L’argent se faisait rare,
soudainement tout est arrivé d’un coup. Tout comme les problèmes.
« Partout là où nous regardons, les
investisseurs ne voient rien mais que du ciel bleu. Leur retournement de
veste nous rend nerveux ».
- L’indice
S&P de New York est de retour là où il se tenait en juillet 2007.
Juste avant la crise du crédit internationale ne morde, mangeant plus de
la moitié de la valeur des marchés boursiers en deux ans.
- L’indice
Nikkei du Japon a bondi d’un tiers depuis la mi novembre, grâce aux sociétés d’exportations
obtenant une baisse de 20% sur le yen, la plus grande chute de devise
depuis juste avant la crise asiatique de 1997…
- Ici
en Europe, l’indice FTSE 100 anglais vient de jouir de son plus fort
mois de janvier depuis 1989. Les taux d’intérêt sur les obligations
espagnoles et italiennes ont diminué aux niveaux de 2010 avec les prix
des bons qui augmentent. Leurs économies se sont contractées tout au
long de 2012, cependant, rendant le poids de la dette souveraine dans
ces pays pire quand évalué en proportion du PIB.
Le facteur commun ? Les
taux d’intérêt à zéro et la création de l’argent sur une échelle jamais
tentée au-delà de l’Allemagne de Weimar ou du Zimbabwe de Mugabe. Seule la
zone euro est restée de côté jusqu’ici, et même seulement un peu. Mais l’or et l’argent, les actifs
les plus sensibles à l’inflation monétaire, sont pires qu’immobilisés.
Les oscillations journalières
des cours
de l’argent n’ont pas été aussi petites depuis le printemps 2007. La volatilité
des cours de l’or a été plus basse le premier jeudi du mois, et durant
seulement 15 autres jours, depuis le second semestre 2005. A l’époque le
dollar stabilisé est en augmentation après des baisses de plusieurs années.
Les commodités industrielles ont surpassé la valeur refuge, l’or, aussi.
C’est un schéma qui rappelle ici le début 2013 avec l’augmentation des cours
du platine utile au-dessus des cours de l’or industriellement inutile.
Peut-être que le calme plat
conduira dans le futur. L’or après tout est là où le capital retenu se cache
quand les choses tournent mal. C’est une réserve de valeur pour survivre à la
tempête. Ou il pourrait être le signe de bougeotte du groupe des capitaux
spéculatifs, retournant maintenant vers les actions et les parts. Mais nous
ne pouvons pas nous débarrasser du pressentiment qu’il se prépare quelque
chose d’affreux. L’or et l’argent ne font pas les gros titres aujourd’hui.
Tout comme ils ne les faisaient pas avant le début de la crise financière.
« Le Japon est sur une
voie insoutenable d’un yen fort et de la déflation », a écrit
en mars 2012 Andy Xie, ancien de chez Morgan
Stanley et maintenant directeur de Rosetta Stone Advisors.
« La non rentabilité des
exportateurs majeurs du Japon et des déficits commerciaux émergeants suggèrent
que la fin de cette voie est en vue. La transition d’un yen fort en faible
sera probablement brutale, impliquant une soudaine et grande dévaluation de
30 à 40 pourcents. »
Déjà depuis la révolution
économique d’Abe annoncée en novembre le yen a baissé de plus de 20% contre
le dollar. Mais « il y a beaucoup de liquidité déjà parquée dans le
yen », indique Xie cette semaine. En dehors du choc du déficit commercial américain livré
par l’explosion des approvisionnements en huile de schiste, « le dollar
haussier est moins dû aux forces des Etats-Unis que les faiblesses dans les
autres économies majeures », ajoute-t-il. Et en passant en revue les
deux rallies majeurs contre la tendance dans le déclin permanent du dollar,
« le premier marché bull
du dollar dans les années 1980 a déclenché la crise de la dette en Amérique
latine et la seconde crise financière asiatique. Aucune des deux n’était une
coïncidence. »
Aucune de ces crises n’a
coïncidé avec le marché haussier de l’or et de l’argent. Les épargnants du
monde entier ont choisi les dollars à la place à mesure que les
investissements des marchés émergeants se sont effondrés. Mais aucune de ces
chutes n’a vu les banques centrales des marchés émergeants si bourrées
d’espèces, ni d’or et d’argent si librement disponibles pour leurs citoyens.
Les importations d’or de la
Chine ont presque doublé l’an passé, avec une demande nette dépassant celle
de l’Inde pour atteindre la première place mondiale. Cette semaine, la Banque
populaire de Chine a ajouté un montant record de 860 milliards de yuans (140
milliards de dollars) dans
les marchés monétaires, effondrant les taux
d’intérêt interbancaires de Shanghai par presque un pourcent, alors
qu’ils avaient précédemment culminé lors des congés du Nouvel an chinois.
La disparité entre les crises
dans les métaux précieux et le marché haussier du trading
du dollar-yen peut être vue en observant le marché des produits dérivés
américains. Hier le groupe CME a baissé les exigences de marge sur les « futures »
or et argent. Cela a augmenté les paiements des marges nécessaires pour jouer sur la baisse éclaire du yen.
L’un de ces mouvements est probablement haussier, sur le court terme. Mais
vous devrez emprunter de l’argent pour pouvoir choisir.
Les fonds de pension
occidentaux se retirent des commodités, et juste au moment où les liquidités
inondent le marché. Le Wall Street
Journal et le Financial
Times rapportent tous deux la grandeur des institutions qui
ont abandonné les actifs durables « après avoir trouvé qu’ils faisaient
peu pour protéger leurs portefeuilles contre le risque d’inflation et les
rendements imprévisibles des actions ». L’un des plus grands hedge funds des commodités,
Clive Capital a rétréci de cinq milliards de dollars gérés il y a deux ans à
moins de deux milliards aujourd’hui. Mais les banques européennes, la source
majeure de crédit pour les traders de commodités, relancent maintenant leurs
prêts de commodités.
« Le secteur a presque
paniqué il y a 18 mois », a affirmé le FT. Mais maintenant « les banques
veulent être mes amies à nouveau », a déclaré un exécutif en Suisse.
« Les inquiétudes concernant le financement se sont maintenant dissipées
de manière importante », a confirmé le chargé de finance des ressources
naturelles et de l’énergie à la Société Générale, Federico Turegano.
Il y a beaucoup d’argent à
emprunter, en bref. Que ce soit dans les secteurs bancaires chinois, dans les
devises, le négoce de commodités, où il y avait très peu d’argent.
Soudainement tout est arrivé d’un coup. Tout d’un coup, c’est comme cela que
les problèmes arrivent aussi. Toute cette liquidité et les assouplissements
quantitatifs des banques centrales ont jusqu’ici laissé l’inflation des prix
à la consommation inchangée.