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Réflexions sur la manipulation du prix de l'or - partie 3

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Published : October 09th, 2012
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Suite de la seconde partie




Un milliard est un nombre important pour vous, pour moi et pour la plupart des gens. Mais croyez-vous vraiment que les milliards et les trillions importent aux yeux de ceux qui ont le pouvoir ? Ce qu’ils dépensent, c’est l’argent des autres. Vous souvenez-vous du rapport de la Commission de 1984 ? Il déclarait que ‘si ses recommandations étaient respectées, il serait possible d’épargner 424 milliards de dollars en seulement trois ans et d’ajouter 1,9 trillion de dollars par an à cette somme d’ici l’année 2000. Le Congrès a choisi d’ignorer les recommandations de la Commission’. Des milliards ne signifient rien lorsque l’existence même de notre système est en danger.


On pourrait penser qu’ils auraient tenté de manipuler le prix de l’uranium lorsqu’il atteignait 140 dollars il y a quelques années. Ou encore le prix du sucre après qu’il ait franchi la barre des 28 dollars l’année dernière. Tout le monde a besoin de sucre.


Il n’est pas nécessaire de manipuler ces marchés. Premièrement, aucune de ces ressources n’est une monnaie. Elles ne représentent donc pas une menace pour la survie de l’Etat. En plus de cela, il n’est pas nécessaire de les manipuler, parce qu’il suffit au gouvernement de truquer l’indice des prix à la consommation pour minimiser le taux d’inflation réel. Il n’est donc pas nécessaire de gâcher des ressources limitées pour intervenir sur ces marchés.


Malgré le fait que l’or puisse agir en tant que signal d’alarme, très peu d’Américains – ou devrais-je dire quasiment personne – savent qu’il existe ou encore s’y intéressent en tant qu’autre chose qu’une simple question académique. La suppression du prix de l’or est non seulement bien plus étendue mais également bien moins importante qu’elle ne l’était au cours de son précédent marché haussier.


Je suppose que la plupart des gens comprennent d’instinct que quelque chose ne va pas lorsque le prix de l’or augmente et tout particulièrement lorsqu’il augmente très rapidement. Regardez ce qu’il s’est passé dans les années 1970. Ceux qui ont compris l’or l’ont compris très tôt. Alors que le prix de l’or grimpe, de plus en plus de personnes s’y intéressent et sautent dans le train en marche. A la fin des années 1970, au sommet du marché haussier de l’or, tout le monde s’intéressait au prix de l’or. Il se passe exactement la même chose aujourd’hui, mais puisque l’intervention sur les marchés a prévenu toute hausse rapide du prix de l’or, nous n’en sommes encore qu’au début de son marché haussier. Ce n’est pas une coïncidence si une fluctuation à la hausse du prix de l’or prend fin 1% en dessous du prix atteint lors de la fermeture des marchés de la veille. Il s’agit d’une anomalie statistique que l’on trouve uniquement sur le marché de l’or et qui n’existe sur aucune autre marché.


Il est important de s'intéresser à la manière dont les gens perçoivent l’or. Ce qui peut être vrai pour les Etats-Unis et l’Occident ne l’est pas nécessairement pour l’Asie, où beaucoup plus de personnes reconnaissent les qualités monétaires de l’or.


Voici une question à laquelle j’aimerais que l’on apporte une réponse :

Q : Pourquoi ces banques (JPMorgan, etc…) s’intéressent-elles aux prix des métaux ?

La seule réponse qui pourrait l’expliquer réside en ce qu’elles agissent en tant qu’intermédiaires du Trésor des Etats-Unis. Le Trésor n’intervient pas lui-même sur les marchés, mais peut-il ordonner à une banque commerciale d’acheter ou de vendre de l’or ? Peut-être bien. Nous ne disposons malheureusement d’aucune preuve qui puisse permettre de le prouver.


Des preuves, il en existe. Commençons par citer le témoignage fait par Alan Greenspan en 1998. Il y explique lui-même que ‘les banques centrales se tiennent prêtes à louer de l’or en grandes quantités si son prix venait à augmenter’.


J’aimerais expliquer cette phrase sans utiliser le terme ‘location’, qui est devenu dans les années 1980 le terme politiquement correct pour décrire le prêt d’or aux sociétés minières. Parce que l’or avait supposément été démonétisé par le président Nixon en 1971, il devait dès lors être ‘loué’ plutôt que ‘prêté’.


Lorsque de l’or est prêté, lorsque le contrat de prêt arrive à échéance, l’emprunteur retourne le poids d’or ainsi qu’un intérêt en or à son créditeur. Ainsi, le prêteur n’est pas affecté par le prix de l’or. Il prête de l’or et le récupère avec intérêt lorsque le contrat de prêt arrive à maturité. Lorsque Mr Greenspan explique que les banques centrales prêteraient des quantités de plus en plus importantes d’or si le prix de ce dernier venait à grimper, la seule raison qu’elles auraient de le faire serait de plafonner sur le prix de l’or. L’emprunteur vend l’or emprunté à la banque centrale, augmentant ainsi les quantités d’or disponible sur les marchés, ce qui entraîne une baisse de son prix. L’emprunteur utilise ensuite les dollars obtenus de cette vente pour investir sur des actifs en dollars.


