire de la
langue de bois et de la mauvaise foi habituelle de nos politiciens.
• Le
doute est levé. Nicolas Sarkozy devrait se déclarer dans la semaine. Le Président
a promis à ses proches une campagne éclair (décidemment,
l’Allemagne ne cesse d’influencer sa vision de la politique). Et
c’est bien le cas. Depuis une semaine, tous
les sujets ayant suscité des commentaires politiques ont
été lancés par l’UMP. François Hollande,
François Bayrou et Marine Le Pen sont donc prévenus, c’est
le chef de l’État qui fixera le rythme de la course. La tactique
n’est pas nouvelle. En 2007, Nicolas Sarkoy
avait déjà procédé de la sorte.
Sécurité, ministère de
l’identité culturelle, pouvoir d’achat, la « valeur
travail » : la précédente campagne n’avait
tourné qu’autour des thèmes lancés par Sarkozy.
Qui se souvient qu’à cette époque, François Bayrou
évoquait déjà les dangers de
l’endettement massif de l’État? Tous les membres du
Modem, c’est-à-dire pas grand monde.
• Il y a
beaucoup à dire sur l’interview
accordée par Nicolas Sarkozy au Figaro. D’autres
s’en chargeront. Notons tout de même une petite phrase du Président
pour expliquer son refus de légaliser l’euthanasie :
« On n'est pas obligé de légiférer sur tout et
tout le temps ». Traduction : on n’intervient pas sur un
sujet qui peut faire perdre des voix dans l’électorat de base.
Mais sur tous les autres, quand il faut montrer ostensiblement que l’État
travaille pour le peuple, pas de restriction !
Ceux qui
cherchaient encore le gros nœud qui freine l’économie
française depuis trente ans peuvent cesser leurs prospections. Il est
bien là, dans cette omniprésence de l’État, qui
à travers des lois, souvent électoralistes, s’invite un
peu partout.
Petit rappel à
qui aurait oublié l’un des fondements d’une
démocratie libérale : la loi doit créer le champ
des possibilités le plus large possible, pas le restreindre.
• Les
socialistes français ne sont jamais à une contradiction
près. Alors que leur candidat prétend aimer les gens et
qu’il entend rassembler une population qu’il estime toujours plus
divisée depuis cinq ans, ses lieutenants de campagne pointent avec
férocité la volonté sarkozienne
de convaincre l’électeur égaré vers
l’extrême-droite. Laurent Fabius a notamment accusé
Nicolas Sarkozy, dans une interview publiée par Le Monde, de « faire très
court et très à droite » et de « rameuter
l’extrême-droite ». Quelle pertinence ! Déjà,
rappelons une grande vérité à l’ancien Premier
ministre de François Mitterrand : les électeurs du Front
national sont des citoyens comme les autres ayant le droit de
s’exprimer. Leurs voix ont la même valeur que celles des
électeurs d’autres partis. Les stigmatiser est dans la
même logique méprisante que celle justement reprochée au
Président.
Ensuite, remarquer
que Nicolas Sarkozy fait une campagne de droite, c’est aussi pertinent
et courageux que d’affirmer que l’eau mouille.
Enfin, si
Sarkozy fait court, c’est uniquement parce qu’il n’a pu
aller chercher la croissance avec les dents…
• Si nos
candidats regardaient un peu en dehors des frontières hexagonales, ils
s’apercevraient de la
gravité de la situation grecque. La population grecque meurt étouffée
par un nouveau plan d’austérité qui ne résoudra
rien. Les demandes du FMI, les demandes de la Commission européenne,
celles de l’Allemagne, sont légitimes. Athènes
n’aurait pas dû, pas pu s’endetter de la sorte. Mais les
plans d’austérité tuent un peu plus
l’économie d’un pays qui a déjà
sombré dans le chaos. La tragédie grecque, c’est
l’échec d’une Union européenne trop politique, qui
s’est rêvée autre chose qu’une simple zone de libre échange. C’est le désastre
d’une bonne idée libérale passée à la
moulinette étatiste et bureaucratique.
Quant aux
nombreux candidats qui prônent le protectionnisme comme seul recours
face à la crise, qu’ils demandent à la Banque Mondiale
ce qu’elle pense de la
désintégration du commerce intra-africain…
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