Le système monétaire international est
sérieusement affecté d’une maladie qui apparait
évidente à tous ceux d’entre nous qui ne sont ni
banquiers ni hommes politiques.
Un petit historique est de rigueur avant de faire un diagnostic :
1. Le dollar (comme toutes les monnaies au XIX° siècle)
était auparavant lié à l’or. La constitution
américaine prévoit que tel montant d’or (ou
d’argent) vaut tel montant de dollars, et que les banques devraient échanger
des dollars contre de l’or à tout instant,
2. La loi a autorisé les banquiers à imprimer plus de
dollars qu’il n’y avait d’or dans leurs caisses, et a appelé ce système le
« système bancaire à réserves
fractionnaires » : les banques ne doivent conserver en caisse
qu’un très faible partie des dépôts effectués par leurs clients,
bien que ces dépôts soient considérés comme
dépôts à
vue).
L’erreur fondamentale se trouve dans le
système de l’étalon or.
L’erreur que commettent la
plupart des analystes est de penser que les problèmes monétaires
actuels proviennent de la sortie du système de l’étalon
or. Ce n’est pas le cas. La
confiscation de l’or des américains par Roosevelt en 1933 et la
répudiation des dettes en or par Nixon en 1971 ne furent que des
symptômes, pas des causes. La réintroduction de
l’étalon or n’aurait rien pu faire pour soigner la
maladie.
D’autres analystes arguent que la source du
problème vient de l’autorisation donnée aux banques
d’imprimer plus de billets qu’elles n’avaient d’or en
caisse (d’où le terme de réserves « fractionnaires »),
et que ce fut la raison pour laquelle Franklin Delanoe Roosevelt dut abolir
l’étalon or. Le remède suggéré dans ce cas
est d’interdire aux banques d’émettre plus de papier
qu’elles n’ont de fonds en caisse.
Faux à nouveau. La solution proposée par ces
analystes n’est rien d’autre que d’améliorer le
système de l’étalon or, alors que c’est
précisément ce système qui est la source des
problèmes.
Remarquons que ces deux analyses impliquent l’intervention
du gouvernement dans la mise en œuvre du
« remède ». En réalité, la maladie
ne peut être traitée qu’en interdisant au gouvernement de
participer à la solution.
Le remède : interdire aux
gouvernements de définir la monnaie.
Le seul remède possible est
d’interdire aux gouvernements de définir par la loi ou la
règlementation ce qui est de la monnaie et ce qui n’en est pas,
ce qui a cours légal ou non.
Les problèmes commencent souvent lorsque les politiciens
ont la possibilité d’appeler par le mécanisme de la loi
une chose qui n’est pas ce qu’elle est nommée. Voici ce
que j’entends par là :
La Constitution américaine prend un morceau d’or
d’un certain poids et le nomme un “dollar”. Plus
spécifiquement, depuis 1933 la loi américaine définit
qu’une once d’or « vaut » 20 dollars. En pratique, cela revient à
affecter un nom arbitraire à un morceau de métal et à définir
arbitrairement en combien d’unités on peut diviser ce nom
arbitraire. Ceci n’a aucun sens.
De plus, une fois que la loi s’est attribué le
pouvoir d’appeler une once d’or par un autre nom et de
déterminer les sous divisions, elle s’est arrogé le
pouvoir de manipuler ces définitions.
Le remède magnifiquement simple et efficace pour tout
ceci est de recommencer à appeler les choses par leur nom. Une once
d’or est une once d’or. Rien d’autre.
Pas besoin d’une loi ou d’un amendement de la
constitution pour cela. Une once d’or est déjà une once
d’or, pas besoin d’une quelconque déclaration pour
affirmer ce qui est déjà.
La seule chose dont nous avons besoin est que la monnaie soit
appelée par son poids.
C’est ensuite l’affaire du marché de décider
ce que l’on peut acheter avec cette monnaie.
Remarquons que cette solution est parfaitement adaptée
par nature à notre monde moderne. Les métaux précieux
sont déjà mesurés en unités de poids (en grammes
la plupart du temps), et il n’y a pas de frais supplémentaires
à payer pour la frappe des pièces. L’or et l’argent
peuvent être détenus en grammes sur des comptes bancaires
électroniques avec la plus grande facilité.
Une fois ceci établi, examinons les aspects plus
pratiques, comme l’établissement des prix des produits ou
services dans un tel système financier. Rien de plus simple :
laissons les prix des biens et services produits s’établir
librement en grammes ou onces d’or, et laissons ces unités de
poids de métal précieux en concurrence libre avec le dollar (ou
tout autre monnaie fiduciaire).
Remarquons que la taille de l’unité est sans
importance. Une once d’or est-elle trop grosse pour effectuer la
plupart des transactions ? Qu’à cela ne tienne. Nous
pouvons la diviser en dixièmes, ou centièmes d’onces. Si
ces unités deviennent trop petites, utilisons l’argent à
la place.
Il n’y a pas de solution
alternative
Seul un système monétaire fondé sur le
libre établissement par le marché de la valeur d’une
monnaie mesurée par son poids pourra régler les
problèmes monétaires auxquels nous sommes
confrontés.
L’alternative n’est que de repousser
l’inévitable effondrement du système, et de rendre la
situation bien plus grave en attendant.
La raison en est que si vous remplacez la vérité
par quelque chose d’autre, vous vous retrouvez in fine avec un gros
mensonge. Techniquement, appeler une certaine quantité de métal
un dollar, un franc, un marc ou toute autre chose n’était peut-être
pas un mensonge à l’époque de la conception de ces
monnaies or, mais cela a ouvert la porte à un déluge de
possibilités de manipulations, qui ont toutes été
exercées au cours du siècle dernier. Cela a indubitablement permis aux
pouvoirs politiques, dont celui des Etats-Unis, de masquer la
vérité jusqu’à ce la monnaie de ce pays
n’ait même plus l’apparence d’une ombre. Mais il en
va ainsi de toutes les monnaies fiduciaires.
Elles ont permis de monter la plus belle escroquerie de toute
l’histoire de l’humanité : remplacer de la vraie
valeur par rien d’autre que de la dette comme mesure communément
acceptée de la valeur économique.
Une once ou un gramme d’or est une once ou un gramme d’or. Il
n’est pas possible de discuter de ceci. Il est en revanche tout
à fait possible d’argumenter sur la valeur d’un dollar,
d’un euro ou d’un yen : ce n’est que
l’étiquette que vous pouvez attacher sur ce que vous voulez, même
un morceau de papier ou un blip électronique.
La perversion du nom de la monnaie et les mensonges qui en résultent
sont la cause de la maladie économique du monde actuel. Vous ne pouvez pas endiguer
l’infection en ajustant la quantité ou la rapidité de
circulation de vos mensonges.
Tout ce que vous pouvez faire est d’arrêter de
mentir, ou d’arrêter de forcer les gens à appeler vos
mensonges de la « monnaie ».
Les mensonges sont devenus le système par lequel nous
mesurons la valeur de tout. Pas étonnant que nous soyons perdus.
A propos, vous avez de l’or ?
Alex Wallenwein
Editeur
The EURO VS DOLLAR MONITOR
Analyse monétaire
et économique du coté libre.
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