Suite aux crises bancaire et financière
qu’a connu le pays dans les années
1990, le gouvernement suédois a mis en place trois séries de
réformes structurelles qui ont ouvert la voie à une croissance
économique soutenue dès la fin des années 1990 et dans
les années 2000.
La première étape a consisté
à établir des règles crédibles de politique
macroéconomique :
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Les dépenses de l’État par
rapport au PIB ont diminué de près de 16 points de pourcentage
entre 1993 et 2000, le solde
budgétaire est devenu excédentaire en 1998 à partir d'un
déficit à deux chiffres en 1993 et le ratio de la dette
publique par rapport au PIB est passé de 72,5% en 1994 à 53% en
2000.
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La mise en place d’un plafonnement des
dépenses nominales de l’État central et
l’obligation d'équilibre budgétaire des
collectivités locales ont aidé l’État à
dégager un excédent budgétaire chaque année entre
1998 et 2008 (sauf en 2002 et 2003).
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L'établissement d'une cible d'inflation en
1993 a entraîné une baisse de l’inflation (de 7,5% en
moyenne entre 1980 et 1990 à 1,5% en moyenne entre 1993 et 2000).
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Une réforme globale des
retraites a été mise en place en 1999 : si l'économie du pays ne croît pas, le
niveau des retraites stagne.
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La stabilisation des finances publiques a permis une
réduction des impôts.
La deuxième étape a consisté
à mettre en place une série de réformes du
marché du travail :
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En 1991, une réforme fiscale globale a
été mise en œuvre pour atténuer les effets négatifs
sur l'offre de travail de l’État-providence : le gouvernement a abaissé le
taux marginal de l'impôt sur le revenu, élargi l'assiette
fiscale, éliminé les niches fiscales et a instauré une
fiscalité plus uniforme sur les capitaux. On estime que cette réforme fiscale a
conduit à une baisse du chômage de 2%.
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En 1997, suite à l’augmentation sans
précédent du taux de chômage de 1,7% en 1990 à
9,4% en 1994, un nouvel accord a été conclu par les syndicats
de l’industrie visant à limiter les augmentations de salaires. Ce consensus a établi des
règles claires concernant la conduite des négociations et la
résolution des différends et érigé en
référence l’évolution salariale des secteurs
exposés à la concurrence internationale.
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Des réformes complémentaires ont
touché d’autres secteurs : réorientation des politiques de
l’emploi vers des programmes de formation et d’insertion,
allongement de la durée de l’emploi pour être
éligible aux allocations chômage, vastes réformes de l’instruction
nationale, du primaire au tertiaire, dont la mise en vigueur des coupons
scolaires rendant aux parents le choix de l’école de leur
enfant.
La troisième et dernière étape
a consisté à réformer le marché des biens et des
services :
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Les déréglementations ayant
été mises en œuvre à la fin des années 1980
ont amené une restructuration rapide et des gains de
productivité importants dans les secteurs tournés
vers l'exportation. Outre la
dérèglementation des services postaux et des transports, celle
des télécommunications (la Suède a été le
premier pays d’Europe à libérer ce secteur) a
contribué à y stimuler la concurrence.
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Après l'adhésion du pays à
l'Union européenne en
1995, la Suède a rapidement exécuté toutes les grandes
directives du marché intérieur. Ces réformes ont conduit
à des gains de productivité et à moderniser son tissu
industriel.
La stabilité retrouvée des finances de
l’État et les réformes structurelles mises en place au
cours des années 1990 ont permis au pays de sortir de la crise
économique, de rétablir la confiance des investisseurs
internationaux et a facilité l’émergence de secteurs à forte
croissance.
Le taux de croissance économique du pays
atteignait en moyenne près de 3,5% entre 1994 et 2007; la croissance
de la productivité est passée de 3% dans les années 1980 à 6% dans les
années 1990-2000; sur la même période, le taux de
croissance des exportations suédoises a doublé.
La Suède a un taux d'imposition des
entreprises modérément élevé (28%), peu de jours
de travail sont perdus en grèves, il n'y a pas de salaire minimum
légal, les heures d’ouverture des magasins ne sont pas
réglementées, l’impôt sur l’héritage
et les donations a été aboli en 2005, et une taxe sur les
transaction financières similaire à la taxe Tobin a
été abolie dans les années 1990.
Aujourd’hui, bien que beaucoup moins libre que
celles de la Nouvelle-Zélande ou de l’Australie,
l’économie suédoise est plus libre que la
française et la belge (Economic Freedom of the World : 2011 Annual
Report, Fraser Institute).
Paradoxalement, ce sont les restes du fameux
« modèle suédois » (impôt sur le
revenu de 60,3% en moyenne, TVA à 25% et marché du travail
encore trop réglementé) qui empêchent le pays
d’être le fer de lance européen au niveau
économique et social.
Une remarque sur la forme : ces réformes
ont été faites sans débordements rhétoriques par
le gouvernement de centre-gauche du premier ministre Göran
Persson.
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