Paul Joseph Goebbels était le
Ministre de la propagande de l’Allemagne nazie de 1933 à 1945. Il a un jour
décrété que si un mensonge est répété suffisamment de fois, les gens finissent
par y croire.
Les gouvernements
d’aujourd’hui, ainsi que les organisations médiatiques grand public, semblent
avoir pris à cœur le commentaire de Goebbels. Ils omettent certains faits et
distordent la réalité en la faveur de leur agenda, alors qu’une opinion
diamétralement opposée est présentée par des analystes hautement qualifiés et
intelligents sur toutes sortes de blogs et de sites internet. Cet
article écrit par Raul Ilargi Meijer nous offre un excellent aperçu de la
propagande disséminée par la presse d’aujourd’hui.
Pour les investisseurs, il est
le devoir de chaque individu d’examiner les arguments présentés par les deux
camps afin de se faire sa propre idée de ce qu’est la réalité et de ce qui
n’est que propagande. Ce savoir permet à chacun de prendre les bonnes
décisions et de prospérer, ainsi que d’éviter de commettre de lourdes erreurs
dans le futur.
Pour ce qui concerne
l’économie et la finance, la manipulation, la distorsion et les mensonges que
l’on nous dit devraient être évidents aux yeux de quiconque est capable de
faire un minimum de recherches hors des voies médiatiques ordinaires. Au cœur
du désastre économique à venir se trouve la philosophie économique
keynésienne, qui préconise un endettement accru des banques centrales
occidentales. L’expérience économique qui a commencé en 1933 et s’est achevée
en 1971 avec l’abandon de la convertibilité du dollar en or a entamé une
phase hyperbolique, le Japon étant l’enfant-modèle d’un système économique
ayant perdu la raison.
Autrefois deuxième économie du
monde, avec des terrains se vendant au pouce carré à Tokyo et l’indice du
Nikkei atteignant un sommet à 38.957 points en décembre 1989, le Japon a aujourd’hui
le ratio dette/PIB le plus élevé du monde, avec 230%, et l’indice du Nikkei a
perdu 55% en 25 ans. David Stockman, ancien secrétaire adjoint du Trésor,
résume parfaitement les statistiques du Japon dans son article intitulé 'The
Keynesian End Game Crystalizes In Japan's Monetary Madness'.
Le Japon est le canari dans la
mine de charbon, et devrait être observé de près par les investisseurs du
monde, parce que des scénarios similaires se développent déjà en Amérique du
sud, en Europe et en Asie. Bien que les Etats-Unis semblent avoir entamé une
période de reprise après avoir essuyé un effondrement de leur système
financier en 2008, une analyse des faits nous mène à une conclusion bien
différente. Wall Street s’est montré euphorique quant à la « croissance
de 5% du PIB américain au troisième trimestre », et le Dow a dépassé les
18.000 points suite à la publication de ce chiffre. John Williams nous
présente en revanche un portait plus fidèle à la réalité sur son site internet.
Mike Shedlock a écrit un
article sur la
manière dont le PIB est distordu par le Bureau des analyses économiques.
Peter Schiff a également
abordé le sujet de cette manipulation.
Plutôt que de se pencher sur
les statistiques, une simple observation des réalités les plus évidentes
suffit à remettre les chiffres officiels en question. Alors que le taux de
chômage officiel s’élève à 5%, en utilisant la méthodologie établie à la fin
des années 1980, le taux de chômage réel est approximativement de 23%. Un
taux confirmé par le déclin de la participation à la force de travail,
aujourd’hui de 63%, son taux le plus faible sur trente-sept ans. Les salaires
réels n’ont pas augmenté, et sont au plus bas depuis trente-six ans. Le
recours aux coupons repas a atteint un niveau record, avec près de la moitié
de la population américaine dépendante d’une forme ou d’une autre d’aides
gouvernementales. Cette réalité signifie que la reprise est au mieux une
illusion, et au pire, un mensonge. Aldous Huxley, écrivain et philosophe, a
un jour dit que « les faits ne cessent pas d’exister parce qu’ils
sont ignorés ». Jim Quinn cite Huxley dans son article "Should You
Believe What They Tell You or What You See?," qui nous apporte
une explication excellente des distorsions et mensonges en lesquels les
médias grand public nous demandent de croire.
La propagande et la distorsion
de la réalité économique n’est nulle part plus omniprésente qu’au sein du
barrage médiatique érigé contre l’or. Des commentaires tendancieux, truffés
de mauvaises interprétations et d’omissions volontaires, sont publiés par les
médias presque quotidiennement. Nulle autre classe d’actifs ou
d’investissements n’est soumise à un tel degré de partialité. Tous ceux qui
s’informent hors de la sphère de propagande des médias grand public ont pu
conclure que les chutes du prix de l’or ont été orchestrées, d’abord en 2011
avec une baisse de 7,2% en une journée, puis en avril 2013 avec une chute de
8,5%. Le 6 janvier 2014, en début de journée, 12.000 contrats sur l’or,
représentant 1,5 milliard de dollars de ventes nues à découvert, ont été
forcés sur le marché du Comex. Sans vouloir spéculer quant à qui est
responsable ou pourquoi, il devrait être évident aux yeux de tous qu’aucun
trader ne vendrait tant d’or sur le marché en une seule fois, minimisant
ainsi ses rendements. Le Dr Paul craig Roberts nous en apporte une
explication détaillée dans "Rigged
Gold Price Distorts Perception of Economic Reality."
