J’aborde deux grands thèmes dans la revue du web de l’or de la semaine : le rallye de l’or qui devrait se poursuivre, quelque soit le futur vainqueur des élections présidentielles américaines, et le bitcoin, qui n’est pas une valeur refuge.
L’or poursuit son petit rallye
Depuis la chute vertigineuse de son cours la première semaine d’octobre, l’or poursuit sa 3e semaine de rallye consécutive, pour atteindre 1171,54€ et 1296,2$ (cotation AuCOFFRE.com).
Selon Rémi Ghenassia d’IG.com, “Les cours sont maintenant au contact de l’ancien support à 1304$, devenu résistance par principe de polarité. Des prises de bénéfices peuvent survenir et freiner temporairement la pression acheteuse”, indiquant par ailleurs que le cours pourrait franchir le seuil 1343.72$.
Au-delà des considérations de pur trading, l’or est envisagé comme un refuge face à l’incertitude généré par les élections US.
Les élections favorisent le cours de l’or
Dans cet article, je soulignai – sans y croire vraiment – que l’élection de Donald Trump serait catastrophique, notamment d’un point de vue économique. Et donc très probablement haussière pour le cours de l’or.
La négligence d’Hillary Clinton qui a utilisé un mail perso pour des échanges classés secret-défense ont coûté cher à la candidate démocrate. A 4 jours du vote des américains, l’étau se resserre entre les deux candidats, Donald Trump dépassant d’un petit point Hillary Clinton dans les sondages…
Alan Lichtman, un célèbre prévisionniste américain, prédit une victoire du candidat républicain. Depuis 1984 en huit élections américaines, il ne s’est jamais trompé sur le vainqueur, selon un un système de prédiction en 13 points.
L’élection de Trump soulèverait des incertitudes. Les investisseurs qui détestent l’incertitude devraient donc se replier dans l’or qui pourrait atteindre 1440$ d’ici juin 2017.
Mais comme je l’expliquais dans le même article consacré aux élections US, une victoire de Clinton serait tout aussi haussière pour l’or.
ETF Securities (solution d’investissement dans l’or papier) “très positif sur les perspectives à long terme du cours de l’or quelle que soit l’issue du scrutin” partage le même avis.
Les défis sont nombreux à relever, quelque soit le futur président des Etats-Unis et les marchés le savent bien.
Evangélisme du bitcoin
Les articles vantant les mérites du bitcoin comme alternative ultime aux monnaies d’Etat fleurissent sur les blogs spécialisés. Et c’est vrai, c’est une alternative, intéressante comme toutes les crypto-monnaies, car elle ne dépend ni des Etats, ni d’aucun organisme financier, elle est complètement anonyme, mais ce n’est pas la meilleure monnaie, loin de là.
Sur Papergeek, on apprend que le bitcoin est “valable partout dans le monde auprès des commerçants qui choisissent de l’accepter” (c’est-à-dire peu). Quand on fait une petite recherche sur Google, on se rend vite compte que de rares enseignes généralistes acceptent le bitcoin comme monnaie. Il s’agit pour la plupart d’e-boutiques spécialisées, pour geeks, et étrangères. Une niche. Alors que le VeraCash, unité de compte adossée à l’or, est accepté partout où est acceptée la Mastercard (soit 30 millions de points de vente). Sans compter les échanges de matières précieuses de particulier à particulier que permet un compte VeraCarte.
Toujours selon le même site, le bitcoin est “très sécurisé”… malgré les nombreux hacks que subissent assez régulièrement les sociétés émettrices.
Enfin, le bitcoin “conserve sa valeur face à des monnaies victimes d’inflation”. Ah… Moi je pense plutôt que la monnaie électronique a les mêmes revers que les devises d’Etat, sujette à spéculation et extrêmement volatile. Ca l’auteur le dit bien : “En revanche l’un de ses plus gros inconvénients est sa volatilité”.
Si le bitcoin a tendance à performer quand les autres devises s’effondrent, elle peut perdre énormément de valeur du jour au lendemain, jusqu’à ne plus rien valoir du tout. Ce qui n’arrivera jamais avec l’or physique.
Dans cet autre article sur Mediapart, Arnaud Charpentier oppose la crypto-devise à l’argent-dette, ce qui part plutôt d’une bonne intention, précisant que “Les investisseurs font le choix de privilégier des acteurs non étatiques pour sécuriser leur épargne”.
Les facteurs haussiers pour le bitcoin sont finalement les mêmes que pour l’or : baisse brutale de la livre Sterling « suite » au Brexit, hausse du dollar, QE, Deutsche bank au bord de la faillite…
En revanche, l’auteur commet une erreur en comparant le bitcoin à l’or papier qui n’a rien d’une valeur refuge (ni le bitcoin soit dit en passant) et dont le cours est – on le sait – manipulé.
Je ne suis pas certain qu’en cas de crise grave ou de panique sur les marchés, le bitcoin sortirait indemne et sécuriserait votre épargne comme l’ont fait les pièces d’or d’investissement en 2008 !
Le bitcoin n’est surtout pas une valeur refuge. Effectuer quelques transactions en crypto-monnaie n’a rien de risqué et présente même des avantages comme celui d’échapper au remboursement mondial de la dette, mais en termes d’épargne sécurisée, c’est un placement très risqué.