Mes chères contrariées, mes chers contrariens
!
Je voulais vous parler d’or aujourd’hui car il se passe plein de
choses, enfin plein de choses, c’est une façon de parler, disons qu’il y a
plein de nouvelles interdictions et de nouvelles lois qui nous déboulent
dessus. Je vous en parlerais demain. Car je viens d’être informé en off, par
une source sûre et au-delà de tout soupçon, sans oublier qu’elle évolue dans
ce que l’on appelle les milieux autorisés, que France Télévision, c’est-à
dire tous les France 1,2 3 4 5 etc. qui coûtent un pognon fou aux
contribuables, allaient tout simplement être dissous.
France
Télévision, c’est fini !
Le projet, confidentiel pour le moment, qui m’a été remis par cette
source gouvernementale est très clair. Dissoudre France Télévision.
L’ensemble du Groupe serait mis en faillite.
Une nouvelle structure serait créée afin d’assurer la continuité des
programmes mais seul 15 % des effectifs seraient repris. Cette solution qui
semble radicale ne susciterait pas plus de problèmes qu’une lente réforme
inefficace de ce machin obèse, tentaculaire et ingérable.
Journalistes grassement payés, programmation de qualité médiocre,
audience en berne, concurrence de la TNT, bref, le gouvernement n’a plus les
moyens d’entretenir les milliers de salariés de cette entreprise publique
qui, de surcroît, ne vend plus de pub en prime time.
Toujours selon ce rapport, l’une des principales difficultés serait en
termes de communication afin que cette restructuration ne passe pas pour un
cadeau fait notamment aux intérêts privés de TF1.
En effet, les 12 millions d’euros de bénéfices affichés par le Groupe
en 2012 n’ont pas été jugés suffisants par les services du Premiers ministre
qui considère que le plan d’économie est trop long à mettre œuvre.
De l’autre côté de la Seine, à Radio France, l’inquiétude commence à
monter car les chiffres sont encore plus inquiétants. Ce qui sera fait pour
le Groupe France Télévision montrera certainement la voie à une
restructuration aussi violente de la « Maison de la Radio », à l’heure en
plus où l’image et Internet remettent en cause l’existence même du média «
radio ».
Vous allez
me dire que je suis mal renseigné, que ce n’est pas possible !
J’insiste, cette source est vraiment au-dessus de tout soupçon. Je ne
vais pas vous dire que c’est mon copain Jean-Marc (Héro) qui me l’a dit mais
c’est presque de ce niveau.
Alors ne me dites pas que ce n’est pas possible car finalement, nous
faisons face, quel que soit le sujet, qu’à des événements qui n’auraient
jamais dû se produire mais qui sont quand même arrivés !
Quelques
exemples divers et variés.
Jamais il n’a été envisagé, y compris par EDF en France, que 3
réacteurs d’une même centrale nucléaire pouvaient tomber en carafe
simultanément et nous exploser à la figure. Pourtant il y a eu Fukushima.
Jamais il n’a été envisagé que des pilules jaunes se retrouvent à la
place des pilules vertes dans le cadre d’une inversion de boîtes de
médicaments. Et pourtant vous avez l’affaire TEVA (qui ne sait toujours pas
comment ça s’est passé, ce qui doit vous rassurer sur l’efficacité de la
traçabilité).
Jamais il n’a été envisagé qu’il puisse y avoir du cheval à la place
de bœuf dans vos lasagnes… Et pourtant nous avons eu le scandale du Lasagne Gate !
Jamais le vol Paris-Rio n’aurait dû s’écraser… Pourtant il n’est
jamais arrivé.
Jamais il n’a été envisagé que l’on puisse rentrer sur notre base de
sous-marins nucléaires comme dans un moulin… et pourtant c’est le cas. Ce
n’est pas bien grave, ce sont juste des missiles capables de raser 5 fois la
planète…
De la même façon, jamais il n’a été envisagé qu’un État occidental
normal de la zone euro puisse faire faillite. Puis vous avez eu la Grèce,
Chypre, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et bien sûr la France… Mais cela ne
se produira pas.
Jamais il n’a été envisagé que toutes les banques puissent s’effondrer
en même temps… et vous avez eu la crise systémique de 2008. Le dérapage a été
rattrapé au dernier moment et depuis tout le système tient avec des bouts de
ficelle qui craquent… Mais cela ne se reproduira pas puisque votre Président
a dit que la crise financière était bien finie…
Alors croyez moi !
Mon information est bonne… peut-être un peu en avance sur son temps, rien de
plus.
Bon d’accord, je viens de vous raconter n’importe quoi, et je n’ai pas
de source secrète au gouvernement Héro !
En revanche, c’est ce qui se passe en Grèce et là, ce n’est pas une
blague. C’était juste pour nous faire toucher du doigt ce qui se passe dans
ce pays et d’essayer de le transposer au nôtre.
