Rome : inflation monétaire et militarisme républicain

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From the Archives : Originally published March 02nd, 2010
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Category : History of Gold





La république romaine a été le bénéficiaire intelligent des accidents monétaires qui accablèrent tant de ses prédécesseurs. Les romains, sans aucun doute, ont tiré des leçons de l’expérience des autres.


Leur monnaie était complètement représentative. Elle était de cuivre et frappée à une valeur faciale d’environ 3 fois sa valeur marchande. Elle était faite avec attention en utilisant l’innovation de la frappe plutôt que la fonte et les teintures utilisées étaient de très grande qualité et d’une grande complexité artistique. Les pièces étaient extrêmement difficiles à forger et les amendes étaient très lourdes.


De plus, le monopole de la fabrication des pièces était jalousement gardé par l’Etat et la surévaluation de leur valeur était limitée par une politique fiscale stricte. Les romains furent probablement les premiers à obéir à leurs propres lois limitant l’offre de pièces de monnaie.


Le résultat fut une stabilité monétaire de 178 ans sans aucune preuve de démonétisation. Bien au contraire. Alors que la population et l’économie augmentaient la monnaie –et l’offre strictement limitée- sa valeur augmentait aussi.


Les romains avaient compris le danger d’une expansion monétaire trop importante. Un exemple d’écrit romain pratiquement contemporain sur le sujet, nous montre une analyse que Milton Friedman (un monétariste fameux du 20ème siècle) aurait eu du mal à surpasser :


“Les origines de l’achat et de la vente remontent à l’échange. Anciennement, la monnaie était inconnue et il n’existait pas de termes selon lesquels les marchandises pouvaient être évaluées précisément mais chaque individu, selon les désirs de l’époque et les circonstances, échangeait les choses qui lui étaient inutiles contre d’autres utiles ; car il arrive souvent que l’on ait besoin de ce que quelqu’un d’autre possède en trop. Mais, comme il était rare que ce que le moment coïncide de ce que l’un désirait, et que l’autre l’eut ou inversement, un instrument fut choisi, dont la valeur légale et permanente remédiait par son homogénéité au troc. Cet instrument, promulgué officiellement, circulait et maintenait son pouvoir d’achat non pas tant de par sa substance que de par sa quantité. Depuis cette époque, une seule considération dans cet échange était appelé marchandise et  l’autre prix ». (Julius Paulus).


Toutefois, les ressources de Rome n’étaient pas affectées au mieux pour assurer son développement économique. De par la loi, la classe des patriciens avait l’interdiction d’investir directement dans les entreprises commerciales et au lieu de cela était impliquée de manière prépondérante dans les projets civils contribuant à la grandeur de Rome. De fait, le développement économique de la République était en à la traine par rapport à son développement politique et civique et il existait des hostilités qui surgissaient régulièrement entre la classe des patriciens et celle des plébéiens.


In fine, ce ne sont pas les mouvements sociaux qui minèrent le système monétaire de la république romaine. Ce fut Hannibal. Dans la campagne légendaire qu’il mena, avec ses éléphants, de Carthage en Afrique du Nord, à travers l’Espagne, riche en argent, et au-delà des Alpes, il menaça Rome depuis le nord.


Hannibal prit le contrôle des mines de cuivre, dans la région actuellement connue sous le nom de Toscane, dans le nord de l’Italie, mais aussi de nombreuses cités dans lesquelles la monnaie romaine circulait. Elle n’eut plus aucune valeur sous Hannibal. Devant ses armées progressant, des masses de populations paysannes se réfugiaient à Rome même, où les romains furent forcés de frapper des pièces dévaluées et à moindre teneur de métal, et ceci d’autant plus qu’il fallait financer un effort militaire massif pour repousser l’ennemi. Bien qu’Hannibal ne prît jamais Rome, la menace d’une implosion de l’Etat romain mina irrévocablement sa monnaie.


Ce qui en résulta fut une Rome toute différente. Elle fut nécessairement plus militariste et expansionniste (ce qui était nécessaire pour soutenir son militarisme) et en moins de 100 ans sa politique républicaine avait conduit à ce qui était effectivement une dictature.


Néanmoins, le système monétaire original de la république perdura “pendant presque deux siècles, pendant lesquels tout ce qui est admirable de la civilisation romaine a vu son origine, sa croissance et sa maturité. Et quand le système s’effondra, Rome avait perdu ses libertés. L’Etat devait devenir plus puissant et plus redouté mais l’Etat et ses citoyens ne faisaient  plus un » (Del Mar).





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