Comme vous le
savez certainement, la conférence de Bretton Woods, qui eut lieu dans la ville du même nom, mit sur
pied le système économique international d’après-guerre et fixa le dollar
comme devise de référence internationale. Ce système reposait sur la
convertibilité du dollar en or.
Lorsque Nixon
décida arbitrairement de fermer le guichet de l’or en 1971, le monde fit ses
premiers pas dans un système de devises purement fiduciaires, souvent appelé Bretton Woods II.
Il existe un
certain nombre de théories qui veulent qu’un tel système ne soit pas durable,
pour les mêmes raisons que l’euro ne l’est pas.
Comme certains ont pu le remarquer, le contrôle
d’une devise par un groupe limité d’individus privés est un privilège
exorbitant.
Mais laissons ce
point de côté. Les nations BRIC ne sont pas satisfaites de l’arrangement
actuel des choses, qui se dégrade lentement à mesure que la réserve Fédérale
impose ses besoins domestiques et ses politiques aux devises du reste du
monde. Elle se retrouve dans une position similaire à celle de l’Allemagne au
sein de l’Union Européenne.
J’ai abordé ce
sujet de nombreuses fois par le passé, et suggéré que l’une des solutions
possibles serait un instrument similaire aux droits de tirage spéciaux basé
sur un panier de devises incluant l’or et peut-être aussi l’argent.
Le cartel
bancaire Anglo-Américain combat bien entendu cette idée corps et âme, parce
que comme nous le savons tous, le contrôle de la devise de référence mondiale
est une source de pouvoir remarquable. Je soupçonne que l’antagonisme
hystérique contre l’or est lié à cela. Ainsi qu’à un désir ardent de couvrir
certaines de ses anciennes combines. L’Allemagne devrait imprimer des photos
de son or sur les cartons de lait.
Il est possible qu’il
contrecarre les objectifs de cette conférence et que ce qu’il se passe soit
une fragmentation continue du monde en zones de négoce et sphères d’influence
régionales.
Ce peut être une
raison utilisée pour proposer un gouvernement unique, qui serait similaire à
l’Union Européenne et contrôlé par une élite de politiciens et leurs
bureaucrates.
Nous sommes les
témoins d’un important évènement de l’histoire économique et, s’il est une
chose remarquable, c’est bien que très peu d’économistes et d’hommes politiques
comprennent ce qu’il se passe. Leurs théories sont si ancrées dans leur
esprits qu’ils sont trop souvent intentionnellement aveugles.
Libérons les
marchés des régulations, les banques des restrictions de la loi, et le
processus de création monétaire de toute forme de surveillance et de
transparence, et nous atteindrons la prospérité.
Je suppose que
tout profane éduqué qui ait étudié un minimum l’Histoire et connaisse les
règles pratiques de la finance comprend bien mieux ce qu’il se passe que la masse
des théoriciens dont les modèles se dirigent tout droit vers l’échec. Je
viens de lire une lettre excellente écrite par mon ami Hugo Salinas-Price,
qui propose un modèle basique de régulation du commerce international.
Je lui ai dit
qu’il ne le conduirait nulle part, même si son projet est correct et tout
aussi bon que beaucoup d’autres. Le statu quo et sa meute se soulèveront
contre lui, parce qu’ils ne sont pas près d’accepter un quelconque
changement.
Ils produiront
de nombreux articles pour prouver qu’aucun changement n’est envisageable. Ils
modifieront et tortureront les statistiques pour parvenir à leurs fins, peu
importe ce que les statistiques leurs indiquent. Le scandale Rogoff-Reinhart n’est pas une aberration au sein de leur
profession généralement disgraciée. Il est un signe du temps. La poursuite de
la monnaie et du pouvoir est source d’énormes profits et n’offre que très peu
d’inconvénients, du moins pour les démesurément privilégiés.
L’argent c’est
le pouvoir, et ceux qui aiment le pouvoir par-dessus tout cherchent à
contrôler toute transformation de sa structure en leur propre faveur.
Une conférence sur la transition du système financier
global se tiendra bientôt à Istanbul.
Les 7 et 8
mai 2013, Istanbul (en Turquie) accueillera la conférence Global Finance in Transition.
L’évènement est organisé par la banque centrale de Turquie en partenariat
avec le comité Reinventing Bretton
Woods et le ministère des Finances de Russie.
Représentants des ministères des Finances et des banques centrales
des pays du G20, organisations internationales, institutions de recherche et
entreprises prendront part à la conférence. Le directeur de la banque
centrale Turque, Erdem Basci,
le ministre des Finances Russe Sergei Storchak et
le directeur général du comité Reinventing Bretton Woods, Marc Uzan,
prononceront les discours d’ouverture.
Cinq débats sont prévus au programme. Ils couvriront l’architecture
financière internationale et les changements en termes de flux d’investissements
internationaux, les marchés d’obligations locaux et la croissance des nations
émergentes et, entre autres, les facteurs d’investissement.
En plus de cela, de nouveaux instruments destinés à rendre le système
financier global plus sécurisé devraient être suggérés.
Pour visiter
le site de la conférence, cliquez ici.
"In Egypt's sandy silence, all alone,
Stands a gigantic Leg, which far off throws
The only shadow that the Desert knows:
I am
great Ozymandias,
saith the stone,
The King of Kings; this mighty City shows
The wonders
of my hand. — The City's
gone,
Nought but the Leg remaining to disclose
The site of this forgotten
Babylon.
We wonder, and some hunter may express
Wonder like ours, when through the wilderness
Where London stood,
holding the wolf in chase,
He meets some fragment huge, and stops to guess
What powerful but unrecorded race,
Once dwelt in that annihilated place."
Horace Smith, Ozymandias, 1818