Là encore, c’est juste une question d’avance, car nous allons y
arriver. Tout doucement, nous nous "grècifions".
Alors nous arriverons au même type de situation.
C’est une information sérieuse cette fois, puisqu’elle émane d’un vrai
média, un média sérieux puisqu’il est payé par vos zimpôts
: France Info !
Pour faire des économies, la Grèce annonce la fermeture immédiate de
la télévision publique ERT
Voici le titre de leur article qui relaie une dépêche Reuters (dont
l’abonnement de France Info est payé par vos zimpôts
pour payer grassement des gens à faire des copier-coller).
« Le gouvernement grec vient d'annoncer la fermeture immédiate de la
télévision publique ERT. Les chaînes cesseront d'émettre ce mardi soir à
minuit. Quelque 2 700 de salariés y travaillent. Une structure plus petite va
être créée avec un nombre considérablement réduit de salarié. »
Voilà, à partir de minuit, la télé sera coupée… Cela coûte trop cher !
Je trouve cette information tout simplement énorme. Ce qui n’empêche pas
notre Président de nous bercer d’illusion sur le tempo "c’est Juuuuuste, tout va bien et la crise est finie"… sans
oublier le coup de l’inversion de la courbe du chômage, alors que les
rentrées fiscales diminuent au fur et à mesure que les « zimpôts
» augmentent… Nous allons dans le mur.
« La sentence est tombée sèchement. Dans une allocution, le
porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou a expliqué : "La diffusion de ERT
s'arrêtera après la fin des programmes ce soir." En cause, affirme le
gouvernement "la mauvaise gestion de la structure composée de trois
chaînes de télévision et d'une radio publique. L'ERT emploie, selon les
médias grecs, 2 700 personnes. »
Alors certes, il y a de la mauvaise gestion en Grèce et il est de bon
ton de dire… que c’est la faute des Grecs… pourtant c’est là encore une
grande illusion. Nous ne valons pas mieux que les Grecs et nous gâchons et
dilapidons nos ressources de façon stupide depuis 40 ans. Nos ressources…
mais également celles que nous n’avons pas. C’est ce que l’on appelle la
dette !
« Le porte-parole a expliqué – à la télévision publique – que l'ERT
constitue "un cas d'absence exceptionnel de transparence et de dépenses
incroyables". Et de conclure : "Et tout ceci prend fin
maintenant."
Alors oui, ils zont été méchants les
salariés de l’ERT, des vilains et c’est leur faute. Mais à France Télévision
ou à Radio France, c’est la même chose. Sauf que nous, nous croyons encore
avoir un peu de pognon, alors que les Grecs, eux, savent qu’ils n’en n'ont
plus du tout ! Les caisses sont vides, mais on vous explique que la Grèce va
mieux. J’en pleure de rire et de tristesse pour ce peuple.
« Toujours selon Simos Kedikoglou,
l'organisation publique rouvrira sous une autre forme, avec un nombre
considérablement réduit de salariés. Les actuels employés d'ERT seront
autorisés à postuler à un emploi dans la nouvelle structure. »
On ferme, on reprend les meilleurs (10 %), on laisse tomber les zautres. Les salaires des nouveaux seront divisés par 10.
Super ! Cela porte un nom. Dépression et déflation y compris des salaires.
Les salaires baissent. Ils se réajustent sur les salaires des pays émergents.
Au prix du chinois, nous retrouverons une forme de compétitivité. C’est ça le
prôôôôgrèèèèès !
« Cette annonce a pris le peuple grec de court, même si la rumeur
courrait depuis plusieurs semaines. La nouvelle est tombée alors que les
chefs de file de la troïka des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI) sont à
Athènes. »
Normal, il fallait encore couper dans le vif et tailler dans le gras
(ou l’inverse). Reste qu’au même moment, le FMI qui nous prend pour des
crétins nous explique qu’il a fait des erreurs et demande encore plus de
coupes à la Grèce au même moment. Vaste bouffonnerie de communicants.
« Le syndicat GSEE a immédiatement condamné "cette décision
soudaine". Dans le même temps, de nombreux employés de l'ERT se sont
rassemblés devant le siège de l'entreprise et se sont engagés à combattre
cette décision. »
Il peuvent râler, manifester, de toute façon ils seront gazés par les
forces de l’ordre… qui sont les derniers fonctionnaires à recevoir encore une
solde décente, car il n’y a qu’en France qu’en plus le gouvernement traîne
des pieds pour payer les salaires des gendarmes et des militaires…
Ce qui se passe en Grèce est en marche en France depuis 2013. En 2014,
ce sera pire. L’euro va nous tuer.
Charles SANNAT
Editorialiste et rédacteur du Contrarien
Matin
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/
http://www.franceinfo.fr/europe/pour-faire-de...1139-2013-06-11