La
fusillade insensée et brutale survenue dans un cinéma du
Colorado a rappelé aux Américains le caractère fragile
de la vie et le fait que nous ne devrions pas prendre notre famille, nos amis
et ceux que nous aimons pour acquis. Mes prières vont aux
blessés et aux familles de ceux qui ont perdu la vie lors de cette
catastrophe. En tant que nation, nous avons le devoir de nous appuyer sur cet
incident tragique pour nous unir et, ensemble, créer une
société aux valeurs meilleures.
Il
est également temps pour nous de réaliser que le gouvernement
ne peut nous protéger contre toute forme de violence. Peu importe le
nombre de nouvelles lois approuvées chaque année, combien de
postes de policier sont créés et combien d’agents
fédéraux patrouillent nos rues, peu importe combien de fois par
jour nous contrôlons les conversations internet, un individu ou un
groupe déterminé pourra toujours causer beaucoup de tort. Nous
sommes, en tant qu’individus, responsables de notre propre
sécurité et de celle de notre famille.
En
plus de cela, il relève du rôle de la société
civile plus que du gouvernement que de bâtir une société
d’individus responsables, productifs et pacifiques. Le gouvernement
n’a pas la capacité de mandater la morale ou de redonner espoir
à un individu en difficulté. Des contrôles externes sont
imposés par le gouvernement à notre comportement par le biais
des lois, de la police, voire des prisons en cas de crime terrible.
Le
contrôle de soi est, par contraste, un moyen de régulation du
comportement humain bien plus efficace que toute forme de loi. Il doit
être développé dès la naissance, grâce
à l’aide des parents tout d’abord, puis par
l’influence positive de la famille et des modèles sociaux.
Après l’enfance, le développement de la
personnalité peut se faire au travers de la religion et des
institutions sociales et civiques. Le contrôle de soi ne peut se
développer sans fondement moral.
Le
gouvernement, en revanche, n’est pas un acteur moral. L’Etat se
doit de protéger nos droits, mais il n’est pas en mesure de
façonner notre caractère. Lorsque des crimes terribles sont
commis, de nombreux Américains demandent à ce que le
gouvernement ‘fasse quelque chose’ en vue de prévenir
qu’un crime similaire se produise à nouveau dans le futur. Cette
impulsion débouche généralement sur la mise en pratique
de mauvaises lois et une perte toujours plus importante de liberté.
Désirons-nous
réellement vivre dans un monde fait de contrôles de police, de caméras
de surveillance et de détecteurs de métaux ? Pensons-nous
réellement que le gouvernement puisse nous apporter une
sécurité totale ? Désirons-nous réellement
criminaliser toute personne mentalement dérangée ou
aliénée qui fantasme sur la violence ? N’est-il pas
plus simple de nous dire que la liberté est plus importante que
l’illusion d’une sécurité apportée par
l’Etat ?
La
liberté n’est pas définie par la sécurité.
Elle est définie par la capacité des citoyens à vivre
sans subir l’interférence du gouvernement. Le gouvernement ne
peut créer un monde sans risque et nous ne voudrions pas
réellement vivre dans un monde réduit à
l’état de fiction. Seule une société totalitaire
pourrait se vanter d’apporter la sécurité à son
peuple, parce qu’une telle chose ne pourrait être mis en place
sans un contrôle total sur la vie des citoyens. La liberté
n’a de sens que lorsque nous décidons de continuer à
avoir foi en elle malgré les tragédies et le faux filet de
sécurité offert par le gouvernement.
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