Cette année, l’OCDE publie son rapport bi-annuel sur le bien-être
des Français en se concentrant, non seulement sur leur qualité de vie
effective, mais aussi sur leur ressenti quant à leur situation vis-à-vis des
grands problèmes de société que sont l’environnement, l’insécurité, l’emploi,
etc. Et visiblement, cette fois encore, on est juste moyen…
Publié tous les deux ans, le
rapport intitulé Comment va la vie ?
regroupe une batterie d’indicateurs de bien-être comparables à
l’échelle internationale mesurant des aspects que l’OCDE juge
essentiels pour bien vivre. On y trouve donc une analyse des conditions
de vie matérielles (revenu et patrimoine, emplois, et
salaires, logement, état de santé), mais aussi sociales (équilibre vie
professionnelle-vie privée, éducation et compétences, liens sociaux,
engagement civique et gouvernance, qualité de l’environnement, sécurité
personnelle), ainsi qu’une photographie du bien-être subjectif des individus.
Des Français anxieux
Alors évidemment, sans être dans une situation aussi catastrophique que
ses voisins d’Europe du Sud, la France n’est pas non plus en très grande
forme. Certes, avec 29 759 dollars de revenu net moyen disponible par
habitant, on se situe un peu au-dessus de la moyenne de l’OCDE. Mais
les Français sont également les plus exposés au risque de chômage de
longue durée, et force est de constater que cela leur mine le moral.
Ainsi, alors que la France est l’un des pays de l’OCDE où l’espérance de vie
moyenne est la plus longue (82.3 ans), le pourcentage de personnes qui
s’estiment en bonne ou très bonne santé est particulièrement faible.
Car le Français somatise, et ce n’est pas un hasard si nous sommes les
premiers consommateurs au monde d’anxiolytiques et d’antidépresseurs (qui a
osé dire que c’était surtout lié au lobby des grands labos pharmaceutiques
qui ont leurs entrées au Parlement ?). D’ailleurs, lorsqu’on interroge les
Français sur ce qui compte le plus à leurs yeux, la santé vient en
première position, juste devant l’éducation.
Un revenu par individu très moyen
Étrangement, les revenus n’arrivent qu’en dixième position des
préoccupations des Français, alors que, vu de l’étranger, les
mouvements sociaux qui agitent le pays à longueur d’année laissent
penser que nous sommes, soit réellement mal payés, soit mécontents de notre
traitement quel qu’il soit. Dans les faits, le revenu disponible des
ménages reste très moyen par rapport aux autres pays de l’OCDE, et
si des efforts sont bien consentis pour aplanir des différences
socio-économiques entre les individus, les résultats publiés dans le rapport
en termes de bien-être des enfants montre que l’état de la
société est loin d’être parfait : mauvais environnement, éducation
déficiente, absence de communication inter-générationnelle, conditions de vie
matérielles et sanitaires à peine moyennes, tout cela donne de la
France une image relativement médiocre en matière de bien-être social.
De fortes inégalités régionales
Enfin, le lieu où vit une personne semble avoir des répercussions
importantes sur ses chances de bien vivre, et il existe des écarts
assez considérables entre les différentes régions de France (même
ramenées de 22 à 13). Par exemple, le revenu disponible des ménages
d’Île de France est 40% plus élevé que celui des ménages du
Nord-Pas-de-Calais (ou Hauts-de-France), tandis qu’en termes de pauvreté
monétaire, la proportion de ménages disposant d’un revenu
inférieur à 50 % du revenu français médian s’établit à 5.8 % dans la région
Centre contre 12.8 % en Languedoc-Roussillon.
Enfin, si le taux de chômage tourne autour de 10% sur
l’ensemble du territoire français, il fluctue entre 7.3 % en Auvergne et…
13.7 % pour le Nord-Pas-de-Calais, encore une fois.