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Ressources naturelles et pic de la population humaine II

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Published : February 04th, 2015
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Le nationalisme des ressources et le risque politique

Le nationalisme des ressources est la tendance des individus et des gouvernements à prendre le contrôle, pour des raisons stratégiques et économiques, des ressources naturelles situées sur leur territoire.

Les bénéfices du développement de leurs ressources naturelles par les pays en développement prennent des formes diverses :

  • Une hausse des salaires et de l’emploi
  • Revenus gouvernementaux – taxes, royalties et dividendes
  • Bénéfices indirects tels que le transfert de connaissances et de technologies
  • Investissements étrangers, qui peuvent aussi impliquer des investissements en infrastructure, parfois de très grande échelle – réseaux électriques, distribution des eaux, routes, voies ferroviaires, ponts et ports

Le président indonésien Yudhoyono a interdit en janvier dernier les exportations de minerai depuis la plus grosse économie d’Asie du sud-est. Il est d’avis que les investissements et les hausses de prix feraient plus que compenser les pertes d’emploi et les pertes de revenus générées par les livraisons de minerai non-effectuées. Le Ministère pour les ressources minérales et l’énergie a décrété le 14 août que l’interdiction d’exporter demeurerait en place pour le moment. Cette interdiction pourrait générer jusqu’à 18 milliards de dollars d’investissement sur des usines de transformation d’ici à 2017. 4,5 milliards de dollars ont été investis depuis le début de l’année.

Les sociétés d’extraction de ressources, en raison de la diminution du nombre de découvertes et de l’épuisement des dépôts existants, ont eu à se diversifier hors des pays traditionnellement sûrs géopolitiquement.

Cette décision a exposé les investisseurs à une certaine dose de risque.

« Les gouvernements nationaux ne sont pas les seules, ni les principales, sources de risques politiques pour les projets miniers. Les risques politiques peuvent provenir des gouvernements, des ONG locales et internationales, des groupes communautaires, des compétiteurs locaux ou d’autres groupes politiques. Les problèmes qui se posent aux sociétés minières sont également assez variés, depuis la corruption jusqu’au scrutin des OGN en passant par le besoin d’une licence pour poursuivre leurs activités, le manque de clarté en matière de législation, le manque d’infrastructure et l’épidémie du VIH », a déclaré Ben Cattaneo, spécialiste des risques politiques pour les sociétés minières.

Ressources humaines

Le Mining Industry Human Resources Council (MIHRC) estime que plus de 60.000 personnes employées par les sociétés minières devraient passer à la retraite d’ici à 2020, et que l’industrie aura d’ici là besoin de 100.000 personnes pour maintenir son niveau actuel de production.

Le Petroleum Human Resources Council of Canada nous a déjà mis en garde de l’arrivée imminente d’une pénurie de travailleurs, qui devrait nécessiter l’embauche de 24.000 nouveaux employés en 2014.

Pour les industries minière et pétrolière, le plus gros de la demande concerne des travailleurs qui approchent l’âge de la retraite.

La pénurie actuelle de main d’œuvre spécialisée et le passage à la retraite des baby-boomers (bon nombre des managers de niveau intermédiaire) signifient que le secteur minier est en compétition directe avec le secteur de l’énergie en matière de formation, et qu’il y a peu de chance que les deux industries parviennent à obtenir la main d’œuvre nécessaire.

« L’une des épreuves qui se présente à Teck Cominco est l’approche d’une pénurie de main d’œuvre. Près de 50% de notre force de travail devrait prendre sa retraite d’ici dix ans ». Donald Lindsay, président et PDG, Teck Cominco Limited

Le cas du cuivre

Kitco a certaines choses à nous dire concernant le cuivre :

« L’urbanisation et l’industrialisation de la Chine et, dans une moindre mesure, de l’Inde, continuera de faire grimper la demande en cuivre et devrait menacer la production globale de métal rouge d’ici à 2019.

Pour un certain nombre de pays développés appartenant à l’Organisation pour la coopération économique et le développement, le développement de nouveaux projets miniers est devenu un problème face au renforcement des régulations, aux risques environnementaux et à l’incapacité des sociétés à prédire avec précision leurs dépenses de capital, qui font grimper le coût des projets sans annuler le risque posé par l’opposition politique.

Bien que la production de cuivre puisse augmenter au cours de ces prochaines années, la hausse de la demande et la baisse du capital d’investissement pour l’exploration de terrains et le développement de nouveaux projets devraient déboucher sur des pénuries d’ici 2020.

La tendance de long terme qu’est la baisse de qualité des gisements de cuivre présente aussi un problème. Depuis 2000, la teneur moyenne des gisements de cuivre, avant ajustement, est passée de 1,3 à 1,1% en 2012. Après ajustement, elle est certainement de moins d’1%, puisqu’un grand nombre de mines de cuivre produisent déjà depuis plusieurs décennies, et ne disposent plus pour beaucoup que de gisements de minerai à très faible teneur (moins de 0,5% de cuivre). A mesure que la teneur décline, le coût d’extraction par tonne augmente », Kitco.com, Multi-Year Global Copper Market Outlook

Une étude menée par l’Université de Yale précise que de nouvelles découvertes de gisements de cuivre ont permis une augmentation des réserves globales de 0,63% par an depuis 1965, alors que la consommation a augmenté de 3,3% par an sur la période.

Ce que nous savons :

  • Les réserves les plus facilement exploitables l’ont déjà été
  • La métallurgie devient plus complexe
  • L’énergie est chère, et il faut en dépenser de plus en plus pour produire la même chose
  • Il n’y a aucun substitut aux métaux que d’autres métaux – les tuyaux en plastique sont une exception
  • Le secteur minier n’a fait l’exception d’aucune avancée technologique depuis des décennies – la lixiviation en tas et les mines à ciel ouvert ont déjà plusieurs décennies
  • Les mines vont devenir de plus en plus profondes et vont faire face à toujours plus de risques politiques
  • Des pénuries de main d’œuvre se présentent, les baby-boomers prennent leur retraite, et il y a de moins en moins de gens pour les remplacer
  • Des pénuries sont imminentes, et le risque de conflits générés par un manque de sécurité de l’offre se développe

Les industries minières de nombreux métaux présentent un certain nombre de similarités :

  • Ralentissement de la production et réduction des réserves pour un certain nombre des plus grosses mines du monde
  • Le nombre de découvertes importantes a fortement diminué
  • Toutes les onces disponibles ne sont jamais extraites – elles finissent par devenir trop chères à extraire

Conclusion

Beaucoup sont persuadés que les problèmes d’aujourd’hui n’ont fait que déranger temporairement les super-cycles des ressources, et que les récentes ventes ne sont rien de plus qu’un renversement de tendance sur le court-terme sur un marché haussier.

Avez-vous certains métaux et juniors minières sur le cuivre sur votre radar ?

Si ce n’est pas le cas, ils devraient peut-être l’être.

 

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