Les Etats-Unis ont pris le
relai de cinq empires au fil de la seconde guerre mondiale : l’Empire
britannique, l’Empire de France et l’Empire hollandais. Puis ceux de l’Allemagne
et du Japon.
En 1944, une fois que la
victoire des Etats-Unis est devenue évidente, les Etats-Unis ont convié leurs
alliés et nations amies à une conférence internationale organisée à Bretton
Woods, NH, où les Etats-Unis sont parvenus à dicter les caractéristiques du
nouvel ordre monétaire mondial.
Ce nouvel ordre mondial était
basé sur l’or en tant que monnaie internationale, ainsi que sur le dollar
américain, qui était perçu comme étant aussi fort que l’or, en raison des
réserves d’or détenues par les Etats-Unis.
Fier de cette nouvelle
proéminence des Etats-Unis en tant que superpuissance mondiale, le Deep State
américain a été incapable de considérer les conséquences potentiellement
pernicieuses de ce nouvel ordre mondial imposé au monde.
Les Etats-Unis ont vu leurs
réserves d’or diminuer jusqu’en 1971, et à compter de cette date, le système
monétaire en place a commencé à impliquer exclusivement un dollar
non-échangeable.
Ce qui s’est passé ensuite, c’est
que les Etats-Unis ont continué d’acheter tout ce dont ils avaient besoin,
dans les quantités nécessaires, et n’importe où dans le monde, contre des
dollars créés à partir de rien, mais dont le monde avait besoin à tout prix,
parce que des réserves de dollars trop peu importantes signifiaient un
effondrement monétaire potentiel pour le pays concerné.
Les exportations du reste du
monde ont inondé les Etats-Unis, et les dollars utilisés pour les payer ont
inondé le reste du monde.
A l’époque, les magazines
américains nous montraient le remplacement d’installations industrielles par
de nouveaux restaurants, cafés et magasins, entourés d’allées de verdure pour
ceux qui souhaitaient faire leur exercice quotidien dans ces lieux à la mode.
L’écologisation des Etats-Unis battait son plein, et tout le monde était
heureux des changements qui prenaient place – des paysages verts, du bon air
à respirer, et de jolis cafés où rencontrer ses amis.
Les exportations des firmes
industrielles étrangères vers les Etats-Unis apportaient des dollars aux pays
étrangers qui avaient besoin de ces dollars pour survivre en tant que
nations. Les prix très compétitifs des exportations vers les Etats-Unis ont
forcé l’Amérique industrielle à mettre la clé sous la porte. Et personne ne
semble s’en être rendu compte.
Les importations illimitées,
la conséquence destructrice de la création d’un nouvel ordre monétaire
mondial à Bretton Woods en 1944, ont mis les Etats-Unis à genoux en tant que
nation industrielle.
La création d’emploi aux
Etats-Unis se fait désormais majoritairement sur le secteur des services,
dans les bars et restaurants.
Les Etats-Unis resteront à
genoux jusqu’à ce que Bretton Woods ait été complètement abandonné et que le
rôle du dollar en tant que devise de référence mondial ait été aboli.
Il n’y a aucune raison pour
laquelle les Etats-Unis ne devraient pas être une nation riche et prospère.
Tout ce qui leur faudrait pour y parvenir serait de déclarer l’or comme étant
la seule monnaie acceptée internationalement. Tout ce qui leur faudrait faire
serait de descendre de leur piédestal, du haut duquel les Etats-Unis
continuent d’insister quant au rôle du dollar à l’échelle internationale –
bien qu’il soit une devise qui ne représente plus rien du tout.
C’est une pilule difficile à
avaler. Et pour les Etats-Unis, l’alternative sera de devenir un pays du
Tiers-Monde souffrant d’instabilité politique et d’un déclin économique
constant, marqué par des révolutions périodiques et une éventuelle « balkanisation »
qui transformera le pays en des entités politiques indépendantes et plus
petites.
Un retour vers l’or en tant
que monnaie forcerait les Américains à produire localement les produits qu’ils
achètent aujourd’hui aux étrangers grâce à des quantités illimitées de
dollars.
En 2015, l’écart entre les
importations et les exportations des Etats-Unis a représenté plus de 600
milliards de dollars envoyés à l’étranger pour régler leur déficit d’exportations.
C’est 600 milliards de dollars de biens que les Etats-Unis auraient pu
produire localement s’ils avaient adopté l’étalon or. (J’ai même pu lire 975
milliards de dollars dans certaines sources, et une recherche quant au
chiffre exact du déficit m’a appris que la situation est si embarrassante que
seuls les déficits mensuels sont généralement représentés.)
Avec l’or en tant que
monnaie, les Etats-Unis pourraient s’acheter des produits étrangers en
proposant en échange leurs excès de produits fabriqués sur leur territoire.
La production américaine de biens flamberait immédiatement, et le taux de
chômage plongerait. Plus important encore, être productif est source d’estime
de soi et de satisfaction personnelle : c’est là la base d’un pays
politiquement stable.
C’est la seule manière qu’auront
les Etats-Unis de se tirer de la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui.
Aucune des manipulations monétaires de la Fed ne pourra relancer l’économie américaine.
Les taxes d’importation ne produiront pas de prospérité : elles ne sont
que des mesures isolées qui visent à protéger des industries spécifiques, et
qui donnent lieu à d’autres taxes tout autour du monde. La seule réponse
économique satisfaisante sera d’utiliser l’or comme intermédiaire entre capacité
de production et capacité de production. Rien d’autre ne fonctionnera.
La production doit être
ravivée, non pas par la Fed et ses mesures monétaires, non pas par les taxes
sur l’importation, mas par la production sur le territoire américain de ce
qui ne pourra plus être obtenu au travers de paiements en dollars. Seul un
retour à l’étalon or pourra nous sauver.
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