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Certaines
banques Turques offrent désormais à leurs clients la
possibilité d’utiliser leurs dépôts en or pour
obtenir des livres Turques et des cartes de crédit.
Isbank et Turkiye Garanti Bankasi
AS, plus importants créditeurs du pays en termes de valeur marchande,
offrent des prêts sur l’or permettant à leurs clients
d’échanger leurs bijoux et pièces d’or contre un
prêt d’une valeur relative à celle de leur métal. La
banque Garanti AS offre également des cartes de crédits
à ses clients détenteurs de dépôts en or.
Le
gouvernement Turc, dans son effort de combler son déficit de compte
courant, encourage les ménages à déposer leur or auprès
des banques. Les ménages Turcs disposeraient selon les estimations de
plus de 302 milliards de dollars d’or.
Une
telle quantité d’or représenterait la deuxième
plus importante réserve du monde après celle des Etats-Unis.
Les dépôts en or du pays se seraient développés
à hauteur de 15% entre janvier et juillet ce qui, selon la banque
centrale Turque, représenterait une multiplication par trois du nombre
de comptes épargne.
Les
comptes sur or mettent à disposition de leurs propriétaires une
somme de livres Turques équivalente au poids du métal
précieux déposé. Les utilisateurs de ces comptes peuvent
ensuite retirer de la monnaie papier depuis les distributeurs et leur banque
se voit offrir la possibilité de conserver ou de vendre l’or
déposé.
Yapi Kredi Bankasi AS (YKBNK), qui
appartient à UniCredit SpA
(UCG) et Koc Holding AS (KCHOL) et dépose
son or auprès de sociétés d’investissement sur
l’or qui investissent plus de 51% de leur argent sur les métaux
précieux et offrent un retour garanti sur capital, a vu son capital
augmenter de 62% en 2012.
Turkiye Is Bankasi AS (ISCTR), la plus importante
banque Turque en termes d’actifs, a vu ses dépôts en or
multipliés par 10 au cours de ces deux dernières années.
Les
campagnes des banques Turques, promouvant des comptes sur or et des
chèques cadeaux en or, sont destinées aux personnes qui offrent
traditionnellement des pièces et bijoux en or comme cadeau de mariage,
de naissance ou de cérémonie de circoncision. Cette coutume est
devenue très populaire il y a dix ans de cela, alors que le taux
d’inflation dans le pays atteignait 70%.
Le
Conseil Mondial de l’Or estime que grâce à un apport de
5000 tonnes d’or au sein de son système bancaire – un
trésor dont la valeur est supérieure au PIB de l’Irlande
-, la Turquie pourrait réduire les importations en or et les emprunts
externes.
Selon Erdal Aral, directeur général
délégué d’Isbank, ‘la
Turquie doit permettre à l’or des ménages
d’intégrer le système financier pour régler son
problème de déficit de compte courant’.
Les
statistiques gouvernementales indiquent que le déficit de compte
courant de la Turquie aurait été réduit de 23%, passant
de 77 milliards de dollars en 2011 à 59 milliards de dollars à
la fin août 2012. Les records de ventes d’or depuis la Turquie
vers les Emirats Arabes Unis et l’Iran ont permis au pays
d’augmenter ses exportations. Les exportations de métaux
précieux vers les Emirats et l’Iran sont passées de 645
millions de dollars à 9,2 milliards de dollars depuis que des
sanctions commerciales ont été imposées à
l’Iran par les nations Occidentales.
Une
grande partie de l’or exporté proviendrait de transferts de
métal depuis les ménages vers leur banque. La production
d’or de la Turquie n’est en effet que de 25 tonnes par an.
Selon
un rapport de la Banque Mondiale, en Turquie, le taux d’épargne
des ménages ne serait que de 12,7%, contre 53% en Chine.
Les
efforts du gouvernement Turc - qui prennent en compte la décision de
la banque centrale de passer de 25 à 30% la part de l’or sur les
bilans financiers des banques - ont poussé les banques à
trouver de nouveaux moyens de conduire l’or des ménages vers le
système financier. Le directeur de la banque centrale Turque, Erdem Basci, a récemment
déclaré qu’il ferait de l’ajustement de ratio son
outil monétaire principal.
Les
banques continuent de diversifier leurs services liés à
l’or.
Les
régulateurs Turcs ont discuté de la mise en place de nouvelles
législations permettant aux clients de vendre, d’acheter ou de
transférer de l’or depuis un compte vers un autre auprès
du guichet de leur banque locale, selon un article publié le 29
août dans le journal Milliyet. Bank Asya a également déclaré
qu’elle mettrait en place rapidement un système d’achat et
de vente d’or dans l’ensemble de ses succursales.
Les
bijoutiers du grand bazar d’Istanbul, l’un des plus grands
marchés couverts du monde, se sont opposés à ce
mouvement. Selon eux, les opérations d’achat et de vente
d’or des banques réduiraient leurs revenus et les forceraient
à participer au marché noir.
Selon
des données publiées par Istanbul Gold Exchange, le bazar,
vieux de plus de six siècles, abrite plus de 4000 bijoutiers, et 1,5
tonnes d’or y sont transformées en lingots chaque jour. L’an
dernier, les volumes de transactions en or du grand bazar
s’élevaient à 8,5 milliards de lires (4,7 milliards de
dollars).
Les
nouveaux services offerts par les banques Turques pourraient inspirer les
banques d’autres nations émergentes ou développées.
L’or
est petit à petit remonétisé
et deviendra bientôt un actif Tier 1. De plus
en plus de banques tenteront d’augmenter la part de l’or sur
leurs bilans financiers.
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