Depuis
la création de la Réserve Fédérale en 1913, le dollar a perdu plus de 97% de
son pouvoir d’achat, l’économie des Etats-Unis a subi une longue série de
lourdes récessions et dépressions générées par la Fed, et le gouvernement a
pris une ampleur dangereuse grâce aux politiques de monétisation de la dette
de la Fed. Et pourtant, la Réserve fédérale continue d’opérer sous un linceul
de confidentialité créé par le Congrès.
Il
n’est pas surprenant que 75% du public américain soutienne les demandes d’un
audit de la Réserve fédérale.
Les
nouveaux dirigeants du Sénat ont promis de tenir un vote cette année quant à
l’audit de la Fed, mais malgré le soutien indéniable du public, le passage de
cette loi n’est en rien assuré.
La
raison pour laquelle son passage pourrait être difficile est que les 25%
d’Américains qui s’y opposent représentent certaines des plus puissants intérêts
politiques du pays. Ces intérêts travaillent en coulisses pour tuer l’oiseau
dans l’œuf ou le remplacer par un compromis sans aucune valeur. Ce compromis
pourrait nous offrir une transparence limitée, mais elle empêcherait
néanmoins les Américains d’apprendre la vérité sur les politiques monétaires
de la Fed.
Selon
certains opposants au projet de loi, un audit compromettrait l’indépendance
de la Fed. Ceux qui voient les choses ainsi ne sont pas capables de pointer
du doigt la moindre ligne dans le texte qui offre au Congrès une autorité
nouvelle sur les politiques monétaires de la Fed. Plus important encore,
l’idée que la Réserve fédérale soit indépendante de toute considération
politique est absurde. Les économistes font souvent référence aux cycles
économiques, qui ne sont rien d’autre que l’ajustement de ses politiques par
la Fed pour aider ou mettre à mal des politiciens. L’ancien gouverneur de la
Réserve fédérale, Arthur Burns, a exposé la vérité derrière la propagande qui
englobe l’indépendance de la Réserve fédérale en disant que s’il n’avait pas
su ce que voulait le président, la Réserve fédérale aurait « perdu son
indépendance ».
Peut-être
la Fed s’oppose-t-elle à un audit en raison de ce qui a été révélé de ses opérations
ces dernières années. En 2010, dans le cadre de la loi Dodd-Frank,
le Congrès a autorisé un audit exceptionnel de ses activités suite à la crise
financière de 208. Cet audit a révélé qu’entre 2007 et 2008, la Fed a prêté
plus de 16 trillions de dollars - plus de quatre fois le budget annuel des
Etats-Unis – à des banques centrales étrangères et des compagnies privées
influentes.
En
2003, l’ancien fonctionnaire de la Fed, Andrew Huszar,
s’est publiquement excusé auprès du peuple américain pour son rôle dans
« le plus gros plan de sauvetage de Wall Street de tous les temps »
- le programme de QE de la Fed. Peut-on encore douter que la Fed agisse au
bénéfice des élites ?
Malgré
les améliorations présentées par les statistiques économiques (manipulées par
le gouvernement), l’Américain moyen ne bénéficie par des programmes de QE de
la Fed. L’échec abyssal du QE aux Etats-Unis est peut-être une raison qui a
poussé la Suisse à délier son franc de l’euro suite à la publication de
rapports selon lesquels la BCE serait en passe de lancer son propre programme
de QE.
Le
QE n’est que le plus récent chapitre d’un siècle d’échecs de la Réserve
fédérale. Malgré ce sombre passé, les défenseurs de la Fed continuent de
proclamer les bénéfices du système de réserve fédéral. S’il en existait
vraiment, pourquoi refusent-ils encore de laisser les Américains en savoir
plus au sujet de ses politiques monétaires ? Pourquoi la Fed se
comporte-t-elle comme si elle avait quelque chose à cacher, comme si elle
craignait un audit ?
Le
peuple américain a suffisamment souffert des politiques monétaires de sa
banque centrale. Il est temps d’auditer la Fed, et de la faire disparaître.