Cette pratique remonte au début des années 1990, après que Citibank et d’autres grosses banques Américaines furent déclarées insolvables après la crise du crédit immobilier. Le gouvernement ayant tout juste refinancé le secteur de l’immobilier, un plan de sauvetage des banques était politiquement impossible. Greenspan augmenta fortement le taux de rendement des obligations Américaines. Les banques empruntèrent autant qu’elles purent auprès de créditeurs peu chers afin d’investir sur des obligations au rendement de 5 à 6% et sur d’autres actifs en dollars. Elles pouvaient alors emprunter de l’or à taux 0,5%, et ainsi tirer un important profit de leurs opérations ce qui leur permettait de rétablir leur assise financière et de sortir de leur situation d’insolvabilité.


Cette stratégie fonctionne uniquement si le prix de l’or est stable ou en baisse, ce qui a été le cas du début des années 1990. Si le prix de l’or augmente plus que les profits des banques, alors ces dernières enregistrent une perte. Lorsque le prix de l’or passait au-dessus de 400 dollars l’once au début de l’année 1996, soit un niveau de prix qui n’avait pas été atteint depuis des années, les banques réalisèrent qu’elles avaient un gros problème. En plus de cela, toutes les banques ayant pratiqué cette stratégie ne se sont pas rendu compte de l’ampleur que ce problème prenait d’un point de vue collectif. Les banques avaient emprunté de telles quantités d’or qu’elles ne pouvaient couvrir leurs positions sans en faire flamber le prix et risquaient donc d’enregistrer des pertes sur leurs obligations en or. Les banques firent appel à la Fed, qui se tourna ensuite vers l’ESF. L’ESF est ensuite intervenu en mettant en place ce qui est depuis devenu un effort continu de contenir le prix de l’or.


Pour vous convaincre du rôle de l’ESF sur le marché de l’or, je vous conseille de lire mes deux articles : The Smoking Gunet Smoking Gun Follow-Up”. Ce troisième article est également intéressant : What

 Is Happening to America's Gold?”. Il explique la manière dont la Fed a cessé de rapporter les activités de l’ESF sur le marché de l’or après la publication de mon premier article The Smoking Gun.


Je recommande également la lecture de The Federal Reserve's Blueprint for Market Intervention”. Ce document fournit des preuves primaires d’une intervention sur le marché de l’or.


Et si vous désirez lire les trésors d’information qui ont été découverts par le GATA (www.GATA.org) au cours de ces dernières années, je vous suggère de commencer par cette présentation faite par Chris Powell, secrétaire et trésorier du GATA, lors d’une conférence tenue à Vancouver en janvier dernier. Si vous êtes intéressé, le GATA dispose d’une base de données très importante.

Pour conclure, les intérêts de banques et ceux des gouvernements ont conflué. Aucun ne voulait voir grimper le prix de l’or, bien que ce soit pour différentes raisons. Les banques ne voulaient pas enregistrer de pertes à la suite de leurs contrats d’emprunt sur l’or, dans le même temps que le gouvernement ne voulait pas qu’une hausse du prix de l’or signale une dépréciation du dollar. Le gouvernement s’est donc allié aux banques bullion afin d’intervenir sur le marché de l’or, formant ainsi ce que nous appelons aujourd’hui le ‘cartel de l’or’. En prenant en considération l’importance de la monnaie aux yeux de l’Etat, nous pouvons nous rendre compte qu’une intervention sur le marché de l’or est essentielle au maintien du système monétaire actuel.


Il serait intéressant de se demander ici ce qu'est ce système et qui le gère. Est-il ce contre quoi le président Eisenhower nous avait mis en garde lors de son adresse à la nation ? Voici ce qu’il a déclaré: ‘les Conseils gouvernementaux doivent empêcher l’acquisition de toute influence injustifiée par le complexe militaro-industriel. La possibilité d’une montée en puissance désastreuse de pouvoirs illégitimes existe, et persistera toujours’.


Ce pouvoir identifié par Ike a-t-il depuis pu être remplacé par un nouveau ‘complexe militaro-industriel’ ? Je ne connais pas la réponse à ces questions, mais je suis d’accord avec tous les Américains qui pensent que leur pays se dirige dans une mauvaise direction.


Ces banques n’ont jeté aucun de leurs chiens dans l’arène ; elles ne devraient pas se soucier des prix des métaux précieux et n’ont aucune raison d’essayer de manipuler le marché.


Les banques s’intéressent à trois choses. Premièrement, elles empruntent de l’or pour financer leurs investissements sur d’autres actifs et ne désirent pas enregistrer de perte suite à une hausse du prix de l’or. Deuxièmement, leur protecteur, celui qui leur garantit leur monopole (le gouvernement) s’inquiète également d’une éventuelle hausse du prix de l’or. Troisièmement, les banques peuvent tirer des profits conséquents des informations dont elles disposent quant aux interventions futures du gouvernement sur les marchés.


A suivre

 

 

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