Rien n’agace plus un investisseur que de voir le projet fleuron de sa société
repris par le « président à vie » du pays dans lequel elle est
implantée.
Sécurité des réserves
L’accès
aux matières premières à des prix compétitifs est devenu essentiel au
fonctionnement des économies industrialisées. A mesure que passent les
années, les pays développés et en développement avec leurs :
- explosions démographiques
- constructions d’infrastructures et plans
d’urbanisation
- programmes de modernisation des
infrastructures plus anciennes
vont
continuer d’imposer des demandes extraordinaires à notre capacité d’accéder
aux et de distribuer les ressources naturelles de la planète.
Les
menaces d’accès à la distribution de ces ressources peuvent inclure :
- Instabilité politique des pays
fournisseurs
- Manipulation de l’offre
- Compétition en termes d’offre
- Attaques contre les infrastructures de
distribution
- Accidents et catastrophes naturelles
- Changements climatiques
L’accès
à des réserves durables et sécurisées de matières premières est sur le point
de devenir le souci premier de tous les pays du monde. Nous verrons de plus
en plus de pays s’assurer à ce que leurs propres industries disposent les
premières de l’accès aux matières premières produites domestiquèrent, et tous
s’assureront aussi d’avoir un accès privilégié aux réserves d’autres nations.
Un
grand nombre de pays cherchent à protéger leurs propres réserves en :
- Mettant fin au ou ralentissant les
exportations de ressources naturelles
- Fermant leurs marchés traditionnels
- Achetant des sociétés pour leurs dépôts
Risque lié au pays + sécurité des réserves =
nationalisation des ressources
La
nationalisation des ressources est la tendance pour les populations et les
gouvernements de prendre le contrôle, pour des raisons stratégiques et
économiques, des ressources naturelles présentes sur leur territoire.
Traditionnellement,
les bénéfices majeurs pour les pays en développement se présentent en
termes :
- D’emplois et de salaires
- De revenus gouvernementaux : taxes,
redevances et dividendes
Il
peut également exister des bénéfices indirects tels qu’un transfert
technologique ou intellectuel. Les investissements étrangers peuvent
impliquer le développement d’infrastructures, parfois de très grande échelle,
comme par exemple des réseaux électriques ou de distribution d’eau, des
routes, des voies ferrées, des ponts et des ports.
Aujourd’hui,
un grand nombre de gouvernements cherchent à obtenir davantage d’argent de la
part des sociétés minières.
Mike
Elliott, de chez Ernst & Young Global Mining & Metals, pense que les
gouvernements iront plus loin que la simple imposition de taxes pour pouvoir
profiter des sociétés minières, avec notamment l’imposition de retenues à
l’exportation ou encore de limites à la propriété.
Les
questions suivantes peuvent êre également posées
Retenues à l’exportation : les
gouvernements imposent de nouvelles retenues à l’exportation de minerai
non-raffiné pour forcer les sociétés à enrichir leur minerai dans le pays où
elles travaillent. Les minéraux enrichis sur place permettent de capturer une
plus grande partie de la chaine de plus-value, parce que les produits
enrichis se vendent plus cher.
Propriété de l’Etat : comment une
société minière prend-elle en compte une modification de ses prévisions de
rendements après que les politiques minières d’un pays se trouvent
transformées au cours du développement d’un de ses projets ? Les
sociétés minières sont des cibles faciles, parce que l’exploitation minière
représente un investissement de long-terme et qui coûte très cher. Les mines
sont aussi immobiles et à la merci des nations dans lesquelles elles opèrent.
La saisie d’actifs se produit généralement sous prétexte d’injustice
historique ou de soucis environnementaux/contractuels. Il n’y a jamais de
compensation ou de recours en justice possible.
Voici
quelques exemples récents de nationalisation de ressources :
L’Argentine
a renationalisé YPF en 2012, aux dépens de l’espagnol Repsol.
Le
président bolivien, Evo Morales, a exproprié une mine d’argent et d’indium de
South American Silver le 2 août 2012. « Notre pays n’a aucune obligation
financière envers South American Silver » - Ministre des Mines, Mario
Virreira
« L’Indonésie
a commencé l’année (2014) en imposant une interdiction totale sur
l’exportation du nickel, de l’acier et de la bauxite, ce qui indique que la
nationalisation des ressources demeure une force de taille malgré
l’effondrement des prix des matières premières » - The Telegraph, Resource nationalism alive and well as Indonesia
bans key metal exports
La
Zambie, le deuxième plus gros producteur africain de cuivre, a fait grimper
ses redevances sur les mines souterraines et à ciel ouvert de 6 à 8% sur
l’année 2015. Cette hausse a été particulièrement difficile à supporter,
parce qu’elle est applicable aux revenus bruts des sociétés et non à leurs
résultats nets, et ignore complètement la hausse des coûts de production. La
Zambie prévoit également d’introduire une taxe de 30% sur le traitement et la
fonte, un péage de 30% sur les projets miniers, et des redevances de 20% sur
la production de minerai des mines à ciel ouverts.
Le
Guatemala prévoit d’augmenter ses redevances minières en 2015 pour les faire
passer de 1 à 10% - 9% pour le gouvernement central, et 1% pour les
municipalités.
Conclusion
Une
tempête se lève à l’horizon – les risques liés aux pays et la sécurité des
réserves signifient que la nationalisation des ressources gagne du terrain.
Ces développements pourraient aussi signifier un militantisme régional accru
et une multiplication des insurrections.
Nous
devrions tous garder un œil sur ce qu’il se passe dans les pays dans lesquels
opèrent les sociétés minières dans lesquelles nous investissons.
Richard Mills
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