Ce à côté de quoi passent une
majorité d’observateurs est la connexion entre le marché papier du Comex et
l’ETF GLD. A moins d’avoir lu le prospectus de l’Accord des participants
autorisés de 2005, il est impossible de comprendre comment GLD, ainsi que
tous les autres ETF, fonctionnent. Ils ne sont pas des fonds mutuels ouverts
aux frais de gestion peu élevés. Ils sont des outils d’analyse qui ont
recours à des actifs empruntés par les Participants autorisés sur l’échange
pour vendre des ETF au public, alors que les Participants autorisés
conservent l’intégralité des fruits d’une vente. Il n’est pas question de
rémunération en termes de frais de gestion. Cet
article écrit par David Ranson souligne certains points concernant GLD.
Lorsque le prix de l’or baisse
en raison des ventes nues à découvert orchestrées sur le Comex, les demandes
de rachat augmentent sur GLD. Les Participants autorisés, qui sont
certainement les mêmes que ceux qui ont vendu à nu à découvert sur le Comex,
échangent des ETF contre de l’or physique. Soit cet or est rendu aux banques
centrales auxquelles il a été emprunté, soit il est vendu à la Chine au
travers des fonds souverains après avoir été affiné en Suisse.
Lorsque la Chine annoncera
enfin qu’elle dispose de 5.000 voire 6.000 tonnes d’or, il nous faudra
réaliser d’où elle aura pu tirer tout ce métal, parce que les chiffres
officiels de l’offre et de la demande représentent déjà l’intégralité des
réserves. Ce que les statistiques officielles manquent de prendre en compte
est l’or prêté qui, selon certaines estimations, s’élèverait à 1.500 tonnes
par an, alors que la production est de 2.800 tonnes par an. En plus de ça,
l’US Geological Survey affiche des exportations annuelles supérieures de 700 tonnes
à la production minière. Ces quantités d’or ne peuvent que provenir des
réserves des banques centrales. Lorsque la Chine nous en dira plus quant à
ses réserves d’or, la crédibilité des banques centrales occidentales sera
remise en question, et tout le monde se demandera quelles quantités d’or et
d’obligations elles possèdent réellement. En 2002, Frank Veneroso estimait
les réserves d’or des banques centrales à seulement 16.000 tonnes, contre
32.000 déclarées officiellement. Don Popescu a récemment écrit l’analyse
suivante : "How
Much Gold is on Loan Worldwide?".
Bien que beaucoup pensent que
cette manipulation du prix de l’or fasse de l’investissement sur ce métal un
investissement perdant, la réalité est que lorsque cette manipulation ne
pourra plus durer, le prix de l’or atteindra des sommets à mesure que le
public perdra confiance en les devises fiduciaires. Paul de Sousa aborde ce
sujet dans une présentation vidéo, "Why the
Manipulation of Gold is the Greatest Investment Opportunity of this
Century."
Que devraient faire les
investisseurs – accepter les statistiques et la propagande du
gouvernement ? Auront-ils le courage de remettre en question cette
propagande et d’adopter une nouvelle opinion, ou se dirigeront-ils droit vers
le précipice dès la prochaine crise ? Ne pas avoir d’or dans son
portefeuille est un peu comme ne pas avoir d’assurance inondation à
l’approche d’un ouragan. Un certain nombre d’évènements pourraient
déséquilibrer l’économie globale : des conflits géopolitiques ; une
bulle sur le Dow, qui ne repose que sur les politiques de la Fed, les rachats
d’actions et l’ingénierie financière ; ou encore les produits dérivés
des grosses banques qui ont gagné 54% pour passer de 450 trillions de dollars
en 2007 à 691 trillions de dollars au deuxième trimestre de 2014. Bien
entendu, la dette des corporations du monde pourrait être l’élément
déclencheur de la prochaine crise. Dans "The
Biggest Economic Story Going into 2015 is Not Oil", Raul Ilargi
Meijer se penche sur la dette des corporations du monde, et les
vulnérabilités qu’elle est susceptible de causer.
Au vu de toutes ces
vulnérabilités, il va sans dire qu’afin de réduire les risques et améliorer
les rendements, un portefeuille équilibré et diversifié est le meilleur moyen
de préservation de capital. Mais une majorité de portefeuilles ne sont ni
équilibrés ni diversifiés, et ne contiennent que trois des six classes
d’actifs majeures : argent liquide, actions, obligations, biens
immobiliers, marchandises et métaux précieux. Les métaux précieux ont la
corrélation la moins importante avec d’autres actifs tels que les actions et
obligations, et apportent la meilleure protection pour l’allocation qu’ils
représentent. Standard Deviation, le Sharpe Ratio et le Sortino Ratio ne sont
pas prouvés, et inclure l’or à un portefeuille réduit le nombre d’années au
cours desquelles sont encourues des portes, ainsi que les pertes moyennes. Un
portefeuille américain traditionnel comportant 60% d’actions et 40%
d’obligations aurait rapporté 10,5% ces 43 dernières années, avec une
volatilité de 12,8%. Un portefeuille qui inclurait une allocation à l’or de
20% aurait enregistré des rendements de 10,8%, avec une volatilité de 9,2%.
Au Canada, un portefeuille traditionnel aurait rapporté 10,2%, avec 11,4% de
volatilité, alors qu’un portefeuille avec une allocation à l’or de 20% aurait
rapporté 10,4% avec une volatilité de 9,8%.